C’est une qualité en hausse en entreprise : la résilience. Autrement dit la capacité d’un individu à s’adapter et à continuer à progresser après un choc ou une crise au travail.
En psychologie, le psychiatre Boris Cyrulnik a popularisé la notion de résilience en démontrant que l’on peut surmonter ses traumatismes de l’enfance. Même les machines sont maintenant résilientes : IBM travaille depuis plusieurs années sur des architectures réseau capables de continuer à fonctionner après une panne informatique.
Pour faire face à la pression et la complexité toujours plus grande, des sociétés comme Axa ou Nestlé ont compris l’intérêt de la résilience au travail. Sonia Studer, directrice de l’intégration et de la diversité chez Nestlé International a fait appel aux services du Resilience Institute pour augmenter la résilience de 120 managers de son groupe. « La résilience est un thème très lié au leadership, explique Sonia Studer. Pour pouvoir diriger des équipes, il faut aussi savoir se gérer soi-même, savoir gérer son énergie, sa manière de travailler. L’approche du Resilience Institute est très concrète. Chez Nestlé, on se souvient des « quick wins » pour augmenter sa résilience, ces réflexes pratiques comme à la fin de la journée, se poser la question des 3 W : What Went Well ? C’est à dire « Que s’est-il passé de positif aujourd’hui ? » Cela permet de contrebalancer la pression et de développer un état d’esprit positif ».
Comment savoir si on est suffisamment résilient ?
Pour le savoir, le Resilience Institute a mis au point un diagnostic accessible ici. Ce test de 60 questions en ligne permet de se situer sur les 11 niveaux de l’échelle de la résilience.
26 000 personnes ont déjà réalisé ce diagnostic dans 7 pays et régions du monde (Asie, Europe, Amérique). Pour la première fois, tous les résultats ont été compilés dans un rapport (téléchargeable ici). Alexia Michiels, Associée du Resilience Institute en Europe, commente pour nous les 6 points de la conclusion de ce rapport 2016 :
- La résilience s’apprend et augmente avec la pratique. « D’après les résultats de l’étude, quand on travaille sur sa résilience, la qualité du sommeil s’améliore de 86% et la concentration de 43%. A travers de simples exercices quotidiens comme la respiration profonde pour se régénérer entre 2 réunions, la pleine conscience pour prendre du recul ou une micro-sieste pour récupérer la dette de sommeil, on peut modifier son état d’esprit et faire preuve de plus de courage et rebondir dans l’adversité ».
- Le patron doit montrer l’exemple. « Comme souvent, les modèles de comportements sont directement influencés par le management. Les résultats de l’étude Résilience montre que 50% des 26 000 participants n’arrivent pas à calmer leur mental au travail, 45% développent des symptômes liés au stress. On peut évoluer seul mais une plus grande résilience collective ne sera possible que si le patron incarne lui-même les comportements résilients ».
- La résilience est différente d’un pays à l’autre. « La résilience est une capacité universelle, mais certains pays donnent la priorité à la santé, comme les Chinois ; alors que d’autres comme les Européens, sont plus réceptifs à tout ce qui les aidera à gérer la pression. Les résultats de notre enquête diffèrent donc d’un continent à l’autre. »
- L’homme est plus résilient que la femme : « Les hommes ont un plus haut score en résilience. Ils montrent une plus grande confiance en eux et un esprit de décision plus affirmé. Mais les femmes progressent plus jusqu’à 30 ans et après 50 ans. Entre ces deux âges, elles sont moins résilientes. Non pas parce qu’elles ont moins de compétences mais parce qu’elles souffrent davantage face à l’adversité ».
- La résilience augmente avec l’âge : « Plus on vieillit et plus on est résilient et moins on est vulnérable. C’est ce qui ressort de notre enquête. La concentration et la capacité d’action sont aussi meilleures entre 31 et 50 ans. En revanche, l’activité physique et la nutrition sont négligées dans la même période ».
- La pression et l’intensité augmentent avec les années. « Entre 2011 et 2016, période pendant laquelle notre étude a été réalisée, les facteurs positifs comme la relaxation, l’exercice physique et le contrôle des impulsions ont régressé. Finalement, on observe qu’avec les années, on est moins relaxés et l’intensité comme la pression liées au travail augmentent. Renforcer sa Résilience devient donc urgent… » conclut Alexia Michiels
La citation du jour : « La résilience ce n’est pas seulement savoir gérer les chocs, c’est aussi saisir les opportunités, faire preuve de créativité et avoir un impact positif sur les autres… »
Le Resilience Diagnostic report 2016 en téléchargement gratuit : Global Resilience Diagnostic Report 2016.
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