Start-up suisse créée en 2017 et spécialisée dans la biotechnologie, CUTISS AG est une jeune entreprise adossée à l’Université de Zürich. Son application ? La peau ! Spécialisée dans la reconstitution de peau sur-mesure, Cutiss travaille main dans la main avec des hôpitaux européens, Suisses, Hollandais et Anglais, et travaille déjà à son futur : démocratiser la fabrication de peau pour les grands blessés et pour toutes les autres personnes ayant besoin d’une greffe de peau.
Un projet universitaire
C’est à travers un projet universitaire étudiant la greffe de peau que le projet Cutiss voit le jour, explique Daniela Marino, l’actuelle CEO et cofondatrice de la start-up. En travaillant sur un projet de peau synthétique, les chercheurs et chercheuses de l’équipe parviennent à créer un protocole particulier : à partir d’une petite biopsie du patient, ses cellules dermales et épidermales sont isolées pour ensuite être développées in vitro. Ensuite combinées avec un hydrogel, elles créent une greffe de peau sur-mesure, la « denovoSkin », prête à être transplantée au patient afin de guérir ses blessures et cicatrices. Non modifiées, les cellules se déploient selon un processus naturel qui dure une trentaine de jours à l’heure actuelle.
Cutiss permet donc de recréer de la peau pour les personnes victimes de graves brûlures ou d’accidents, mais se destine également aux personnes souhaitant faire disparaître des cicatrices postopératoires et autres défauts de peau.
Un parcours hors normes
Daniela Marino, qui travaille sur le projet en postdoctorat depuis 2009, obtient une levée de fonds de 9 millions de francs Suisses afin de tester le process sur des rats, puis sur des humains, en 2014. Devant le succès de l’opération et ses résultats prometteurs, les scientifiques se posent alors une question simple : « et maintenant ? ». La nécessité de passer à la vitesse supérieure s’impose, mais l’équipe, jeune et féminine, est composée de scientifiques, pas de femmes d’affaires. Démarre alors un nouvel apprentissage, celui du business, du networking, des business plans et séminaires de formations. Dans le climat de hub propre à Zürich, les échanges vont vite, et les scientifiques décident alors de monter une société devant l’enthousiasme rencontré par leur projet. Aujourd’hui chapeauté par un directeur de mission, l’équipe de 17 personnes a conclu plusieurs partenariats en millions d’euros, notamment sur les machines nécessaires au développement de la denovoSkin.
L’avenir dans l’automatisation
Avec environ 50 millions de gens sur la planète ayant besoin d’une greffe de peau ou de solutions de ce type, Cutiss souhaite accélérer et démocratiser le processus de fabrication. Ayant passé la phase 1 de validation (la sécurité du produit développé), les scientifiques de Cutiss travaillent actuellement sur la phase 2 (la confirmation de la sécurité et de l’efficacité). Certaine d’obtenir l’agrément nécessaire à l’avancée du projet, l’équipe travaille déjà à l’automatisation de la fabrication des peaux synthétiques. Désireux de commercialiser à l’échelle mondiale des solutions sur mesure, à coûts accessibles et en quantités nécessaires, Cutiss se garantit ainsi de pouvoir lancer la fabrication à grande échelle sitôt l’accord obtenu.
S’il existe d’autres entreprises spécialisées dans la fabrication de peau reconstituée, Cutiss s’impose comme étant la seule à souhaiter en faire un produit « de consommation ». Autrement dit, un produit technologique qui soit accessible financièrement, disponible rapidement, facile à trouver et rapide à greffer pour les chirurgiens du monde entier.
Start-up particulière par son trajet, Cutiss se distingue surtout par son savoir-faire. Avec une mission claire, proposer des solutions concrètes à ceux qui en ont besoin, sans s’inscrire dans une course au profit, Cutiss s’impose comme une entreprise majeure dans le paysage des biotechnologies européennes.