Dans une période de l’histoire en mutation rapide, incertaine et stressante, la santé mentale et le bien-être des employés n’ont jamais été aussi menacés – ni aussi importants pour les employeurs.
Vivre dans un monde en évolution rapide et plein d’incertitudes a un impact sur chacun d’entre nous, surtout en ce qui concerne notre santé mentale. Nous savons tous que lorsque nous ne nous sentons pas forts mentalement, nous ne sommes pas en mesure de donner le meilleur de nous-mêmes, à la maison ou au travail. Et si nous ne nous sentons pas soutenus au travail, nous sommes beaucoup plus susceptibles de quitter notre emploi à la recherche d’une atmosphère plus favorable.
Cela explique en partie les résultats d’une étude récente du Pew Research Center, selon laquelle près de 40 % des employés souhaitent que leur employeur discute de la santé mentale sur le lieu de travail. Les jeunes générations, en particulier, y voient un moyen pour les entreprises d’apporter un soutien significatif aux employés.
Cependant, l’étude Pew a également révélé un manque de confiance entre les employés et leurs employeurs, puisque seul un employé sur cinq se sent à l’aise pour évoquer les problèmes de santé mentale avec son équipe RH.
« De grands progrès ont été réalisés ces dernières années pour déstigmatiser les conversations sur la santé mentale », explique Kayla Lebovits, fondatrice et PDG de Bundle Benefits. « Malheureusement, cette avancée n’a pas été pleinement adoptée sur le lieu de travail. »
Bien que des efforts aient été déployés pour soutenir la santé mentale en fournissant des ressources d’aide externe, Kayla Lebovits affirme que de nombreuses personnes craignent toujours que le fait d’être honnête sur leur bien-être mental avec un employeur puisse être considéré comme une vulnérabilité. Cela pourrait les rendre plus susceptibles d’être licenciés, moins susceptibles de recevoir une promotion ou des opportunités d’emploi, ou pourrait avoir un impact négatif sur eux d’une autre manière.
Kayla Lebovits nous partage son point de vue sur la manière dont les employeurs peuvent surmonter cet obstacle et créer un environnement dans lequel les employés peuvent s’épanouir et donner le meilleur d’eux-mêmes tout en exprimant leurs préoccupations à leurs supérieurs.
Créer des environnements sûrs et encourageants
Pour créer un environnement sûr où les employés peuvent s’épanouir, il est essentiel de convaincre les gens que leur employeur se soucie d’eux et qu’il s’investit dans leur bien-être et leur croissance continue.
Les employeurs peuvent montrer qu’ils se soucient réellement de leur personnel en repensant leurs avantages et leurs politiques de manière à favoriser le bien-être et la santé mentale sur le lieu de travail.
« L’accès à des séances de bien-être individuelles, à des conseils en matière de santé mentale, à des services de télésanté et à d’autres politiques sont d’excellentes premières étapes », déclare Mme Lebovits, « mais il est important de noter que pour soutenir le bien-être total d’une manière efficace, il ne suffit pas de traiter les symptômes de l’épuisement professionnel. Les gens ont besoin que leurs employeurs s’attaquent à la racine du problème, ce qui exige de fournir à votre personnel des occasions continues d’apprendre et de se développer, tant sur le lieu de travail qu’en dehors ».
Un autre changement que les employeurs peuvent envisager est de commencer à s’intéresser à l’état de « bien-être total » de leurs employés, c’est-à-dire à l’état général de la santé et du bonheur d’un individu, tant physique que mental.
« Les individus peuvent atteindre le bien-être personnel ou professionnel et trouver une plus grande satisfaction dans leur vie et leur carrière lorsqu’ils prennent soin d’eux-mêmes, ou ont accès aux ressources pour le faire », explique Mme Lebovits. « Les données montrent que les employés sont plus performants lorsqu’ils sentent que leur entreprise se soucie de leur bien-être et qu’elle est disposée à prendre soin d’eux. »
Cela signifie que les entreprises doivent placer le bien-être de leurs employés au cœur de leur stratégie commerciale si elles veulent conserver un avantage concurrentiel en termes de talents et d’activités. Ne pas en faire une priorité peut avoir un impact négatif sur les bénéfices, le support client, les ventes, la sécurité et plus encore.
« N’oubliez pas que le bien-être professionnel est un voyage, pas une destination, alors assurez-vous de prendre le temps de l’auto-réflexion et des vérifications en cours de rout », affirme-t-elle.
