Selon un nouveau rapport de LinkedIn, le fait de posséder une ou plusieurs « compétences vertes » peut augmenter de 29 % vos chances d’être embauché. Vous avez peut-être le désir de faire bouger les choses à votre échelle ? La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons tous le faire.
Il n’y a pas que les carrières clairement « vertes », comme celles de technicien photovoltaïque ou de responsable du développement durable, qui peuvent avoir un impact positif sur l’environnement. Le reste d’entre nous peut développer ce que l’on appelle aujourd’hui des « compétences vertes » afin de contribuer à rendre la vie un peu plus durable sur Terre.
« Il ne s’agit pas seulement d’ajouter des emplois verts plus évidents, mais aussi d’utiliser les compétences pour transformer chaque emploi en une version plus verte et plus axée sur la durabilité », déclare Efrem Bycer, Senior Lead Manager, Public Policy & Economic Graphics chez LinkedIn. « Au cours de la prochaine décennie, nous devrons prendre des mesures radicales pour rendre notre planète vivable pour les générations à venir, et les nouvelles politiques et engagements en matière de climat sont à l’origine de l’augmentation des emplois « verts ». »
Mark C. Perna, auteur de cet article, s’est entretenu avec M. Bycer, pour discuter du Global Green Skills Report 2023 de LinkedIn et de la façon dont les travailleurs dans les carrières traditionnelles peuvent développer le type de compétences nécessaires pour un avenir plus vert. Voici les principaux sujets qu’ils ont abordé :
Des compétences vertes en demande
L’étude de LinkedIn a révélé que les compétences en matière de comptabilité carbone, de crédits carbone, d’échange de droits d’émission, d’évaluation de l’impact et de rapports sur le développement durable figurent actuellement parmi les compétences vertes qui connaissent la croissance la plus rapide aux États-Unis.
Le rapport révèle que la concentration de « talents verts » au sein de la population active – ceux qui occupent un emploi vert ou qui mentionnent au moins une compétence verte sur leur profil LinkedIn – est en augmentation dans chacun des 48 pays couverts par l’étude. « Toutefois, l’augmentation de la demande de compétences vertes dépasse celle de l’offre, et une pénurie de compétences vertes semble imminente », explique M. Bycer. « Le fait que, dans le monde entier, seul un travailleur sur huit possède une ou plusieurs compétences vertes en est la preuve. »
Posséder ce type de compétences peut aider les travailleurs dans n’importe quel domaine, et pas seulement ceux qui sont directement liés au changement climatique. « Le taux d’embauche médian sur LinkedIn pour les travailleurs possédant au moins une compétence verte est 29 % plus élevé que la moyenne de la main-d’œuvre », explique M. Bycer. « Cela est vrai pour les travailleurs ayant des compétences vertes, quel que soit leur titre, ce qui suggère que le fait d’avoir ces compétences pertinentes peut permettre à un travailleur de mieux se positionner pour obtenir n’importe quel emploi. »
Sur la base des données, Efrem Bycer pense que le secteur financier sera celui où les compétences vertes seront les plus demandées. « La concentration médiane de talents verts dans tous les secteurs d’activité est de 12,3 %, mais elle n’est que de 6,8 % dans les services financiers », explique-t-il. « En d’autres termes, un travailleur de la finance sur 15 possède des compétences vertes. »
Toutes les carrières peuvent être vertes
Bien que nous ayons tendance à penser que les carrières vertes sont celles qui influencent directement le climat, M. Bycer estime qu’il y a deux façons d’envisager les emplois verts. Selon la définition traditionnelle, les emplois verts sont ceux dont le rôle principal consiste à lutter contre le changement climatique. « Cela inclut des emplois verts évidents tels que technicien de maintenance sur éolienne, consultant en énergie solaire et responsable du développement durable, qui figurent tous parmi les titres à la croissance la plus rapide aux États-Unis », explique-t-il.
Mais il existe une autre façon de définir les carrières vertes : il s’agit tout simplement d’une version plus verte de chaque emploi existant. « Les compétences vertes se développent parmi les titres qui ne sont pas considérés d’emblée comme des emplois verts, mais qui s’avèrent essentiels dans la lutte contre le changement climatique », explique M. Bycer.
Il cite en exemple le poste d’analyste des achats : « Pour de nombreuses entreprises, la principale source d’émissions est leur chaîne d’approvisionnement. Lorsqu’elles prennent des engagements audacieux en matière de climat, ce sont leurs équipes d’approvisionnement qui sont en première ligne pour déterminer comment atteindre ces nouveaux objectifs en matière de carbone ».
