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PORTRAIT | Interview de Noémy Tur, country manager France de WeTransfer

Créée en 2019, WeTransfer est devenue une plateforme de partage de fichiers incontournable, au point de faire partie aujourd’hui du langage populaire. Après l’ouverture de son nouveau bureau à Paris en mai dernier, Noémy Tur, country manager France, a accepté de répondre aux questions de Forbes France pour donner plus de détails sur le modèle publicitaire créatif et éthique que défend We Transfer.

 

WeTransfer

 

Vous avez travaillé deux ans chez Google, puis quatre ans chez Pinterest et maintenant WeTransfer, pourquoi ?

NOÉMY TUR : J’ai commencé par me former aux bureaux européens de Google à Dublin. J’ai pu ensuite mettre en pratique mon expérience sur le marché français pour le compte de Pinterest. J’étais chargée de coordonner le déploiement du pôle publicitaire en France car, même si Pinterest était déjà une grosse machine aux États-Unis, la régie devait encore faire ses preuves en Europe. C’est grâce à ces différentes expériences que WeTransfer s’est rapproché de moi pour lancer la régie en France.

 

Pourquoi faire valoir davantage la créativité de WeTransfer plutôt que le transfert éphémère de fichiers, autrement dit le cœur de son business ?

N.T. : L’offre traditionnelle de WeTransfer est le partage de fichiers volumineux en ligne, gratuits et pour tous. Mais il faut aussi préciser qu’historiquement, c’est surtout une audience créative (photographes, architectes, musiciens, etc.) qui s’est appropriée la plateforme. Depuis sa création en 2009, WeTransfer a fait évoluer ses solutions vers une suite de productivité pour faciliter la collaboration et le partage de fichiers dans la cadre de projets créatifs.

En parallèle, il y a la partie publicitaire dont je m’occupe, qui offre aux annonceurs un espace unique de visibilité et de prise de parole sur notre site. Notre offre publicitaire se différencie grâce à la créativité, l’attention qualifiée et à sa certification B Corp. La créativité passe déjà par le fait de proposer un espace publicitaire en plein écran desktop, une pratique que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Le deuxième point est lié à nos très bons résultats en termes de performance, notamment grâce à une métrique de l’attention que l’on perfectionne avec le temps. Par exemple, le dernier enjeu était de savoir si les yeux des internautes regardent réellement nos publicités et nous avons décidé de travailler avec Lumen qui nous a produit une étude pour mieux qualifier ces « secondes attentives » grâce à du eye tracking. Résultat : WeTransfer Advertising offre en moyenne 16000 secondes attentives (4h34) pour mille impressions vendues, c’est trente fois plus qu’une publicité mobile in-feed (sur Instagram, par exemple) ou trois fois plus qu’une publicité TV de 30 secondes.

Nous assistons en ce moment à une remise en question de la performance publicitaire. Les marques se demandent si leur publicité est visible assez longtemps et surtout si elle est réellement regardée. Vendre des impressions ne suffit plus. Il faut vendre des taux de complétions et demain des métriques encore plus fines pour garantir l’impact des campagnes. Le tout dans un monde en plein questionnement sur la donnée first-party. Chez WeTransfer, nous avons fait le pari de ne pas conserver de données utilisateur pour garantir la confiance ; nous verrons si cela devient la norme !

 

Qu’en est-il de la durabilité ?

N.T. : Nous sommes une adtech en croissance constante et notre devoir est de maintenir nos émissions pour rester le plus possible sobre. Et évidemment, compenser cette activité avec le plantage d’arbres ne suffit pas.

Nous avons des engagements très clairs en matière de durabilité et l’obtention du label B Corp nous impose plusieurs obligations. Cela requiert une certaine vigilance dans le choix de nos clients, pour s’assurer qu’ils fassent des efforts pour réduire l’impact de leur modèle. Côté cloud, nous avons choisi Amazon Web Services et nous avons mis en place avec eux une méthode de collaboration plus flexible que leur offre classique. Concrètement, la consommation électrique de nos services est adaptative et évolue en fonction des pics d’activité. Cela a permis de réduire jusqu’à 78 % les émissions de carbone générées par nos serveurs.

 

Cet article a été écrit par : Pierre Berthoux

 

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