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La Longévité Va-T-Elle Rendre La Société Plus Conservatrice ?

©Getty Images

Est ce que le phénomène de longévité va conduire les sociétés les plus impactées à se refermer sur elles-mêmes ?

Commençons pas une définition qui permet d’être au clair sur ce dont on parle. Etre conservateur, c’est, selon le dictionnaire, quelqu’un qui aime garder les choses, ne pas s’en dessaisir : il ne jette rien. Il est inspiré par un esprit de conservation, de maintien du statu quo.

Donc une société conservatrice serait une communauté inspirée par un souci du maintien du statu quo.

Dans notre nation où 25% de la population a plus de 60 ans, nous pourrions considérer que le statu quo consisterait en un maintien des avantages acquis au détriment du reste de la société, dans une vision un peu égoïste de protection. Cette vision est d’ailleurs alimentée régulièrement par les tenants de différences majeures entre les X, dominants sociétaux installés et peu désireux de faire de la place et les Y jeunes chercheurs de sens avant tout et très étrangers aux jeux de pouvoirs et de politiques que l’on trouve parfois en entreprise.

Cette vision est non seulement clivante mais aussi problématique en ce qu’elle annonce un monde d’intérêts contradictoires entre jeunes et vieux, porteurs de dissensions sociétales majeures.

Etre vieux est-ce forcement être conservateur ?

Bien sûr, la vérité est plus nuancée. Elle peut être même tout autre. Sommes-nous sûrs du conservatisme des plus âgés ? Une des façon de vérifier, ou en tout cas de s’assurer de ce conservatisme est de regarder les orientations de votes en fonction de l’âge. Lors des dernières élections présidentielles en France, les plus de 60 ans ont voté à plus de 70% pour Emmanuel Macron, promoteur d’une remise en cause de la société française, ou tout au moins de ses blocages. Les récents travaux de l’Observatoire du Bien être montrent que dans tous les pays, pour devenir heureux, le meilleur moyen c’est de devenir plus vieux ! Le point culminant se situant dans la seconde moitié de la soixantaine ! Et une des marques de ce bien être est de ne pas avoir peur et d’assumer ce que l’on est.

Que pouvons nous en déduire ? Peut être que passé le temps de la construction de sa vie, et des inquiétudes liées aux choix, impasses, et difficultés, et arrivé à un niveau d’expérience qui permet de mieux relativiser, nous sommes plus sereins, plus heureux. Et capable de voter pour un président jeune et qui promet de changer les choses. C’est là une belle démonstration de non conservatisme et d’ouverture aux nécessaires évolutions du monde.

Mais alors, ce vieillissement de la société, un effet du phénomène de longévité, n’est il pas plutôt une occasion de renouveau ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître ? Puisque finalement nous parlons de vieillissement de la société parce que nous allons vivre tous plus vieux. Mais si nous vivons tous plus vieux, et plus heureux et plus en forme, la longévité ne devient-elle pas une formidable opportunité ? L’occasion de bénéficier d’une expérience de vie plus longue, et donc d’une vision plus complète de la vie ? Ce serait une belle nouvelle ! Pour les X comme pour les Y ! Une occasion ensemble de contribuer chacun avec son expérience à améliorer ce monde qui change ? Alors finalement notre société, peut être, murit et c’est un des effets positif de la longévité.

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