La période de fin d’année est traditionnellement associée à des moments de partage et de renouveau. Pourtant pour de nombreux salariés, elle revêt cette année un tout autre profil, avec l’annonce croissante de vagues de licenciements dans de grandes entreprises. La bise n’est pas légère et le ressac va également influer sur l’équilibre économique parfois précaire des écosystèmes, des villes, des sous-traitants.
Une contribution de Sylvain Langellier, directeur général du Networking Premium Group
Les entreprises sont contraintes par des impératifs financiers ou stratégiques et elles n’hésitent pas 28à ajuster leurs effectifs avant la clôture de l’exercice, en ce presque doux mois de décembre.
Le paysage hivernal est guère réjouissant et peu rassurant, tant les incertitudes sont grandes sur la stabilité politique, la relance économique, l’équilibre géopolitique… Bref selon certains, la dystopie passerait du genre littéraire à la réalité.
Un phénomène qui s’accélère en fin d’année
Les décisions budgétaires tombent, les bilans s’achèvent, et les plans pour l’année suivante se dessinent.
Selon les données de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), le nombre de licenciements dans le secteur privé a atteint 238 200 au premier trimestre 2024, soit une hausse de 5,3 % par rapport au dernier trimestre 2023. Les chiffres montrent une tendance saisonnière d’augmentation lors des fins de trimestres, et particulièrement en fin d’année, en raison des réorganisations budgétaires et stratégiques des entreprises.
Voilà, l’ambiance est plombée ! Joyeuses Fêtes !
Les licenciements, souvent décidés dans une froide logique de rentabilité, peuvent paraître d’autant plus cruels qu’ils surviennent à une période où les dépenses familiales augmentent et où les perspectives d’embauche diminuent temporairement en raison du ralentissement du marché du travail. Le choc est d’autant plus grand lorsque la recherche d’un nouvel emploi s’annonce longue et incertaine.
Cette morosité ambiante conforte surtout le sentiment d’isolement, l’idée qu’aucune réponse existe. Il existe pourtant une solution pour mieux appréhender une période, qui peut être particulièrement douloureuse financièrement et psychologiquement, le réseau.
Le réseau, un rempart sous-exploité
C’est ici que le rôle du réseau professionnel prend tout son sens. Très souvent, le réseautage est perçu comme une démarche opportuniste, réservée aux périodes de chômage ou aux moments où l’on cherche activement un poste. Cette vision réductrice est une erreur majeure.
Un réseau, pour être efficace, doit être vivant. Il ne s’agit pas de collecter des contacts comme on collectionne des cartes de visite ou d’envoyer des messages uniquement lorsqu’on a besoin d’un coup de main. Travailler son réseau, c’est cultiver des relations authentiques, s’intéresser aux autres, partager des informations utiles, et entretenir une visibilité régulière sur des plateformes comme LinkedIn.
Les personnes qui savent anticiper une crise professionnelle en renforçant constamment leur réseau sont les mieux armées pour rebondir rapidement. Elles évitent l’isolement qui suit souvent un licenciement et ont déjà, à portée de main, des interlocuteurs prêts à leur offrir des conseils, des opportunités ou des recommandations.
Le réseau, c’est aussi une porte d’entrée vers le marché caché de l’emploi, ces offres qui ne sont jamais publiées mais circulent via des recommandations ou des relations. Dans un monde où plus de 70 % des postes sont pourvus par des canaux informels, négliger cette dimension revient à se couper d’une part majeure des opportunités.
L’importance de sensibiliser les salariés
Cultiver son réseau ne devrait pas être perçu comme une corvée, mais comme un investissement sur soi-même. Cela passe par des actions simples : prendre des nouvelles de ses anciens collègues, participer à des événements professionnels…etc.
Face à une précarisation croissante du monde du travail, il est essentiel de sensibiliser les salariés à l’importance de cette démarche.
Les entreprises ont également leur part de responsabilité. En France, seulement 40 % des employeurs offrent un accompagnement formel (bilan de compétences, coaching, outplacement) aux salariés touchés par des licenciements, selon une étude de Pôle Emploi.
Même si vous avez été sage, il y a peu de chance que le Père Noël vous apporte un réseau prêt à l’emploi, au pied du sapin. Alors faites-vous un cadeau, semez dans votre réseau, les graines qui au gré de la pluie, des tempêtes, germeront comme autant d’opportunités inattendues et feront refleurir les liens les plus forts. Alors gardez un esprit positif pour entretenir votre réseau, donnez, échangez… Parce que l’hiver est une excellente saison pour le networking !
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