Aucun remède pour sauver l’entreprise ? Il en est un qui pourrait stopper la propagation du fléau : l’intrapreneuriat. Un virus épidémique se propage dans l’entreprise : le désengagement. Les collaborateurs errent, l’âme en peine, vidés de leur motivation, et ils seraient plus de la moitié à avoir succombé à cette pandémie.
Bienvenue à ZombieLand où l’on broie du burn-out, du bore-out et du brown-out. Et ceux qui ne sont pas touchés préfèrent fuir la contagion et quittent les murs de l’entreprise pour créer leurs propres structures, où règneront leurs règles, loin de cette situation d’errance à laquelle ils se sentent condamnés. Où comment réinsuffler de la vie, de l’épanouissement, du sens avant que l’entreprise ne soit mise à mal. Directeurs innovation, transformation, ou des programmes d’intrapreneuriat, à vous de recréer une terre d’accueil riche en nouvelles opportunités et d’embarquer votre communauté pour bâtir avec elle les murs d’un futur prometteur.
En route pour la survie
Les entreprises sont confrontées à un danger : leur survie. Depuis quelques années, l’ubérisation plane comme une menace. Les start-up et leur agilité viennent mettre sous pression leur capacité à innover, et à le faire rapidement. Les strates hiérarchiques et les processus pèsent comme épée de Damoclès et font obstacle à une transformation efficiente, les embourbant dans la lenteur et une certaine stagnation. Remettre en question ces modèles est véritablement une question de survie : il faut trouver des nouveaux moyens pour ne pas laisser couler le navire, il faut innover, créer, réinventer. En parallèle, la survie des collaborateurs qui composent cet organisme vivant est en jeu. L’obsolescence des modèles contraint ses collaborateurs à se sentir prisonniers d’un système dont ils subissent le poids et qui les éteint peu à peu. Face à la menace, ils s’enfuient. La fuite des talents est une réalité : que ce soit pour entreprendre ou pour trouver une entreprise dans laquelle ils se sentent mieux considérés. Se transformer n’est plus un luxe, c’est une nécessité pour répondre à ces nouvelles attentes et enrayer la pandémie ! Evoluer pour survivre, tel doit être le credo des entreprises pour ne pas se laisser écraser par des modèles rigides, des silos qui entravent son fonctionnement et une pyramide trop pesante qui peu à peu fait disparaître l’énergie, l’épanouissement collectif et individuel de ses collaborateurs. Ces deux axes sont intimement liés : l’intrapreneuriat s’impose comme la pierre angulaire capable de conjuguer enjeux business et enjeux humains.
Les intrapreneurs : la communauté des change makers
Un petit groupe de résistants s’organise. Hors de question de céder à la contagion ! Ils commencent à se structurer et comptent bien œuvrer ensemble à transformer l’entreprise et distiller leurs règles du jeu. Leur rage de faire bouger les lignes en étendard, ils s’appliquent à ne pas se laisser gagner par l’inertie ou le découragement. Mus par le sentiment d’urgence, ils font parfois avec les moyens du bord, sans aval de leur Direction. Et loin de la théorie, hors de tout ce qu’ils ont pu apprendre sur les bancs de leur formation, ils sortent de leur zone de confort avec audace, et découvrent de méthodes inhabituelles. Ils ont le courage et la créativité nécessaires pour faire les premiers pas et s’exposer, explorer, expérimenter, avec un fonctionnement en réseau. Avec des prises de risques, des émotions, des déconvenues à gérer, pour ces (presque) entrepreneurs qui agissent de l’intérieur. Refusant de céder au fatalisme, trouver de nouvelles solutions puis faire émerger de nouveaux modèles transforment l’entreprise et lui donne une direction plus collaborative. La hiérarchie n’est plus de mise, ils se structurent en communauté avec comme mantra : « L’union faire la force ». Mais sans appui, leur portée restera trop faible. Il faut catalyser cette énergie au plus haut niveau ! Un fort sponsorship est nécessaire. Avec le Directeur de l’innovation ou de la transformation comme facilitateur, il faut démontrer la valeur des actions tout comme la relayer au Top Management qui doit s’emparer du sujet et instiguer dans toutes les strates cette nouvelle vision créatrice de sens, et de valeur.
Directeurs innovation ou transformation, inversez la contagion avec l’intrapreneuriat !