Avoir de l’empathie pour les jeunes générations
Les employeurs doivent également reconnaître que les employés des jeunes générations peuvent avoir des problèmes de bien-être et de santé mentale plus importants que leurs homologues plus âgés. Cela s’explique en partie par le fait que leur connexion à la technologie leur donne l’impression qu’ils doivent toujours être en ligne et connectés, ce qui entraîne une augmentation du stress et de l’épuisement professionnel.
Compte tenu de la pénurie de talents, les employés des jeunes générations peuvent également être confrontés à des charges de travail plus importantes, à des délais plus courts et à une pression accrue sur les performances au travail. En même temps, ils sont probablement aux prises avec des difficultés financières découlant de dettes de prêts étudiants, de coûts de logement plus élevés et d’une sécurité d’emploi moindre.
Si l’on ajoute à cela d’autres facteurs de stress auxquels les membres des générations plus âgées n’ont pas été confrontés lorsqu’ils sont entrés sur le marché du travail – comme le ralentissement économique actuel, les préoccupations liées au Covid-19, le travail à distance, la transition entre l’école et le travail et la pression des pairs sur les médias sociaux – il est facile de comprendre pourquoi les membres de la jeune génération peuvent se sentir inadéquats ou déséquilibrés dans leur vie.
« Les jeunes générations ont des attentes différentes en matière d’équilibre entre le travail et la vie privée et ressentent probablement plus de pression pour répondre à ces attentes, qu’elles soient réalisables ou non », explique Mme Lebovits.
Favoriser les discussions sur la santé mentale en milieu professionnel
Si les membres de la jeune génération peuvent rencontrer des obstacles en matière de bien-être et de santé mentale sur le lieu de travail, ils sont également plus disposés à parler de ces défis.
« Les jeunes générations normalisent la conversation sur la santé mentale en milieu professionnel », affirme Mme Lebovits. « Elles sont plus ouvertes à propos de leurs difficultés et sont plus susceptibles de rechercher activement des solutions de santé mentale pour faire face à leurs facteurs de stress. En ne faisant pas partie d’un environnement de bureau, le passage au travail à distance a accru ce besoin des jeunes employés de pouvoir équilibrer leur bien-être personnel et professionnel. »
Exemple concret : une enquête de TalentLMS et BambooHR a révélé qu’aux États-Unis, 82% des employés de la génération Z trouvent important d’avoir des journées consacrées à la santé mentale, tandis que la moitié souhaite une formation sur la santé mentale.
« C’est aux employeurs de proposer cela à leurs employés pour qu’ils restent engagés et se sentent soutenus », déclare Kayla Lebovits. « Lorsque des prestations de santé mentale sont offertes, nous avons constaté que les jeunes employés réagissent extrêmement bien. À l’inverse, ils réagissent extrêmement négativement lorsqu’une entreprise refusent d’agir pour réduire l’épuisement professionnel, ce qui ne fera qu’accentuer le désir d’un employé de trouver un nouvel emploi dans une entreprise qui s’aligne sur ses valeurs et lui offre ce soutien. »
Investir dans une culture saine
Le défi pour les employeurs est clair : si vous voulez prendre l’avantage dans la guerre permanente pour les talents, trouver des moyens de répondre aux besoins de vos employés en matière de santé mentale et de bien-être, en particulier parmi les jeunes générations, est devenu essentiel. Il est désormais essentiel d’offrir des avantages qui couvrent l’ensemble du spectre du bien-être des employés et qui touchent tous les employés, quelle que soit leur situation dans leur vie et leur carrière.
Mais pour que ces investissements soient rentables, les entreprises ne doivent pas se contenter de servir un sous-ensemble de leurs employés. Tous les membres de l’organisation devraient bénéficier des programmes qu’elles mettent en œuvre.
« Lorsqu’elles mettent en place un programme de bien-être au travail, les entreprises doivent être à l’écoute des besoins et des souhaits de leurs employés, plutôt que de se contenter de cocher une case et d’en finir avec le programme », explique Mme Lebovits.
Cela implique également un changement de mentalité. Au lieu de considérer ces programmes comme des changements coûteux, nous devrions les voir comme des investissements essentiels qui rapporteront beaucoup plus à l’organisation qu’ils ne coûtent.
Même si cela peut sembler simpliste, la vérité est que nous voulons tous, au fond de nous-mêmes, être valorisés et entendus au travail. C’est l’essence même du soutien en matière de santé mentale que souhaitent les employés.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Mark C. Perna
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