La seconde édition de « Happy GovDay » avait lieu à l’Hôtel de Région Auvergne-Rhône-Alpes, à Lyon. Après la franche réussite de la première édition il y a un an presque jour pour jour, l’entrepreneure Virginie Nogueras, organisatrice de l’événement, a de nouveau proposé un riche parterre d’intervenants venant d’horizons divers. Avec un objectif : faire bouger les lignes !
Le mot « gouvernance » est de ceux à la mode dans les cercles de pouvoir. Il a cours dans différents contextes. Qu’elle soit mondiale, nationale ou appliquée à l’entreprise, difficile de l’appréhender. Si on devait en donner une définition générale, nous dirions que la gouvernance consiste en la mise en œuvre de dispositifs (règles, normes, lois, protocoles, conventions, contrats…) visant à assurer une meilleure coordination des parties prenantes d’une organisation, chacune de ces parties prenantes détenant une parcelle de pouvoir. La finalité de la gouvernance, c’est la prise de décisions partagées et le lancement d’actions concertées. Et une bonne gouvernance se mesure à l’efficacité de l’action pour le plus grand nombre.
A l’échelle de l’entreprise, du pays, du continent, du monde, il est essentiel aujourd’hui de repenser cette notion de gouvernance. Les citoyens aspirent à une modernisation des processus de décision. Cette attente légitime rencontre aujourd’hui la nécessité de repenser totalement notre modèle de civilisation sous la pression de l’urgence climatique. C’est motivée par ce questionnement que s’est déroulée cette seconde édition d’Happy GovDay. La première édition avait mis en évidence la nécessité pour toute gouvernance de tenir compte conjointement et indissociablement de trois critères : Profit, People, Planet. Ce second rendez-vous a enfoncé le clou. Au programme, plus d’une trentaine d’intervenants, diplomates, économistes, entrepreneurs, élus, responsables politiques, géopoliticiens, mais aussi étudiants, acteurs du monde de demain.
Certaines personnalités inspirantes comme Claudie Haigneré, Eric Julien, Guillaume Pitron, Philippe Ribière ont alerté les participants sur les grands défis à venir, la nécessité de changer notre regard sur le monde et de garder confiance vis-à-vis de l’avenir, la capacité de l’être humain à se transcender… Mais ce sommet n’en est pas resté aux constats, aux grandes idées, aux déclarations de principes. Des entrepreneurs ont témoigné de la manière dont ils entendent rendre le capitalisme – à commencer modestement par leurs entreprises – plus inclusif. Le témoignage de la Canadienne Anie Rouleau, Fondatrice et CEO de Baleco Inc. et marraine de l’événement, vient démontrer comment chacun à son niveau peut apporter sa pierre à la construction de l’édifice. « A 43 ans, j’ai décidé de créer une entreprise alignée sur ma chaîne de valeurs. La mission de mon entreprise est de redéfinir la notion de propreté en fabriquant et commercialisant des produits naturels et biodégradables, en limitant notre empreinte plastique. 90 % de nos fournisseurs sont situés à moins de 500 kilomètres de l’entreprise. Quand nous développons un marché, nous cherchons à créer un écosystème pour que le produit soit fabriqué localement. Tout cela nécessite de revoir complètement le modèle d’affaires et l’écoconception. Mon envie était de bâtir une entreprise avec des salariés qui ont envie de partager le projet. Bientôt, les entreprises qui ne s’engagent pas dans une telle démarche seront obsolètes ». Pour passer à l’action, Anie Rouleau a structuré son action grâce à la certification B Corp, un mouvement d’entrepreneurs qui s’interrogent sur la raison d’être de leurs entreprises et souhaitent la rendre explicite. A souligner que les entreprises certifiées B Corp sont tout aussi profitables et robustes que les autres, comme l’a souligné Craig Ryan qui porte ce modèle au sein du secteur bancaire.
L’ambition d’un tel événement est parfaitement résumée par cette formule de Didier Roche, Directeur Général Associé fondateur de Dans le Noir ? : « faire reculer le mur de l’impossible ». En mettant la loupe sur ce que le capitalisme peut produire de meilleur, nous n’oublions pas les dangers dont il est porteur. Mais nous ouvrons la possibilité de sa refondation.
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