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Piloter un avion de chasse pour mieux manager

Management
Crédits : Pierre-Henri Chuet

Ancien pilote de chasse, Pierre-Henri Chuet s’est reconverti dans la formation. Il accompagne, avec des méthodes inspirées de l’aviation, les managers et les chefs d’entreprises pour mieux superviser leurs équipes à distance. 

« Dans l’aviation, 70% des accidents adviennent quand le commandant de bord est aux commandes. Et quand le copilote est à ses côtés, il est souvent trop tard quand il ose manifester un doute », lance Pierre-Henri Chuet. Poids de la hiérarchie, circulation de l’information, évaluation des risques : et si les techniques de l’aviation permettaient d’améliorer le management ? C’est le pari de cet aviateur de 34 ans. 

Ancien pilote de chasse de l’Aéronavale, Pierre-Henri Chuet s’est reconverti dans la conférence et la formation. Il accompagne, avec des méthodes inspirées de l’aviation, les manageurs et les chefs d’entreprises pour mieux superviser leurs équipes à distance. Pierre-Henri Chuet, propose des workshops permettant aux leaders d’améliorer leur façon de communiquer en prenant le contrôle d’un avion de chasse. Orange, Salesforce et Accenture ont déjà adhéré au concept.

Franco-Canadien, Pierre-Henri a derrière lui 20 années d’expérience aéronautique civile et militaire. Ancien pilote de chasse de l’Aéronavale, il a été formé par la Marine américaine et a développé une expérience internationale unique : un mélange de combat, de démonstration aérienne à bord du Rafale Marine (200 appontages) et de participations à des championnats du mondes dans 3 disciplines sportives différentes.

Ses ateliers sont divisés en deux parties : 20 mn à 1 heure de conférence théorique autour du parallèle manager/pilote. Même si le pilote est tout seul dans son cockpit, il travaille continuellement en équipe.

La partie pratique peut ensuite débuter. Le but : accomplir une mission de reconnaissance en préparant puis en pilotant pendant 6 à 8 mn un avion de chasse depuis un porte-avions. L’outil est très accessible même pour quelqu’un qui n’a jamais pris place dans un cockpit ou derrière le joystick d’une manette de jeu vidéo. Le simulateur peut aussi bien nous permettre de nous installer dans un avion de ligne que dans un F-18 de l’armée américaine. En fonction des capacités techniques du client en matière d’IT, les managers prennent à distance le contrôle des avions. Cela nécessite l’installation de TeamViewer 13, permettant alors de contrôler les ordinateurs de Pierre-Henri, situés en Bretagne.

Ensuite, Pierre-Henri Chuet sépare le groupe en différentes équipes et crée trois niveaux hiérarchiques: les upper managers, les middle managers et les opérationnels (les pilotes). Les premiers ont accès à une carte tactique et doivent décrire la mission et le terrain aux seconds, qui doivent enfin donner les ordres aux derniers : « C’est dans ces moments que l’on voit que de la bonne préparation d’une mission, dépendent 90% de sa réussite, relève M. Chuet. Car en vol, on se rend vite compte que si les pilotes ont mal été briefés, on doit leur donner davantage d’informations, ce qui augmente leur charge de travail et diminue d’autant leur capacité à communiquer efficacement. » Et ce qui est vrai pour les pilotes l’est aussi pour le « uppercut-management » : plus la mission est complexe, plus il leur est difficile de la transmette aux exécutants.

La méthode TEM, kézaco ?

L’objectif de ce genre de sessions est de sortir les participants de leur zone de confort en les mettant face à une saturation cognitive. Puis de les accompagner à la découverte d’une nouvelle approche du management à distance inspirée de méthodes utilisées par les équipages européens et nord-américains.

Une de ces nouvelles approches est la méthode TEM pour « Threat and error management », utilisée dans l’aviation pour gérer les risques et accroitre la sécurité. L’idée est qu’à chaque grande étape du vol, l’équipage se demande « bon, où est-ce qu’on peut se faire avoir », explique M. Chuet. Le but n’est pas seulement d’enchainer les procédures pour éviter un incident, mais bien de toujours se demander de quelle erreur humaine nous sommes capables dans une situation donnée, pour mieux les éviter. 

Les bénéfices sont multiples : une meilleure gestion de son énergie et de celle de son équipe en période de stress, une communication plus adaptée et moins chronophage, une prise de conscience de l’importance du rôle et des responsabilités de chaque équipier. Et une meilleure gestion du stress. Pierre-Henri Chuet en connait d’ailleurs un rayon : à 31 ans, alors qu’il avait quitté l’armée pour lancer son business de coach, il a été frappé par un AVC – heureusement léger. Il a tout recouvré depuis. 

 

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