Les générations qui n’ont connu que le numérique posent de sérieux problèmes aux entreprises. La pratique de la méditation transcendantale permet de les résoudre de manière simple et durable.
Les générations regroupées sous le terme de millenials[1] et que Times Magazine baptisait de « Me Me Me Generation » représentent un vrai casse-tête pour les entreprises. Les DRH les qualifient « d’empêcheurs de travailler en rond » ! C’est pourquoi le décryptage de leurs motivations et de leurs comportements a suscité tant d’études sociologiques. Premiers intéressés par ces études, les départements marketing des grandes enseignes tentent de déchiffrer les motivations afin de mieux fidéliser ces générations par nature plus volatiles. « C’est entre autre le cas des banques » explique le livre blanc du cabinet Galitt qui s’est également penché sur le sujet. Près d’une moitié de cette population envisage de changer de banque, un comportement qui tranche avec la fidélité de leurs aînés, fondation sur laquelle les établissements financiers ont bâti jusque-là leur stratégie. Habitués à zapper, les millenials sont coutumiers des voltefaces. Ils vivent en symbiose complète avec la mobilité, familiers des services et produits digitaux et tous les nouveaux comportements de consommation qui en découlent.
A quoi les responsables de ressources humaines attribuent-ils exactement les difficultés à manager ces nouvelles générations ? Les raisons ne manquent pas. Les anciennes sont nées à l’ère de l’analogique, alors que les millenials n’ont connu que le numérique,…mais aussi le chômage de masse et le Sida. Leurs parents ont vécu les soubresauts de « mai 68 », ce qui a probablement influencé leur éducation. A l’évidence, les nouvelles générations sont plus à l’aise avec le numérique que les précédentes. « Leur rapport à la technologie n’est plus le même. Leur rapport au monde n’est plus le même non plus » conclut le coach Marc Low, fondateur de Connect RH. Face à la pensée analytique de leurs aînés, les millenials fonctionnent par hyperlien. S’ils n’apprennent pas l’alphabet en allant de A à Z, ils finissent tout de même par le connaître. Ils fonctionnent avec une dominante du cerveau droit, là où leurs aînés fonctionnent avec une dominante du cerveau gauche. Cette situation accroit le niveau d’hétérogénéité des entreprises où cohabitent toutes les générations.
Au niveau du comportement, les millenials sont impatients, arrogants, revendicatifs et critiques ainsi que l’ont montré de nombreuses enquêtes. Ils n’acceptent pas les règles et sont souvent les premiers à argumenter. Ils ressentent rapidement de l’ennui et fonctionnent parfois comme des mercenaires prêts à se sacrifier. Au quotidien, cela a de quoi surprendre. Certains arrivent au bureau à 11 heures prétextant que c’est leur biorythme ! D’autres demandent même qu’on arrête de prélever la retraite sur leur salaire, celle-ci ne les intéressant pas. Au bout de deux ans dans l’entreprise, ils viennent dire au DRH qu’ils en ont fait le tour. Du coup, leurs vies personnelle et professionnelle subissent des changements réguliers. Ils tournent le dos au consumérisme « à la papa » pour parcourir la Toile à la recherche de bons plans. Le smartphone rythme leur vie sur les réseaux sociaux et leur apporte les news et la musique qu’ils préfèrent. Ils voyagent fréquemment aux quatre coins du monde, sensibles à l’écologie et aux droits de l’homme.
Si le fossé entre générations ne fait aucun doute, cette situation n’est pas si nouvelle que cela. « Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe, ils sont mal élevés, ils méprisent l’autorité et n’ont aucun respect pour les anciens » affirmait déjà Platon dans la République, un ouvrage qui remonte à 372 avant Jésus Christ ! Depuis, seul l’environnement a changé. Les millenials sont arrivés sur le marché du travail au moment de la mise en place des 35 heures et alors que l’on commençait à parler de guerre des talents. Ils ont cru que les « baby boomers » leur laisseraient la place dans les entreprises. Une majorité s’est souvent vu proposer de simples stages mal rémunérés encadrés par des CDD sans fin. « Pas étonnant dans ces conditions que leur rapport au travail ait changé » rétorque Marc Low. Même si certains de ces comportements peuvent choquer, heureusement, les millenials n’ont pas que des défauts. Le professeur Luc Quoniam, chercheur à l’Université de Paris VIII a constaté qu’ils étaient observateurs, curieux, intuitifs, imaginatifs et flexibles. Ils s’adaptent plus facilement aux bouleversements de l’espace-temps par les nouvelles technologies et trouvent parfaitement normal d’avoir des réponses à leurs questions en temps réel ou d’être ami avec n’importe qui aux quatre coins de la planète. Point crucial, ils sont dans une recherche permanente afin de donner un sens à leur vie.
