Rechercher

Prendre la parole : l’art oublié des dirigeants

dirigeants
Business colleagues meeting in modern conference room

85 % des salariés estiment que leurs dirigeants devraient se former à la prise de parole¹. Seulement un collaborateur sur deux trouve les discours de son leader inspirants². Ce chiffre choque, mais il n’étonne pas.

Une contribution de Delphine Margot, Sparring Partner Communication et Coach en Prise de Parole

 

Dans un monde où l’on communique à outrance — à coups de posts, de vidéos, et de tweets —, l’art de prendre la parole semble, lui, être relégué au rang d’accessoire. Pourtant, face à une salle, devant ses équipes ou ses investisseurs, tout change. Ce n’est plus une question de contenu ; c’est une question de leadership. Prendre la parole, ce n’est pas juste parler. C’est convaincre, mobiliser, incarner. Mais combien de dirigeants tombent dans l’illusion que leur expertise suffit à captiver ? Combien improvisent des discours cruciaux, pensant que leur position ou leur charisme naturel fera le travail ? Cette illusion a un coût. Parfois très élevé.

 

Pourquoi tout le monde n’est pas Steve Jobs

Prendre la parole ne s’improvise pas. Même les orateurs les plus emblématiques — Steve Jobs, Martin Luther King ou Barack Obama — préparaient avec minutie leurs interventions. Chaque mot, chaque silence, chaque geste est calculé pour donner une impression de maîtrise absolue.

Pourtant, de nombreux dirigeants sous-estiment cet exercice. Improviser un discours, que ce soit en réunion interne ou devant des investisseurs, mène souvent à des conséquences inattendues : des propos vagues, des contradictions involontaires, un manque de fluidité. Ces failles peuvent laisser l’audience perplexe, voire inquiète.

En interne, cela se traduit par une perte d’adhésion des équipes, incapables de se rallier à une vision mal exprimée. Un message flou peut désorienter, générer de la confusion et miner l’engagement. Les objectifs mal compris deviennent difficiles à atteindre.

En externe, l’audience peut douter de la solidité ou de la stratégie de l’entreprise. Un discours mal structuré en conférence ou devant des investisseurs fragilise la confiance et donne l’impression que le leader lui-même n’est pas clair sur sa direction.

À l’inverse, une intervention réussie devient un véritable levier stratégique. Elle mobilise les équipes, inspire les partenaires et aligne les énergies sur des objectifs clairs. Chaque prise de parole devient alors une occasion de transformer une vision en une mission partagée.

 

Faire de la parole un levier stratégique

Prendre la parole n’est pas un talent naturel, mais une compétence à cultiver. Cela commence par une préparation rigoureuse : clarifier son message, structurer ses idées et choisir des mots percutants. Un discours réussi capte l’attention dès les premières secondes et se conclut par une idée forte. Mais le fond ne suffit pas. La voix, le langage corporel, et même les silences contribuent à l’impact global.

Enfin, la répétition est essentielle. Elle ne vise pas à mémoriser, mais à s’approprier le message pour l’adapter au contexte et à l’audience. Il s’agit donc de trouver le juste équilibre entre le fond et la forme. 

Réhabiliter la parole comme un acte de leadership

Dans un monde saturé de contenus, une prise de parole maîtrisée est une opportunité rare. C’est un moment de vérité, où un dirigeant incarne sa vision et montre qu’il prend son rôle au sérieux.

Ignorer cet art, c’est risquer de fragiliser son leadership et de perdre des opportunités stratégiques. À l’inverse, s’y préparer avec soin, c’est démontrer une maîtrise et inspirer la confiance.

Car au final, ce ne sont pas les idées seules qui mobilisent, mais la manière dont elles sont portées. Captiver, convaincre, transformer : voilà l’essence même du leadership.

 

¹baromètre Whistcom-OpinionWay 2023 

²baromètre Whistcom-OpinionWay 2021


À lire égalementPourquoi Twitch peut impacter positivement les revenus des opérateurs télécoms ?

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC