Malgré les difficultés qu’il engendre, notamment dans les interactions sociales, le télétravail est désormais perçu comme un « acquis » par les cadres. Selon une nouvelle étude de l’Apec, sept cadres sur dix jugent que le télétravail présente plus d’avantages que d’inconvénients.
C’est une habitude qui semble désormais bien ancrée chez les cadres. Une étude de l’Apec, publiée ce mardi, montre en effet que près d’un cadre sur deux (45 %) démissionnerait si l’accès au télétravail leur était supprimé. L’enquête de l’Association pour l’emploi des cadres rapporte qu’aucun « retour en arrière n’est envisageable pour les cadres », et souligne que 69 % seraient mécontents en cas de réduction du télétravail (82 % en cas de suppression). Deux tiers des cadres ont pris l’habitude de travailler régulièrement depuis leur domicile, soit au moins un jour par semaine et plus de deux jours pour un quart d’entre eux.
La pandémie, catalyseur de télétravail
Au-delà de cette nouvelle appétence pour le télétravail, l’étude valide une autre tendance : pour plus de la moitié des cadres, le télétravail n’est plus une simple option mais un « acquis ». Ainsi, sept télétravailleurs cadres sur dix seraient mécontents si leur entreprise supprimait l’accès à ce mode d’organisation ou diminuait le nombre de jours auxquels ils y ont recours. Pas de retour en arrière possible pour les cadres, donc. Friands de la qualité de vie et la flexibilité offerte par le travail hybride, 72 % des cadres aimeraient télétravailler 1 à 4 jours par semaine. Un retour en arrière sur ce sujet serait ainsi mal vécu. Si la plupart serait mécontent, près de la moitié des cadres (45 %) déclarent même qu’ils démissionneraient de leur entreprise si l’accès au télétravail était supprimé.
Deux tiers des cadres interrogés télétravaillent au moins un jour par semaine, dont un quart plus de deux jours par semaine, preuve de l’essor considérable du télétravail dans cette catégorie professionnelle depuis quelques années et la pandémie de Covid-19. Un cadre sur deux (51 %) considère même que le recours au télétravail n’est plus une option mais un acquis, rejoindre une entreprise sans accès au télétravail étant devenu rédhibitoire. Cette pratique permet à sept cadres sur dix d’organiser leurs tâches en fonction du lieu de travail, favorisant le travail sur site pour les tâches collectives (61 %) et optant davantage pour le travail à domicile pour les tâches individuelles (51 %).
Quid de l’intégration des nouveaux salariés ?
Les cadres identifient toutefois certains points de vigilance pour optimiser la pratique du travail hybride. Ils pointent notamment une moindre intégration des nouveaux salariés dans l’équipe (48 %), un brouillage des frontières entre vie personnelle et professionnelle (40 %) ou encore la peur de rater des communications importantes (39 %). Ces limites du télétravail sont ressenties en particulier par les cadres les plus jeunes, particulièrement concernés par les enjeux d’intégration et d’évolution professionnelle selon l’étude. La volonté de pérenniser la pratique du télétravail n’est pour autant pas remise en cause et sept cadres sur dix jugent que le télétravail présente plus d’avantages que d’inconvénients.
L’étude repose sur des enquêtes en ligne réalisées auprès d’un échantillon de 1.000 cadres en novembre 2023 et janvier 2024 et auprès de 2 000 cadres en décembre 2023.
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