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Upskilling : engager notre responsabilité collective face à l’obsolescence des compétences

S’il fallait de nouvelles preuves, les polémiques autour de ChatGPT démontrent la rapidité croissante du progrès technologique. Mais aussi les inquiétudes qui en découlent, notamment liées à l’emploi.

 

Le sujet de la compétence revient alors sur le devant de la scène. Car les compétences qui étaient fortement sollicitées et plébiscitées hier seraient peut-être en train de devenir obsolètes aujourd’hui. C’est donc indéniable : l’obsolescence des compétences représente un sujet brûlant au sein de la sphère des entreprises, car il peut avoir des conséquences économiques et sociales conséquentes, telles que la perte d’emplois, la baisse de la productivité et l’aggravation des inégalités sociales. Dans ce contexte, l’upskilling devient alors une nécessité, voire une urgence. Il s’agit de former les individus aux changements technologiques pour répondre aux nouveaux besoins du marché du travail.

J’ai l’intime conviction que l’upskilling est un projet ambitieux, qui n’incombe pas seulement à la responsabilité individuelle, mais bel et bien à la responsabilité collective envers notre société et notre économie.

 

La montée en compétences, un sujet phare depuis la pandémie

Le contexte pandémique aura davantage contribué au changement des pratiques de travail que des années de plans stratégiques. Le besoin d’apprendre vite, à grande échelle, n’a jamais été aussi fort. La formation continue représente désormais une priorité pour les entreprises qui cherchent à rester compétitives sur un marché en constante évolution. Et pour cause : la formation continue est largement plébiscitée par les Français, qui sont de plus en plus conscients de son importance pour rester compétitifs sur le marché du travail. Près de 90 % d’entre eux estiment que la formation professionnelle est efficace pour enrichir leurs compétences (91 %) ou pour les actualiser et ainsi rester en phase avec leur métier (86 %)[1].

Cet engouement pour la formation continue est compréhensible, car la compétence est un actif vivant, non immuable et qui ne cesse d’évoluer. La formation permet donc aux collaborateurs d’entretenir l’effectivité de leurs compétences tout au long de leur carrière. Comme l’a très bien souligné Fabrice Yeghiayan, directeur national du développement de l’Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes, nous sommes entrés dans l’ère de la formation à tout moment de la vie professionnelle. Et c’est une bonne chose.

 

Un critère devenu essentiel pour nourrir la marque-employeur et gérer la pénurie de talents

La formation représente dorénavant un atout important au moment du recrutement, car plus de 8 employés sur 10 (83 %) préféreraient travailler pour un employeur qui privilégie la formation et offre des opportunités de développement.[2] C’est également devenu un critère de choix pour les jeunes générations, comme les Millenials et la génération Z.

Enfin, l’upskilling devient un « levier essentiel » pour pallier à la pénurie des talents comme l’indique l’étude ‘Global CEO Survey’ de PWC (23e édition). Dans le classique arbitrage entre formation et recrutement, la formation prend dorénavant le dessus lorsque le recrutement devient complexe. C’est également le cas lorsque l’on veut agir en responsabilité sociale : préserver l’emploi et capitaliser sur la culture d’entreprise et les compétences des personnes qui sont déjà présentes dans l’entreprise.

 

Des entreprises qui misent sur la formation

De plus en plus d’entreprises comprennent l’enjeu stratégique du sujet de l’upskilling. C’est pourquoi de nombreuses entreprises comme Infosys investissent massivement dans la formation pour développer les compétences numériques à grande échelle, en ciblant les étudiants et les adultes en reconversion. En 2019, Infosys a lancé sa plateforme gratuite « Infosys Springboard », qui vise à former 10 millions de personnes dans le monde d’ici 2025[3]. Le programme utilise des technologies émergentes telles que l’Intelligence Artificielle, le machine learning et la réalité virtuelle pour offrir une formation de qualité à grande échelle en s’appuyant sur des acteurs tels que Coursera et Harvard Business Publishing. Infosys est également connue pour son programme « Zero Bench », qui permet aux employés en intercontrat de suivre des cours de perfectionnement professionnel. Grâce à ce programme, les collaborateurs peuvent rester à jour sur les dernières technologies et compétences du marché, ce qui leur permet de rebondir rapidement sur de nouveaux projets.

 

Face à la transformation rapide de nos métiers – et de notre société en général – l’obsolescence des compétences est devenue un enjeu sociétal majeur. Charge à nous d’impulser un véritable changement systématique au sein des entreprises, pour transformer en profondeur les modes de travail, de communication et de tendre vers un nouveau modèle managérial et de leadership.

[1] Sondage réalisé par Harris Interactive pour les Acteurs de la compétence

[2] Enquête menée par l’institut Harris Interactive pour ManpowerGroup

[3] https://www.thehindu.com/business/Industry/infosys-springboard-to-offer-digital-reskilling-to-over-10-million-people-by-2025/article36248839.ece

 

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