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Millenials : 5 Raisons Pour Lesquelles l’Intitulé De Leur Poste n’Est Pas Important

Millenials
Pixabay

Jules Schroeder fait partie de ceux qu’on appelle les millenials, et elle ne sait pas combien de fois son père lui a redemandé ce qu’elle faisait exactement comme boulot.

Il vient du monde manichéen de la comptabilité à Wall Street, et ne pouvait être satisfait par une réponse qui ne rentre pas correctement dans une boîte comme avocat, docteur ou professeur. En tant que fondatrice d’une communauté en ligne, Jules Schroeder est fière de son travail et aimerait faire comprendre à son père ce dont il s’agit. Mais il répond toujours par un regard vide et un air résigné.

Il se trouve qu’elle n’est pas la seule à avoir ce problème. En fait, la majorité des millenials, nés entre 1980 et 2000, semblent choisir aujourd’hui des emplois qui ne sont pas clairement définis.

Les millenials portent beaucoup de casquettes : publicitaire, marketeur, responsable de vente ou comptable. Ils s’adaptent aux demandes changeantes d’un environnement de travail au rythme rapide, et les compétences dont ils ont besoin sont disponibles en quelques clics sur Google.

Cette semaine, sur le podcast Unconventional Life, Jules Schroeder a interrogé une millenial à la pointe de ce travail non traditionnel, et qui s’épanouit.

Natasha Price est responsable développement chez Engine House VFX, un studio d’animation 2D, 3D, CGI et VFX, plusieurs fois récompensé et installé en Grande-Bretagne, qui a travaillé avec des clients comme la BBC et Sony. Ce studio travaille sur une large gamme de projets, allant de la publicité, le jeu vidéo, et les visualisations architecturales aux films. Leur oeuvre a été diffusée en ligne, à la télévision, à des événements, et dans des films ou jeux vidéo.

« Quand, dans une conversation, vous parlez de votre métier, vous allez dire que vous travaillez dans l’animation, et les gens ne vont pas vraiment saisir ce que vous faites. Ils vont vite changer de sujet, sans comprendre, parce que ce n’est pas un nom de job classique », explique Mme Price.

Mais d’après elle, la conversation n’est pas obligée de s’arrêter là. Au lieu de changer de sujet, vous pouvez apprendre aux autres ce que vous faites, de manière à créer des liens et redéfinir le travail au XXIe siècle.

De nombreux autres millenials s’épanouissent dans un emploi non traditionnel, et voici cinq raisons qui l’expliquent.

  1. Un nom d’emploi ne reflète pas un style de vie. Antan, le travail était bien moins intégré à la vie quotidienne qu’aujourd’hui. Aller travailler se résumait à pointer au bureau pour un certain nombre d’heures. Aujourd’hui, la technologie permet aux millenials de travailler en continu à partir de tous leurs appareils. Être « on » ou « off » sur le planning est moins rigide, et a davantage à voir avec le rythme de vie. Eric Termuende, entrepreneur, orateur et auteur de Rethink Work (Repenser le travail, non traduit) explique que « avec les possibilités technologiques qui augmentent si vite, la capacité de travailler depuis différents endroits, avec davantage d’appareils, plus longtemps, fait que le travail correspond moins à un nom de poste limité, et plus à une expérience holistique. Dans beaucoup de cas, le nom de l’emploi n’inclut pas, dans sa définition, la vie que les millenials vivent comme résultat de leur(s) travail(s).

Le studio de Mme Price incarne ce nouveau modèle de travail « intégré ». « Au lieu d’avoir des centaines de personnes assises derrière un bureau, nous avons une petite équipe centrale, et nous travaillons avec beaucoup d’indépendants autour du monde. C’est-à-dire que chacun peut avoir le style de vie qui lui convient, et nous pouvons choisir les artistes que nous voulons en fonction des projets. Nous travaillons avec des gens en Turquie, en Suède, en Iran, aux U.S.A, aux Pays-bas et au Japon ».

  1. Les intitulés de postes agissent comme des contraintes. Aujourd’hui, les millenials ont plus d’ambition que les générations précédentes. Il y a quelques décennies, peu d’Américains étaient diplômés, et la majorité des femmes restaient à la maison.

Alors que la génération Y s’attaque à des problèmes mondiaux, des hommes et des femmes se dirigent vers des secteurs relatifs à la justice sociale. En effet, 92 % des millenials pensent que le chiffre d’affaire ne suffit pas à faire la valeur d’une entreprise. Undra Robinson, une entrepreneuse de cette génération, explique que « les millenials pensent que notre potentiel dans la vie est illimité, et veulent changer le monde : un intitulé de poste ne fait qu’ajouter une contrainte à cela. Ce sont des pôles opposés ».

  1. Les noms des emplois ne les motivent pas. Les millenials seraient prêts à renoncer à 6 500 € de salaire annuel en moyenne pour travailler dans un meilleur environnement. Alors que le prestige était un facteur de motivation important au XXe siècle, la génération Y préfère trouver un travail qui corresponde à leurs valeurs.

Jamie Molnar, fondateur de Your Blissed Out Life, se livre : « Ce que je trouve le plus intéressant avec les millenials, c’est leur demande de deux valeurs phares au travail : l’authenticité et la liberté. Si ces deux valeurs ne sont pas présentes, ils partiront. Pour eux, travailler est une extension de soi-même, et doit donc correspondre à leur approche de la vie ».

  1. Les intitulés de poste inhibent l’expressivité. Pour la génération Y, trouver un travail qui a du sens revient à appliquer ses dons innés au marché. Beaucoup de millenials ont plusieurs passions, et veulent pas simplement « en choisir une » aux dépens des autres, et de leurs autres compétences. Jules Schroeder n’est pas « juste » une oratrice : elle est aussi une musicienne, une chanteuse, une poète, et une femme d’affaires.

Ana Wood, fondatrice de Try Love On, nous confie que « La liberté est essentielle pour les millenials. Nous avons besoin de liberté pour exprimer tous nos dons, pour innover en les mêlant ensemble, pour agir spontanément en suivant notre inspiration, et pour collaborer avec ceux qui font de même ».

  1. Les intitulés de poste ne suffisent pas à mesurer le succès. Whitney Cox, propriétaire d’un studio de danse en Colombie, explique que « vous pouvez tout avoir dans le royaume matériel, mais cela ne sert à rien si votre royaume spirituel, votre objectif, n’en font pas partie. Je pense que les millennials définissent le succès ainsi, ce qui est très différent des générations précédentes. Cette définition du succès est aujourd’hui plus large, et elle comprend l’esprit, le corps, l’âme et le but ».

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