Ces générations moins dociles ont-elles vraiment leur place dans l’entreprise? La culture de l’entreprise saura-t-elle évoluer pour les intégrer ? Les managers actuels sont-ils prêts à accompagner leur intégration ? Les questions ne manquent pas. Les managers qui font preuve de qualités telles que l’intégrité, la bienveillance et l’écoute de leurs collaborateurs sont les plus à même de trouver un terrain d’entente avec les millenials. Ceux qui refusent de s’adapter prennent le risque d’augmenter un turnover déjà substantiel et surtout de voir partir les meilleurs talents qui sont souvent des personnes dont le cerveau droit est prédominant. Mais si les managers doivent évoluer vers plus de bienveillance et d’écoute, les millenials aussi doivent tempérer leur impatience, surtout quand on sait que l’origine de ce comportement tient à l’usage excessif du smartphone. À force de sollicitations intempestives, il modifie leur rapport au temps.
L’instantanéité devenant leur seul mesure du temps, les millenials doivent ré-apprivoiser la patience en s’appuyant sur la neuroplasticité du cerveau. Car tout se passe comme si leur mental s’est emballé, témoin d’une course au temps qui nourrit leur appétit pour une vie plus pleine de sens. Dans son livre « La brièveté de la vie », le philosophe Sénèque[2] rappelait que le temps est plus sacré que tous les biens matériels et qu’il faut le protéger et non courir après pour savourer la vie. Cette perception du temps a été récemment traquée dans le cerveau par la science moderne. Geoffrey Ghose and Blaine Schneider, deux chercheurs de l’Université du Minnesota (Minneapolis, USA) ont découvert les circuits neuronaux en rapport avec le temps et montré que la perception du temps est loin d’être linéaire. L’adrénaline sécrétée par les surrénales en cas de stress accélère l’activité neuronale et donc le défilement du temps. Leurs travaux confirment que la perception du temps est fonction du contexte dans lequel nous nous trouvons.
La pratique régulière de la méditation transcendantale permet de sortir de ce problème générationnel par le haut : au manager classique, elle apporte les qualités nécessaires pour devenir un véritable leader ; et au jeune millenial elle apprend à ralentir la course au temps et l’aide à devenir plus créatif. L’étude de Bruce McCollum publiée dans Career Development International en 1999 montre qu’en à peine huit mois, la méditation améliore de manière significative les cinq pratiques du Leadership Practice Inventory[3]. Ce test montre que le bon leader doit « montrer la voie, inspirer une vision commune, challenger le statu quo, favoriser l’action du personnel et encourager l’expression de l’émotionnel ». Pratiquée par le millenial, la méditation transcendantale tempère le besoin d’instantanéité, souvent alimenté par un déséquilibre entre dopamine et sérotonine, deux neuro-hormones importantes clés dans le fonctionnement du cerveau. Cette technique de méditation permet d’accéder à l’expérience de la transcendance. Les recherches du Dr Fred Travis, PhD., directeur du Center for Brain, Consciousness and Cognition[4] à Fairfield (Iowa, USA), montrent que trois aspects la caractérisent : l’absence de temps, d’espace, et de sens du corps. Après chaque méditation, le fil du temps ralentit sans effort. L’esprit plus clair permet de rester focalisé sur les tâches à accomplir sans que le mental ne s’emballe.
[1] Selon l’étude Galitt « Le secteur bancaire face au mythe des millenials », le terme Millenials regroupe la génération Y des 26-35 ans (7,9 millions de français), la génération Z des 19-25 ans (5,1 millions de français) et les milleniums, classe des 14-18 ans qui compte 4 millions de français. 90% de ces Millenials possèdent un smartphone contre seulement 60% pour la population française. Point caractéristique, ces générations vivent en complète symbiose avec Internet et les réseaux sociaux.
[2] Philosophe stoïcien, auteur de tragédies, précepteur puis conseiller de Néron, Sénèque (-4 -65 avant JC) a marqué son temps.
[3] Ce test courant aux Etats-Unis repose sur un questionnaire de 30 questions auxquelles répond le manager et ses collaborateurs. Il mesure la capacité d’un manager à être un bon leader.
[4] Ce centre est situé au cœur de la Maharishi University of Management.
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