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Leadership : 8 faux pas à éviter pour les dirigeants débutants

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Leadership : 8 faux pas à éviter pour les dirigeants débutants. Getty Images

Les débuts d’un dirigeant en matière de leadership sont cruciaux : ses actions et déclarations dans les premiers jours donnent le ton pour la suite. Ces premiers moments, véritable test de sa capacité à diriger, seront minutieusement observés par le conseil d’administration, les employés et les parties prenantes, influençant la manière dont ces derniers perçoivent le dirigeant et formulent leurs attentes.

 

Pour réussir leurs premiers mois en poste, les nouveaux dirigeants doivent se prémunir contre des pièges majeurs et surmonter certains obstacles, selon les experts en leadership, les PDG et les analystes. Voici huit pièges à éviter :

 

Se précipiter

« Les nouveaux dirigeants rencontrent souvent des difficultés lorsqu’ils apportent des changements trop rapidement, sans avoir pris le temps de nouer des relations et de comprendre l’organisation », explique Moshe Cohen, maître de conférences à l’université de Boston.

Modifier le fonctionnement d’une organisation dès son arrivée peut avoir des conséquences négatives. « En agissant trop vite, les dirigeants risquent de perturber des processus clés et de ne pas obtenir l’adhésion des personnes indispensables à la mise en œuvre de leurs changements », souligne-t-il.

Sans alliés ni réelle connaissance de l’entreprise, ces dirigeants peinent à être efficaces. Ils se retrouvent fréquemment blâmés pour les mauvais résultats de l’organisation et, dans certains cas, perdent leur poste. Prendre le temps d’observer, d’écouter et de comprendre est donc essentiel pour instaurer des changements durables.

 

Arriver avec des idées préconçues

« Plus on occupe un poste élevé, plus il est important d’observer avant d’agir », conseille Adam Ennamli, responsable du risque et de la sécurité à la Banque générale du Canada.

Se présenter avec des idées préconçues issues de fonctions précédentes par exemple, sans prendre le temps d’évaluer l’état actuel de l’organisation, ses risques et ses opportunités sous différents angles, est une erreur fréquente. « À moins que l’on vous demande explicitement d’agir rapidement, ne pas adopter une approche réfléchie peut compromettre votre efficacité », ajoute-t-il.

Prendre le temps d’écouter, de comprendre et d’analyser la situation est essentiel pour éviter de mettre en place des changements inadaptés ou prématurés.

 

Un manque de confiance

« Un nouveau responsable ne doit jamais sous-estimer l’importance de bâtir une relation de confiance avec son équipe », explique Carolina Caro, PDG de Conscious Leadership Partners.

Durant les premiers mois, établir un climat de confiance solide devrait figurer parmi les priorités. « Les membres de votre équipe doivent sentir que vous les soutenez et que vous êtes disponible pour écouter leurs idées et leurs préoccupations », souligne-t-elle.

Sans cette base de confiance, renforcer la cohésion et la dynamique d’équipe devient de plus en plus ardu, mettant en péril non seulement la réussite du dirigeant, mais aussi celle de l’organisation à long terme.

 

Un manque d’écoute

« Pour un nouveau dirigeant, écouter activement les membres de son équipe est indispensable afin de comprendre pleinement les différents points de vue », explique Carolina Caro.

Cette attitude permet de repérer les forces et les axes d’amélioration, tant au sein de l’équipe que de l’organisation. Négliger cette étape fondamentale peut limiter la capacité à cerner les enjeux réels et à prendre des décisions éclairées.

 

Ne pas oser poser de questions

« La plus grande erreur qu’un nouveau dirigeant puisse commettre est d’hésiter à poser des questions », explique Eleanor Hayden, fondatrice et PDG de Hayden Consultancy.

Les premiers mois dans un poste sont une période cruciale pour clarifier les attentes et approfondir sa compréhension du fonctionnement de l’organisation, sans craindre d’être jugé. « Chaque entreprise a ses propres processus, sa culture et ses attentes. Poser des questions dès le départ permet de s’adapter plus rapidement et de renforcer sa confiance », souligne-t-elle.

Saisir cette occasion d’apprendre est essentiel pour éviter les malentendus et poser les bases d’une intégration réussie.

 

Ignorer la culture d’entreprise

« L’une des erreurs les plus courantes des nouveaux dirigeants est d’introduire des changements significatifs sans prendre le temps de comprendre la dynamique de l’équipe et la culture de l’entreprise », souligne Tammy Sons, fondatrice et PDG de TN Nursery.

Cette approche peut provoquer un sentiment de déconnexion chez les membres de l’équipe et entraîner une résistance au leadership. Comprendre et respecter les valeurs et habitudes internes est essentiel pour instaurer un climat de confiance et faciliter l’adhésion aux nouvelles orientations.

 

Ne pas nouer de relations

« Une autre erreur fréquente des nouveaux dirigeants est de ne pas établir rapidement des relations solides », explique Tammy Sons.

Être à la tête d’une équipe ne se limite pas à donner des directives : il est crucial de gagner la confiance. Sans écoute, sans pédagogie et sans connexion avec les collaborateurs, il devient difficile de mobiliser les équipes et d’obtenir leur adhésion. « Les trois premiers mois sont essentiels pour instaurer le respect et aligner les objectifs », insiste-t-elle.

 

Ne pas définir clairement les attentes

« Les nouveaux dirigeants échouent souvent à établir des attentes claires et à offrir des retours constructifs », observe Emily Walton, fondatrice et coach chez Alo Consulting. Poussés par l’envie de prouver leur valeur, ils privilégient les résultats immédiats, ce qui les conduit à adopter des styles de leadership toxiques.

Ces approches peuvent aggraver les problèmes au lieu de les résoudre. « Le tyran contrôle tout et pratique la microgestion, espérant ainsi obtenir les résultats escomptés. Cependant, cette attitude démotive les meilleurs talents, étouffe l’autonomie et freine l’innovation », explique-t-elle. « À l’opposé, le complaisant évite les confrontations et n’ose pas demander des comptes, ce qui le pousse à endosser plus de responsabilités qu’il ne devrait et à tolérer la médiocrité au sein de l’équipe. Ces styles, bien que différents, nuisent à l’équilibre et à la performance collective. »

Fixer des attentes claires et équilibrer fermeté et soutien sont donc essentiels pour éviter ces écueils et bâtir une équipe performante et engagée.

 

Comment trouver le juste équilibre ? 

Prendre les rênes d’une entreprise comporte autant de risques que d’opportunités pour un nouveau dirigeant. Une observation attentive des premiers résultats peut offrir des enseignements précieux sur le leadership, quel que soit le niveau d’expérience.

Pour maximiser leurs chances de succès, les dirigeants doivent également s’investir pleinement dans une analyse minutieuse de l’organisation et de ses équipes avant d’accepter un poste. Sans cette diligence préalable, une opportunité qui semble idéale peut rapidement se transformer en piège inattendu.

 

Une contribution de Edward Segal pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


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