Certains petits malins ont déjà calculé comment avoir 64 jours de vacances en 2020 en ne posant que 27 jours de repos ou de RTT au total. Reste la question, combien ses méga viaducs vont-ils coûter aux entreprises et à la croissance ?
Bonne nouvelle pour les salariés ! En 2020, 9 jours fériés sur les 11 officiels tombent en semaine. Et plusieurs sont positionnés sur un lundi ou un vendredi. C’est le cas des lundi de Pâques et de Pentecôte, évidemment, mais aussi du 1er mai et du 8 mai et de Noël. De quoi s’organiser quelques jolis ponts, peu coûteux en jours de RTT.
Grâce à ce nouveau calendrier, cinq week-ends de trois jours sont possibles cette année, avec le lundi de Pâques le 13 avril, le lundi de Pentecôte le 1er juin, les vendredi du 1er mai, du 8 mai et du 25 décembre. Mais surtout 2 ponts de quatre jours en posant son vendredi lors des week-ends du jeudi de l’Ascension (21 mai) et de la fête nationale qui tombe le mardi 14 juillet.
Certains petits malins ont déjà calculé comment avoir 64 jours de vacances en ne posant que 27 jours de repos au total.
En avril, par exemple, il faudra juste poser quatre jours pour pouvoir en profiter de neuf au total. Grâce au lundi de Pâques, qui tombe cette année le 13 avril, prenez vos 14, 15, 16 et 17 avril pour obtenir neufs jours de repos consécutifs.
Le mois suivant, connu pour être propice aux ponts, les 1er et 8 mai tombent un vendredi. Ce sont 19 jours de repos que vous pouvez espérer obtenir. Ainsi, si vous posez quatre jours entre ces deux dates, vous pourrez profiter de 10 jours de vacances.
Quelques jours plus tard grâce au jeudi de l’Ascension (21 mai), vous accumulez neuf jours pour le prix de quatre.
Reste la question, combien ses méga viaducs coûtent-ils aux entreprises et à la croissance ?
Le calcul n’est pas simple. Car tous les jours ne se valent pas. Selon l’Insee, l’impact économique d’un lundi ou d’un vendredi n’est pas aussi important que celui d’un jour de milieu de semaine, considéré comme plus productif.
En 2014, l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) avait calculé que s’arrêter de travailler une journée serait moins pénalisant qu’en période de reprise ou d’activité intense.
L’organisme avait estimé que le coût de trois ponts successifs, comme ceux de mai, pouvait représenter jusqu’à 0,19 point de PIB, soit près de 4 milliards d’euros à l’économie du pays.
Pour quatre jours fériés dans le mois, l’Insee faisait grimper l’addition à 5 milliards d’euros et expliquait cela par une baisse de chiffre d’affaires de nombreux secteurs, globalement aux alentours de 2-3 % avec des pics jusqu’à -10 %.
Selon les chiffres du gouvernement, la suppression d’un jour férié pourrait rapporter près de 3,2 milliards d’euros, soit un peu plus que ce que rapporte la journée de solidarité chaque année (environ 2,5 milliards d’euros).
En 2015, le Medef assurait que le PIB pourrait augmenter d’un point et que 100 000 emplois seraient créés grâce à la suppression de deux jours fériés. De calculs réfutés par plusieurs économistes car ils ne prennent pas en compte l’apport économique des vacances notamment pour le secteur du tourisme et de la restauration.
Une chose est sûre, le Portugal, miné par la récession, a eu l’idée de supprimer quatre jours fériés – deux fêtes religieuses, deux fêtes civiles – pour augmenter sa productivité économique. La mesure, appliquée en 2013, a finalement été retirée en 2016, faute de résultats vraiment concluants.
En attendant, les salariés, eux, font chauffer leur calculette pour positionner aux mieux leurs jours de congés.
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