Avec la pandémie et des mesures de soutien insuffisantes, les aidants traversent une crise sans précédent : ils sont en burn out selon l’Observatoire des Salariés Aidants qui rappelle que leur santé mentale est une préoccupation croissante pour le monde du travail.
Un parent, un enfant ou un conjoint malade… Ils sont 8 à 11 millions en France – non professionnels – à aider une personne âgée ou en situation de handicap, avec parmi eux encore 61% qui travaillent. L’épidémie de coronavirus ne les a pas non plus épargnés puisqu’en plus d’une dégradation générale de l‘état de santé des malades, les aidants ont dû affronter une solitude particulièrement pesante quand ils se sont retrouvés eux-mêmes isolés. Ces proches aidants se sont confrontés à des problèmes de santé physique et psychologique accrus et à des difficultés pour concilier leurs vies personnelle et professionnelle selon une récente étude de l’Observatoire « Salariés aidants et dialogue social » Viavoice. De quoi tirer la sonnette d’alarme sur une crise de santé publique lorsqu’on sait qu’aujourd’hui les salariés proches aidants représentent 15 % de la population active (INSEE). 1 actif sur 4 sera proche aidant en 2030. Dans son livre « Aidants, ces invisibles », la médecin Hélène Rossinot avait déjà dénoncé le manque de soutien à ces millions de Français qui accompagnent au quotidien un proche malade ou handicapé alors que « les aidants font faire des économies énormes à l’État », avant d’ajouter « il suffit de considérer, pour commencer, que sans les aidants on ne pourrait pas vraiment avoir de soins à domicile, pas opérer en ambulatoire non plus puisqu’il faut une personne pour vous raccompagner après l’intervention…». Une économie à court terme pour l’État s’il persiste à ignorer leur dévouement car « les problèmes de santé des aidants coûtent cher (dépression, troubles anxieux, problèmes de dos). Les arrêts de travail pour burn out aussi. Et quand on arrête de travailler ou qu’on diminue son temps de travail, ça coûte aux entreprises qui doivent rembaucher, former » concluait-elle.
Comment les entreprises et les branches professionnelles peuvent-elles mieux aider les salariés aidants ?
Une question à laquelle a tenté de répondre l’étude en interrogeant 3 352 salariés sur leurs attentes (congé par intermittence 35%, congé proche aidant mieux rémunéré 34% et aménagement horaire 33% ) avant de demander aux partenaires sociaux (organisations syndicales et organisations patronales) de réagir à l’enquête, en indiquant notamment comment les entreprises et les branches professionnelles pouvaient mieux aider les salariés aidants. Certaines solutions ont généré un véritable consensus. Le fait de permettre une flexibilité du temps et de l’organisation du travail et de rendre possible le répit de l’aidant sont des leviers intégrés par de nombreuses entreprises, mais aussi une meilleure indemnisation. Un soutien qui semble faire l’objet d’une prise de conscience collective.
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