Durant les vacances, le salarié s’est ressourcé, évadé, reposé. La rentrée est une période charnière : la violence du cadre imposé par l’entreprise et les contraintes du quotidien peuvent faire voler en éclat tous les bénéfices des vacances. Comment l’entreprise peut-elle permettre à ses employés de débuter la nouvelle année du bon pied ? Selon Stéphane Waller, fondateur de Bleexo, le manager a un rôle essentiel à jouer.
Les vacances sont terminées, la rentrée scolaire a eu lieu il y a une quinzaine de jours et malgré les beaux jours, les salariés commencent déjà à faire grise mine. Quels sont selon vous les bénéfices de vacances que les salariés souhaiteraient conserver en ce mois de septembre ?
Stéphane Waller : En vacances, les gens cherchent à oublier le travail, à prendre du recul, à se ressourcer. A la rentrée, ils souhaiteraient conserver cette sérénité et cette énergie accumulée. Le problème, quand on revient au bureau, les salariés sont assaillis – de mail, de rendez-vous, de réunions, de problèmes à gérer… Or, entre le sentiment de liberté que l’on a en vacances et le cadre imposé par le travail, une distorsion se crée. Pendant les vacances, l’énergie monte très haut, il y a donc un risque de contre-coup au retour et les gens se disent que la rentrée est particulièrement dure.
Que faut-il faire au sein de l’entreprise pour éviter ce choc et faire en sorte que la rentrée se passe en douceur ?
S. W. : Quand on revient, il faut reprendre ses marques. Le rôle du manager est d’éviter les risques : le mal-être, le stress, la démotivation et la fatigue. Ces éléments conduisent à une baisse des performances des salariés.
Le manager doit donc profiter de la rentrée pour reposer les fondations dans une double action macro et micro. Sur le plan macro, il s’agit de retrouver l’allant, réajuster ce qui a bougé pendant l’été. Cela se passe en plusieurs étapes :
- Le cap : Il est conseillé de faire une réunion de rentrée pour rappeler le cadre, la direction à atteindre.
- La vocation : rappeler quelle est la vocation de l’entreprise et de l’équipe. Pourquoi est-on là ?
- L’ambition : rappeler l’ambition annuelle par exemple. L’objectif est de passer la barre de… Ainsi sont reposées les ambitions à long terme et les étapes pour y parvenir.
- Les valeurs : redonner les valeurs de l’entreprise et les appliquer.
- La stratégie de l’équipe.
- Le plan d’action pour y parvenir.
L’équipe aura alors le sens et les étapes pour atteindre l’objectif. Il est indispensable de communiquer pour repartir sur de bonnes bases et ne pas construire un château sur du sable.
Vous parliez également d’une dimension « micro », quelle est-elle ?
S.W. : après avoir collectivement reposé les fondations, il s’agit de travailler dans le détail, comprendre ce qui a bougé dans l’équipe, dans les relations, dans l’entreprise. Dans chaque entreprise, il y a en effet un plafond de verre de la motivation. Le manager doit évaluer quel est le problème : est-ce un problème de sens du travail, d’équilibre vie pro / vie perso, d’image de l’entreprise… Connaître la problématique permet au manager de ne pas laisser s’installer les frustrations et le mal-être.
Votre start-up fait le lien entre qualité de vie au travail (QVT), engagement des salariés et des dirigeants et résultats de l’entreprise en donnant la parole aux salariés et en permettant aux managers de trouver des solutions adaptées. Vous proposez un outil, mais si les entreprises n’en ont pas, comment peuvent-elles suivre ces données de qualité de vie au travail ?
S. W : Avec un outil, le travail est prémâché et anonyme. Sans outil de suivi, le manager peut organiser des réunions dans lesquelles il donne un temps de parole pour évaluer le bien être de l’équipe. Ce n’est pas toujours évident selon les situations. Si la situation est compliquée il est indispensable de comprendre ce qui s’est dégradé, comprendre le symptôme.
Je fais souvent cette analogie du pont : trois personnes sont d’un côté de la rivière et souhaitent atteindre l’autre rive. Problème, la rivière est infestée de crocodiles. Et les trois personnes veulent se rendre de l’autre côté pour des raisons totalement différentes. Le rôle du manager est de décider de construire tous ensemble un pont pour traverser. Etre manager, c’est avoir un projet d’avance et comprendre les besoins.
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