Selon une étude américaine de la Forté Foundation, une ONG qui cherche à soutenir l’accession des femmes aux plus hautes responsabilités, les MBA réduisent les inégalités de salaire envers les minorités, mais augmentent celles entre les hommes et les femmes.
Face aux inégalités sociales, de genre, ou encore « ethniques », quand il est question de salaires, il est d’usage de mettre en avant l’école, l’université et les diplômes, gages de méritocratie et d’égalité. Alors qu’en est-il pour ce diplôme très particulier – car très onéreux et conçu pour les cadres déjà en activité – qu’est le MBA ? La fondation américaine Forté, qui soutient et tente d’agrandir un réseau de femmes dirigeantes, a lancé une étude sur la mobilité économique des femmes et des étudiants issus de minorités au sein des diplômés d’un MBA aux US. L’étude concerne 900 diplômés entre 2005 et 2017.
Un MBA favorise-t-il l’ascension économique ? Eh bien, selon l’étude, les diplômés d’un MBA issus d’une position sociale « défavorable » ont vu en moyenne leur salaire augmenter de 63% après son obtention. Mais le rapport de la fondation nuance ce constat : « L’écart salarial se creuse pour les femmes par rapport aux hommes, mais réduit en ce qui concerne les minorités par rapport aux « non-minorités », notamment, dans le premier emploi suivant le MBA« . Et le rapport de poursuivre : « Dans la situation actuelle, les femmes issues d’une minorité gagnent 52% de moins que les hommes qui n’en sont pas.«
L’inégalité ne concerne pas que le salaire
Si les inégalités salariales entre hommes et femmes touchent toutes les strates sociales, force est de constater que les MBA les accroissent : « L’écart de rémunération entre hommes et femmes se creuse après le MBA. En moyenne, les femmes gagnaient 3% de moins que leurs homologues masculins avant le MBA, l’écart s’élargissant à 10% lors du premier poste post-MBA et à 28% pour la rémunération actuelle ajustée en fonction du nombre d’années d’expérience.«
Face à ces données objectives d’inégalités salariales, les constatations subjectives sont plutôt disparates. Selon l’étude, seul un homme sur trois constate effectivement l’existence d’un « fossé salarial ». Contre deux femmes sur trois.
Et l’inégalité ne se fait pas qu’au niveau des salaires : « Les femmes titulaires d’un MBA n’évoluent pas au même rythme que les hommes. Elles ont moins de rapports directs et moins de satisfaction professionnelle. Et, dans l’ensemble, les diplômés de MBA issus de minorités ont une satisfaction professionnelle inférieure à celle des non-minorités dans deux domaines : leur salaire actuel et leur progression de carrière depuis l’obtention d’un MBA. »
Né aux Etats-Unis au début du XXe siècle, le Master of Business Administration est aujourd’hui de plus en plus plébiscité, en Europe et particulièrement en France. Si l’Insead avait ouvert la voie en ouvrant son premier MBA en 1959, toutes les grandes écoles de management françaises (ou presque), en proposent désormais, qu’ils soient généralistes ou spécialisés. Et la France est parmi les meilleures nations au monde pour ces masters spécifiques, d’après le classement du Financial Time, qui fait référence dans ce domaine. Les MBA sont des accélérateurs de carrière, des diplômes qui offrent à des cadres des compétences managériales qui leur sont nécessaires pour atteindre les plus hauts échelons de l’entreprise. Mais visiblement pas à la même vitesse, selon que vous soyez un homme ou une femme.
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