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Leadership : créer un environnement de travail propice à l’épanouissement

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Leadership : créer un environnement de travail propice à l’épanouissement. Getty Images

Une contribution de Dan Pontefract pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

« Le rôle du leadership est de favoriser un environnement dans lequel chacun peut s’épanouir », a déclaré le stratège et coach David Lancefield lors de notre entretien.

Fondateur de Strategy Shift, David Lancefield conçoit le leadership au-delà des simples rouages de la stratégie. Son approche avec les PDG et les équipes dirigeantes repose sur une idée maîtresse : offrir aux gens l’espace et la confiance pour exercer leur leadership, et ils sauront vous surprendre.

Selon lui, le leadership consiste avant tout à fournir les moyens d’agir. « Vous ne pouvez pas tout contrôler ni être présent à chaque décision », souligne-t-il. La confiance dans les autres devient un levier essentiel pour un leadership efficace, à condition de leur offrir un cadre bien défini. Il ne s’agit nullement de se décharger de ses responsabilités, bien au contraire. Un leadership réussi crée un environnement où l’autonomie et la responsabilité peuvent pleinement s’exprimer.

Cependant, l’autonomie ne signifie pas l’absence de cadre. Il s’agit de faire confiance aux individus et de leur accorder la liberté de diriger de manière indépendante, tout en posant des repères pour encadrer leurs actions. M. Lancefield a évoqué l’exemple d’un PDG qui peinait à déléguer son pouvoir de décision. En offrant progressivement plus d’autonomie à son équipe, ce dirigeant a constaté une véritable transformation : les équipes sont devenues plus agiles, les solutions plus créatives, et la responsabilisation s’est renforcée. « Les gens s’investissent davantage lorsqu’ils sentent qu’on leur fait confiance », souligne-t-il.

Un concept similaire a été mis en lumière dans une vaste méta-analyse sur le leadership responsabilisant, conduite par Allan Lee, Sara Willis et Amy Wei Tian. L’étude a rassemblé des données provenant de plus de 100 échantillons et a conclu que l’autonomisation augmente fortement l’engagement et la confiance entre les dirigeants et leur personnel. En somme, la confiance ne fragilise pas le leadership, elle le fortifie. Quand les dirigeants fixent des attentes claires tout en laissant leurs équipes agir de manière autonome, ils favorisent une culture de travail où l’innovation peut prospérer.

 

La transformation commence par l’implication

Pour M. Lancefield, la transformation ne consiste jamais à imposer un plan aux équipes. « Il faut les emmener avec vous », insiste-t-il. C’est là que beaucoup de dirigeants échouent : ils créent une stratégie brillante mais négligent l’élément le plus essentiel, l’engagement des collaborateurs. « Il est crucial de les impliquer dès le début, de leur donner le sentiment qu’ils font partie intégrante de l’aventure. »

M. Lancefield a partagé l’histoire d’une organisation avec laquelle il a travaillé : malgré des atouts solides, elle peinait à avancer. « La stratégie était bien conçue, mais les employés n’y adhéraient pas », se souvient-il. Le déclic est survenu lorsque les dirigeants ont commencé à impliquer leurs équipes dans le processus. « Dès qu’ils ont eu le sentiment de faire partie de la solution, la dynamique a pris de l’élan. »

D’après mon expérience, il ne suffit pas de montrer la direction aux équipes ; il est essentiel de les engager dans l’élaboration du parcours. Cela constitue la marque d’un leadership authentique, garant d’une transformation réussie.

 

Développer le leadership en accordant davantage d’autonomie

Pour M. Lancefield, le leadership consiste aussi à instaurer un environnement où chacun peut exercer son autonomie. « Il faut préparer le terrain, puis les laisser prendre les rênes », explique-t-il. Il s’agit de leur donner l’espace nécessaire pour prendre des décisions et évoluer dans le cadre que vous avez défini.

« Lorsque les gens se sentent encouragés à prendre les rênes, ils ne se contentent pas d’exécuter des consignes, ils s’investissent pleinement dans le projet », explique-t-il. Naturellement, la confiance crée un effet d’entraînement positif dans toute l’organisation. Les équipes commencent à résoudre les problèmes de manière autonome, l’innovation augmente et les dirigeants se sentent habilités à prendre des décisions à tous les niveaux.

Toute organisation aspirant à atteindre un nouveau palier de performance doit adopter cette approche. Pour M. Lancefield, le message est limpide : être un leader en 2024 et au-delà repose sur la confiance et la capacité à déléguer le contrôle.

 

L’apprentissage continu

En outre, le fondateur de Strategy Shift considère qu’il revient aux dirigeants de promouvoir une culture d’apprentissage continu.

« Il est essentiel de créer un environnement où les gens n’ont pas peur d’apprendre sur le terrain », explique-t-il. Le coach souhaite que les dirigeants encouragent leurs équipes à expérimenter, à prendre des risques et à développer de nouvelles compétences. Selon lui, les dirigeants doivent établir des conditions qui permettent aux employés d’acquérir les capacités nécessaires pour résoudre les problèmes de manière autonome. Il se souvient d’avoir travaillé avec un client qui encourageait l’apprentissage à tous les niveaux. L’entreprise a commencé à constater une meilleure résolution des problèmes et une main-d’œuvre plus résiliente. « L’apprentissage est le moteur de la croissance », note-t-il. « Quand les gens sentent qu’ils ont la liberté de repousser leurs limites, leur confiance grandit – et des personnes confiantes produisent un excellent travail. »

 

Encourager l’autonomie en tant que dirigeant

M. Lancefield nous rappelle que le leadership consiste avant tout à offrir un cadre qui favorise la réussite des autres. Accorder sa confiance aux collaborateurs pour qu’ils prennent des décisions, dirigent et apprennent de leurs défis, c’est atteindre l’excellence en leadership. Plus les dirigeants investissent dans la responsabilisation de leurs équipes, plus ils construisent des cultures fondées sur la responsabilité, l’innovation et la croissance.

Le rôle des dirigeants n’est pas de tout gérer eux-mêmes. Ceux qui s’y risquent s’exposent à des situations conflictuelles. Ils sont là pour créer un environnement où les équipes peuvent donner le meilleur d’elles-mêmes. En prenant le recul nécessaire pour laisser leurs équipes s’approprier leur travail, ils permettent au potentiel de se révéler pleinement. « Il s’agit de leur faire confiance pour qu’ils soient à la hauteur des défis », souligne M. Lancefield, et quand les dirigeants adoptent cette approche, les résultats peuvent être véritablement transformateurs.

M. Lancefield défend avec conviction l’idée que le leadership consiste à libérer le potentiel déjà présent en chacun. Selon lui, les individus atteignent des performances élevées lorsqu’ils se sentent en confiance, responsabilisés et écoutés. Personnellement, je partage pleinement cette vision du leadership.


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