La start-up Clustree, qui propose des solutions de conseils RH grâce à l’intelligence artificielle, vient de dévoiler son baromètre « gestion de carrière ». Nœud du problème, les compétences : les départements de ressources humaines ont une mauvaise connaissance et une peu de visibilité sur les atouts des employés, et ces derniers regrettent que leurs compétences ne soient pas plus valorisées. Ils attendent ainsi plus d’accompagnement des RH dans leurs évolutions de carrière et pas forcément une mobilité verticale.
« La mobilité interne est le premier choix, c’est un bon signe pour les entreprises car cela signifie que les salariés s’y sentent bien. » Martin Boutges, Head of product chez Clustree, analyse le baromètre RH* publié en décembre par l’entreprise.
Le schéma de l’ascension interne, échelon après échelon, aurait-il du plomb dans l’aile ? Le baromètre Clustree « gestion de carrière » montre qu’en matière d’évolution, six salariés sur dix souhaiteraient bénéficier d’une mobilité interne, dont 30% d’une mobilité verticale (devenir chef de service, manager…) et 37% d’une mobilité transversale. « Les salariés désirent un changement de poste, mais pas forcément une trajectoire hiérarchique. » Un souhait qui va à l’encontre de l’évolution souvent naturelle dans les entreprises qui implique de passer d’un poste d’employé à celui de manager. Comme nous l’expliquait la directrice des ressources humaines de la start-up Younited Credit, certains de leurs employés ont eu la possibilité de sortir de leur fonction de manager qui ne leur correspondait pas. Une stratégie encore rare dans le management à la française.
En 2016, le premier baromètre réalisé par la start-up portait sur le Big data. Avec ce nouveau rapport, l’objectif affiché était de faire le point sur les compétences. « Ce qui compte au-delà du CV sont les compétences, qu’elles soient hard ou soft [les compétences techniques ou comportementales, ndlr], et comment les RH les appréhendent », précise Clustree.
Les RH ne connaissent pas les salariés
Problème, les départements de ressources humaines « ne connaissent pas les salariés », constate Martin Boutges. « Ils connaissent leur histoire au sein de l’entreprise, et encore, dès que la personne a changé plusieurs fois de service, cela devient difficile. »
La principale attente pour 41% des salariés vis-à-vis des RH est un accompagnement personnalisé et continu. Et les RH partagent cette envie. Mais deux éléments viennent freiner leurs tentatives de mise en place d’un accompagnement individualisé : le temps dédié au recrutement externe (23%) et le manque de visibilité des compétences disponibles en interne (62%). Pour une grande majorité des sondés, un système de gestion des compétences n’est pas disponible pour les aider. Les priorités des RH vis-à-vis de leurs salariés sont alors d’instaurer un parcours de carrière (42%) et la gestion des carrières et compétences (39%).
*Baromètre réalisé par Clustree et HEC Junior auprès de 148 entreprises, de l’ETI aux grands groupes.
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