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Semaine De 4 Jours : Ce Qu’en Pensent Les Chefs D’Entreprise Anglais

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La semaine de quatre jours est un sujet d’actualité. En mai, le corps syndical du Royaume-Uni, le TUC (Congrès des Syndicats), a appelé de ses vœux une semaine de travail plus courte, projet qui se trouve maintenant au programme du Parti Travailliste.

Lors du congrès annuel du parti à Brighton cette semaine, le Chancelier de l’ombre John McDonnell a proposé de faire passer les travailleurs britanniques à la semaine de 32 heures – soit l’équivalent de quatre jours de travail – sans perte de salaire. Ce changement aurait lieu au cours de la prochaine décennie sous l’égide du Parti Travailliste, a-t-il indiqué.

 

Étant donné que cela dépendra de la capacité des entreprises à automatiser leurs processus et à améliorer la productivité de leurs employés, les chefs d’entreprises britanniques sont-ils vraiment prêts à ce changement, et sont-ils de bonne volonté ? Voici ce qu’ils en pensent.

Amy Finlay, co-fondatrice d’Edinburgh IFA (une société de conseils financiers), qualifie l’idée d’une semaine de quatre jours de « douce illusion » et trouve qu’elle n’est pas ancrée dans la réalité. Elle affirme : « En fait, nous aurions plutôt besoin de plus de jours pour atteindre tous nos objectifs, et de plus d’heures dans ces journées ! Nous avons une très petite équipe pour l’instant, où tout le monde a un rôle très important pour continuer à faire fonctionner l’entreprise correctement. Cela veut dire que si un ou plusieurs membres de notre équipe devait être absent pendant tout un jour ouvré, le système ne fonctionnerait plus ».

Ryan Arrindell, directeur artistique à l’agence de marketing digital Animate Designs, indique que, bien qu’une semaine à 32 heures puisse sembler être « un pas vers une société équilibrée et en meilleure santé », les PME du Royaume-Uni auraient beaucoup plus de mal à gérer la demande simultanée d’heures d’ouvertures plus longues et d’heures travaillées plus courtes, par rapport aux grandes entreprises qui pourraient facilement recruter plus de personnel afin de couvrir les nouveaux horaires. Il pense également qu’offrir des semaines de travail plus courtes n’est pas en adéquation avec la transition culturelle vers le fait d’être « toujours disponibles, à la demande, [et des] produits et services connectés ».

Mais Karim Laljee, directeur de l’agence de réseaux sociaux Soc-Med, qui offre à son personnel des horaires flexibles, pense que trois jours complets en plus d’une demi-journée le lundi et le vendredi serait représentatif des moments de la semaine où les gens semblent être naturellement moins productifs.

Voici son raisonnement : « Si nous ne nous voilons pas la face, les vendredis après-midi peuvent être très peu productifs, et nous nous retrouvons juste à être présents sans faire grand-chose, à moins qu’un projet majeur soit en cours. En outre, au cours de la semaine, les gens prennent souvent des congés d’une demi-journée ou commencent plus tard, tout en faisant du bon travail et en respectant les délais ».

Nicholas Brady-Smith, PDG du site comparative CompareNewTyres, suspectant un problème d’absentéisme au sein de son entreprise, a conduit une expérience d’un mois, faisant passer les heures de travail de son personnel de 40 à 35 heures par semaine. Les employés n’avaient pas été tenus au courant de la raison de ce changement.

Il se rappelle : « Bien que cela ait pris deux mois pour obtenir des résultats, nous étions stupéfaits de constater que ce que nous avions produit au cours de ce mois était quasiment identique aux mois au cours desquels le personnel avait travaillé 40 heures par semaine. Je pense, comme bien des chefs d’entreprise, que j’étais tombé dans le piège de penser que plus le nombre d’heures travaillées était élevé, plus la quantité de travail accompli était considérable. Je pensais que cela stimulerait nos ventes, nos bénéfices, et notre productivité.

 « Malgré le fait que notre expérience était loin d’être conduite scientifiquement, elle suggère malgré tout que si nous devions réduire notre activité à quatre jours par semaine, il est possible que nous soyons capables d’atteindre les mêmes résultats tout en permettant à notre personnel de bénéficier du même salaire. Si les gens ont la possibilité de passer plus de temps à faire ce qu’ils aiment et ce qui les intéresse, cela peut augmenter leurs chances de rester dans votre entreprise ».

Néanmoins, Brady-Smith reconnaît qu’on ne peut attendre de certaines entreprises, telles que les magasins et le secteur du service, qu’elles offrent des semaines de quatre jours.

Cela fait écho aux dires de l’experte en leadership international Janine Woodcock, qui craint qu’une semaine obligatoire de quatre jours décidée par le gouvernement sur le libre marché pourrait faire baisser la compétitivité du Royaume-Uni ainsi que sa productivité, donnant lieu à de « réelles conséquences » sur l’économie. Elle pense également que cela pourrait encourager une culture de « non-déconnexion » parmi les employés les plus ambitieux.

Janine Woodcock explique : « Beaucoup d’entreprises ne survivent que grâce à « l’effort discrétionnaire » de leurs employés. Les employés ambitieux reconnaissent que repousser leurs limites fait partie intégrante de leur valeur perçue. Une semaine de travail officiellement réduite pourrait avoir peu d’impact concret sur ces employés précieux qui sont engagés dans le succès de leur entreprise. Ils trouveront des moyens, tels que la non-déconnexion – utiliser des horaires flexibles et leurs congés annuels pour travailler en-dehors des horaires de travail – pour maintenir leurs niveaux de performance pour le bien de l’entreprise, réduisant une mesure officielle de réduction du temps de travail à un tigre de papier ».

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