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Pourquoi Est-Il Indispensable De Recruter Un Chief Brexit Officer ?

la ville de Londres et Brexit
le portrait du manager de transition pour le brexit

Anticipation, approvisionnement, stratégie… Les entreprises françaises font face à de nombreuses problématiques en vue du Brexit. Environ 30 000 d’entre elles exportent aujourd’hui au Royaume-Uni et 3 000 y sont implantées. Pour les aider à piloter cette transition, le recrutement d’un manager expérimenté et polyvalent semble s’imposer. Portrait-robot du Chief Brexit Officer idéal avec Thierry Fournier, Directeur Associé au sein du cabinet EIM*

 

Thierry Fournier Directeur Associé au sein du cabinet EIM
Thierry Fournier Directeur Associé au sein du cabinet EIM

 

Désirée de Lamarzelle : Comment définissez-vous un Chief Brexit officier  ?     

Thierry Fournier : Le Chief Brexit Officer évalue l’impact du Brexit sur l’entreprise, au niveau le plus proche c’est-à-dire du quotidien (exemple : approvisionnement auprès des fournisseurs de l’autre côté de la frontière) comme au niveau à long terme et stratégique (investissements industriels, centre de R&D…). il doit être méthodique pour ne rien laisser de côté.

 

Quelles seront ses missions ?

T.F. : Il doit commencer par proposer pour validation un plan de protection du déroulement des opérations actuelles, et ce, au moindre coût et au moindre risque : il faut être vigilant avec les surcoût éventuels, et les risques de ruptures ou tout simplement d’être en infraction avec les règles découlant de la nouvelle situation.

Il devra dans ce nouvel environnement, adapter la stratégie de la société. Prenons l’exemple des prochains investissements prévus : sont-ils remis en cause ? Ou encore est-ce que les lancements de nouveaux produits doivent-ils toujours avoir lieu ? Le basculement des achats vers tel fournisseur est-il toujours pertinent ? Une fois toutes les questions posées et résolues, il faut –et on ne le mentionne pas assez- transformer les difficultés en atouts et voir le Brexit comme une opportunité en se posant des questions comme : comment puis-je profiter des difficultés que mes concurrents rencontrent dans le Brexit ? Comment profiter de l’impact du Brexit sur mes principaux fournisseurs pour négocier un meilleur deal ?. Sa mission est centrale.

 

Quel problème se pose principalement pour les entreprises françaises avec le Brexit ? 

T.F. : A l’exception de quelques dizaines d’entre elles, les entreprises n’ont que peu anticipé le Brexit. Elles l’ont surtout regardé au niveau le plus immédiat : la logistique sera perturbée et il faut constituer des stocks de sécurité supérieurs à l’existant. Et les salariés devront peut-être obtenir des permis de travail pour continuer à travailler comme aujourd’hui…

« Étant donné que peu d’entreprises le font, être prêt avant les autres est un avantage évident. »

Quel rôle de facilitateur jouera-t-il et à quels niveaux ?

T.F. : Un rôle de dirigeant membre du Codir de l’entreprise. C’est un directeur de projet de haut niveau capable d’embrasser la situation globale de l’entreprise, ayant une réelle expérience de management de bon niveau. Plutôt polyvalent, c’est-à-dire un profil de direction générale, ayant une capacité à juger les opérations les plus concrètes, comme les vues les plus stratégiques. Un leadership naturel pour amener les équipes fonctionnelles à produire des analyses, à imaginer, à s’impliquer dans la problématique.  Étant donné que peu d’entreprises le font, être prêt avant les autres est un avantage évident. Être capable d’identifier les opportunités au-delà de la seule mission de prévention est un deuxième avantage clé.

 

Doit-il être recruté ou non en interne ? 

T.F. : Ni l’un ni l’autre. Une mission de transition est idéale. Il doit venir porter son aide, son coup d’œil, son expérience de « patron » opérationnel le temps que les membres de la direction aient intégré dans leur quotidien et leur réflexion les conséquences de ce Brexit. Une mission de transition de 6 mois est un minimum… Une durée de 12 mois semble juste. A réfléchir en fonction de l’ampleur géographique de l’impact et de la complexité de la situation.

 

Quels sont les risques juridiques et comment y faire face ?

T.F. : Ils touchent essentiellement les aspects de la propriété intellectuelle et pour certaines professions réglementées leur développement commercial (industrie alimentaire, industrie pharmaceutique…). Les professions concernées sont celles qui exigent des autorisations de mises sur le marché ou des certifications. 

 

* EIM cabinet internationale de management de transition, avec 19 bureaux implantés dans 15 pays.

 

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