Leaders de ce monde en plein changement, ils leur incombent de rassembler et fédérer. Il faut aller chercher ces change makers et leur donner le terreau favorable pour s’organiser et viraliser leur influence positive ! Structurer cette communauté actrice du changement, devenir un super connecteur qui combine les atouts de chacun mais…sans oublier les autres ! Il y a bien sûr ceux qui sont en première ligne mais tous les autres, dans une logique inclusive, avec leur implication ou leurs compétences peuvent participer à consolider le groupe et à faire de la démarche un vrai mouvement de fond. De quoi enfin monter en puissance et faire prendre de l’ampleur à un dispositif d’intrapreneuriat où tous sont portés par la même volonté de réenchanter leur quotidien et bâtir les fondations de ce nouveau monde, en apportant chacun sa pierre à l’édifice.
La DRH et les managers s’imposent, dans ce contexte, comme des partenaires essentiels du mouvement pour accompagner, valoriser, identifier et enclencher le mouvement.
Et la viralisation positive peut aller plus loin que les simples frontières de l’entreprise : peu à peu, la tendance s’inverse, et ces initiatives fructueuses inspirent d’autres entreprises.
Les armes et les règles indispensables de survie
Les no-go zones à éviter ? L’isolement, l’inertie, l’ignorance et l’incertitude. Sans fédérer, sans tenter et prendre des risques : rien n’est possible. En pensant qu’on ne sait pas ou que l’on ne peut pas, on tue dans l’œuf toute initiative. Il est indispensable de créer de nouvelles conditions où l’on expérimente, en mode test & learn, où l’on encourage la prise d’initiative. C’est par ces moyens que l’on transforme les énergies individuelles en un vrai mouvement collectif. Tout est à explorer : les obstacles et les écueils sont inévitables, d’où la nécessité de donner le droit à l’échec. Les armes ? L’audace, la résilience qui font émerger un nouveau type de leadership, ouvert, collaboratif, où la valeur ajoutée réside dans le fait de savoir mobiliser autour de soi et connecter.
Le Kit de survie ?
- Embarquer les métiers : essaimer en identifiant des sponsors métiers pour challenger les décisions des projets tout en veillant à ce que l’intrapreneur reste vraiment indépendant. Le sponsor devra davantage devenir un facilitateur qui ouvre les portes du fonctionnement d’une business unit : il doit donner donc un coup de main pour accélérer mais l’intrapreneur reste celui qui doit convaincre et fédérer autour de son projet.
- Un sponsorship du programme au plus haut niveau: le programme doit être aligné avec la stratégie du groupe, et porté avec un budget et des ressources dédiés. On donne la possibilité à certains intrapreneurs d’être complètement détachés pour travailler sur quelque chose de totalement nouveau en phase d’accélération des projets, parfois même hors des murs de l’entreprise : dans cette optique, la réaction des RH et managers doit être anticipée et accompagnée.
- Se fixer un objectif après l’autre: enjeux business ou acculturation à ses nouveaux modes de travail ne peuvent se mener de front. Définir quel est l’objectif à court-terme et à long-terme est indispensable. On peut par exemple, se dire que l’enjeu est dans un premier temps de faire émerger de nouveaux business à horizon de quelques mois, puis développer cette nouvelle posture grâce à l’acculturation, pour faire évoluer les règles et les processus en interne. Créer un réseau, qui a la bienveillance de participer à l’acculturation est nécessaire pour diffuser et faire rayonner.
- Etre clair sur le processus de sélection: il faut fixer dès le départ les règles du jeu et ne pas hésiter à mettre en situation avec des bootcamps pour tester la solidité d’une équipe, faire intervenir un jury final ou même se faire challenger par l’externe. Il faut également mettre en place une gouvernance et un pilotage des projets efficaces.
- Les RH pour accompagner la démarche : ils doivent être capable de gérer les éventuelles frustrations au retour des intrapreneurs à l’issue de leurs projets. Quels processus mettre en place ? On peut rêver que la propagation de ces nouveaux modes de collaboration fasse émerger de nouvelles compétences qui pourront être valorisées pour encourager la mobilité du collaborateur comme la « capacité intrapreneuriale ».
En conclusion, le mode survie, grâce à l’intrapreneuriat devient une opportunité qui accélère le changement, qui dévoile les potentiels, qui fédère pour transformer le monde actuel en un terrain d’action créateur de valeurs où tout est à créer ! Le mode « débrouille » est souvent un mode, à l’instar des startups, qui permet de soulever des montagnes, où l’on réinjecte de la créativité, de l’agilité et de l’expérimentation.
Intrapreneurs, directeurs de l’innovation, de la transformation, DRH, managers, connectons les talents, offrons-leur la possibilité de s’exprimer pour faire migrer des modèles qui contraignent vers des modèles qui inspirent. Fuyons Zombieland et faisons de l’intrapreneuriat un remède épanouissant, riche en perspectives où l’intelligence collective sera source d’une contagion positive qui donne du sens, rassemble et permettra de construire ensemble demain !
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