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Les Entreprises Ne Parviennent Pas À Recruter Des Talents… Et Ça Freine Leur Développement

Getty Images

52% des directeurs de ressources humaines (DRH) ont des difficultés à recruter des profils hautement qualifiés, les fameux talents que tous les secteurs d’activité s’arrachent. Que font-ils ? Comme le montre le sondage OpinionWay pour JAM, 41% attendent que le bon candidat se présente reportant de fait les projets. Avec des conséquences négatives sur le développement de l’entreprise, selon 6 dirigeants sur 10.

« Nous assistons ces dernières années à un choc des cultures. » Frédéric Biard commente le sondage OpinionWay pour JAM selon lequel 52% des directeurs de ressources humaines (DRH) et dirigeants d’entreprises rencontrent des difficultés à recruter des profils experts.

« Les directeurs de ressources humaines et dirigeants d’entreprises d’un certain âge souhaitent recruter à des postes pérennes, ils sont très attachés à la marque employeur. Face à eux, une nouvelle génération de DRH recrute un nouveau salarié en fonction d’un besoin à un instant précis tout en sachant que cette personne ne fera pas sa carrière dans la société. Résultat, ils recrutent plus vite. »

Réalisé auprès de 403 dirigeants et responsables de ressources humaines d’entreprises comptant de 10 à 99 salariés, le sondage OpinionWay pour Jam se concentrent sur trois secteurs d’activité – agriculture, industrie, BTP (31%), commerce, hôtel-restauration, transports (35%), et services (34%).

Des disparités en fonction des secteurs d’activité

« Sur les 52% de DRH qui rencontrent des difficultés à recruter, il y a de très fortes disparités entre l’Île-de-France et la province. » Seulement 27% des DRH en Île-de-France, contre 60% en régions considèrent qu’il est difficile d’embaucher des talents. « Cela montre la désertification de la province », complète Frédéric Biard. Autre point sur lequel s’attarder, le secteur d’activité : Les difficultés sont d’autant plus grandes pour l’agriculture, le BTP et l’industrie (64%) où les profils recherchés sont techniques et spécialisés, et beaucoup moindres dans les services (37%). Enfin, ce « choc des cultures » générationnel mentionné par Frédéric Biard se retrouve ici : 57% des recruteurs de plus de 50 ans ne parviennent pas à embaucher, contre 47% chez les moins de 35 ans.

Et les conséquences sont potentiellement négatives : pour 59% des recruteurs, le développement de l’entreprise est freiné par cette problématique d’embauche. Là encore, les disparités Paris/province se retrouvent avec 65% de DRH qui considèrent que les difficultés de recrutement ont des conséquences sur le développement de la société contre 38% à Paris où les entreprises font plus facilement appel à des prestataires extérieurs. C’est encore dans l’agriculture, l’industrie et le BTP que les entreprises sont le plus impactées par la problématique du recrutement (62%).  

« La valeur travail a été tuée »

A 45% les DRH et les dirigeants d’entreprises évoquent le manque de qualification des candidats pour expliquer leurs difficultés à recruter, un pourcentage qui grimpe à 54% dans le BTP. « La valeur travail a été tuée », analyse Frédéric Biard. « Si les recruteurs trouvent que les candidats ne sont pas qualifiés, c’est d’une part parce qu’ils proposent des salaires trop bas qui attirent des personnes peu qualifiées, mais aussi parce que les candidats ne sont effectivement pas qualifiés ! Avec plus de 80% de réussite au bac, nous avons délaissé des filières manuelles et techniques qui manquent aujourd’hui de main d’œuvre. »

Autre raison, à 36%, l’absence de candidats par manque d’intérêt pour le poste, pour des contraintes géographiques… Et à 31% par manque de motivation des candidats. « C’était impensable il y a trente ans ! » Quant à la question salariale, elle est sans surprise plus importante à Paris (22%) qu’en région (10%).

Solutions

Face aux difficultés à recruter, quelles sont les solutions mises en place par les entreprises ? A 41%, aucune. Ils attendent que le « bon » candidat se présente. Et faire appel à des compétences externes ? Les dirigeants disent à 57% oui, avec un pic à 82% dans l’agriculture, l’industrie et le BTP. Logique, ces compétences se transfèrent difficilement sur d’autres salariés et les projets en cours ne peuvent attendre le recrutement du mouton à cinq pattes. Pour 54% des entreprises, avoir recours à des compétences externes est un levier de performances, et notamment chez les moins de 35 ans (64%).

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