Jusqu’à récemment, M. Bycer note que les offres d’emploi pour les professionnels de la chaîne d’approvisionnement ne faisaient pas référence à des compétences écologiques. « Cette situation est en train de changer à mesure que la planète et la demande des employeurs évoluent. Ces travailleurs acquièrent de nouvelles compétences vertes pour faire face à cette situation et rester à la pointe dans leur domaine. »
Voici d’autres exemples de compétences vertes et de titres où elles se développent :
Changement climatique : Météorologue, spécialiste agricole, conseiller politique, biologiste marin
Conception durable : Responsable de l’architecture, architecte paysagiste, directeur de l’aménagement intérieur, urbaniste, administrateur de projet de construction
Agronomie : Assistant aux opérations de vente, entomologiste, viticulteur, technico-commercial
Une carrière plus verte
Bien que chaque travailleur puisse avoir une influence positive sur le climat en mettant en pratique des compétences écologiques, nombreux sont ceux, en particulier parmi les jeunes générations, qui souhaitent faire de la sauvegarde de la planète leur travail à plein temps. Alors, comment passer de son poste actuel à un poste qui permet de lutter plus directement contre le changement climatique ?
« Les emplois verts peuvent être difficiles à intégrer », explique M. Bycer. « Ils ont tendance à exiger des combinaisons de compétences écologiques multiples. Nos données montrent qu’en général, 81 % des travailleurs qui accèdent à des emplois verts ont au moins quelques compétences vertes ou une expérience préalable dans ce domaine. »
Toutefois, les travailleurs ayant peu ou pas d’expérience dans le domaine de l’écologie peuvent tirer parti de trois domaines pour accéder à un emploi lié au climat :
- Compétences STEM et autres compétences essentielles liées à l’écologie
Selon M. Bycer, les compétences STEM sont en tête de liste des compétences non écologiques qui augmentent les chances des travailleurs de réussir leur transition vers des emplois liés au développement durable. Les compétences numériques sont également importantes, car les solutions technologiques seront essentielles pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs en matière de développement durable.
« Il y a aussi des industries qui s’écologisent plus rapidement que d’autres, de sorte que l’expertise dans les services publics, l’exploitation minière et l’agriculture sera recherchée », ajoute-t-il. « L’administration publique est un autre domaine en plein essor, car les employeurs s’engagent dans des activités plus élaborées en matière de conformité et de politique liées au changement climatique. »
- Nouveaux postes verts
« Alors que l’embauche augmente pour des postes relativement nouveaux tels que spécialiste de l’énergie, consultant en énergie solaire et responsable du développement durable, nous constatons que les employeurs recrutent des candidats possédant des compétences similaires ou adjacentes », explique M. Bycer. Souvent, les personnes qui accèdent à ces fonctions possèdent également une expertise dans d’autres domaines pertinents tels que la stratégie commerciale, la négociation et la gestion de projet.
- Rôles de passerelle
Ces types d’emplois offrent la possibilité d’acquérir les compétences vertes nécessaires pour accéder à des fonctions vertes traditionnelles, explique M. Bycer. « En fait, environ 41 % des travailleurs qui accèdent à des emplois liés au développement durable, mais dont ce n’est pas l’objectif principal, n’ont pas d’expérience écologique préalable », précise-t-il. « Cependant, ils ont tendance à venir d’emplois où neuf à onze compétences se chevauchent, ce qui renforce l’importance des approches basées sur les compétences pour l’embauche et le développement des talents.
En outre, les demandeurs d’emploi peuvent consulter la collection d’emplois verts de LinkedIn, qui utilise les compétences vertes pour identifier les emplois verts dans le monde entier.
La génération verte
Motivée par ses valeurs, la génération Z montre un intérêt significatif pour les carrières vertes. « Les données de LinkedIn montrent que les causes sociales sont au premier plan des préoccupations des demandeurs d’emploi, en particulier des jeunes travailleurs : 3 travailleurs des générations Y et Z sur 4 recherchent proactivement des emplois qui correspondent à leurs valeurs aujourd’hui. De plus, notre rapport sur les compétences vertes montre que ces deux générations accélèrent leurs compétences vertes beaucoup plus rapidement que la génération X et les baby-boomers. »
En outre, M. Bycer souligne que les jeunes travailleurs arrivent sur le marché du travail à un moment de grande volatilité. Ce que beaucoup de gens ne réalisent pas, c’est que dans une économie incertaine, les emplois verts restent résistants. « Par exemple, entre 2015 et 2023, l’emploi dans le secteur des énergies renouvelables a augmenté dans tous les pays que nous avons étudiés », précise-t-il.
Une chose est sûre : le vert est la couleur de l’avenir. Que vous soyez à la recherche d’un emploi vert ou d’une version plus écologique de votre fonction actuelle, nous pouvons tous lutter contre le changement climatique, quelle que soit la position que nous occupons sur le marché du travail.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Mark C. Perna
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