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Le sport en entreprise : plus qu’une option, une responsabilité

sportCo-workers playing tabletennis at the office. Businesspeople at big creative agency

Les pays nordiques l’ont compris, les avantages du sport en entreprise ne sont plus à démontrer, mais dans un pays comme la France, la transition semble longue. Encore faut-il que nous prenions conscience collectivement de ses bénéfices et que les entreprises endossent la responsabilité d’intégrer le sport comme un élément essentiel de leur offre et non plus comme une option.

Une tribune de Torsten Müller, SVP International Markets – Urban Sports Club

 

Améliorer la sensibilisation et déployer des mesures concrètes

La France a beau être un pays performant dans nombre de sports collectifs et individuels, on ne retrouve pas forcément le même niveau d’engagement dans la vie quotidienne des Français et notamment au travail. Selon une étude menée par Civey en mai 2024, seulement 46% des travailleurs français auraient accès à une offre sport et/ou bien-être au sein de leur entreprise. Sans être foncièrement mauvaise, cette statistique indique néanmoins un retard certain vis-à-vis des pays nordiques, lesquels semblent bien plus avancés en la matière.

En France, la prise en compte du bien-être des salariés manque encore de maturité. Pour preuve, la gestion de l’explosion des arrêts maladie, en augmentation de 30% sur 10 ans comme l’expliquait Bruno Le Maire en juin 2023, n’a débouché que sur un projet de rallongement des délais de carence. Une mesure punitive qui ne s’attaque pas aux racines de l’absentéisme et du mal-être des travailleurs, loin de là. Sans aller jusqu’à se substituer à une politique de santé publique, nous devons collectivement trouver des solutions pérennes permettant de créer de l’engagement chez les collaborateurs. Les Pays-Bas ont notamment misé sur une réduction de la TVA dans le cadre d’abonnements sportifs afin d’encourager, entre autres, les entreprises à proposer des formules dédiées en interne.

 

L’entreprise : principale actrice du bien-être des salariés

Bien entendu, nous sommes en droit d’attendre de l’État d’impulser plus franchement des mesures en faveur de l’intégration du sport au travail mais ce serait négliger le rôle central des entreprises sur la vie de ses collaborateurs. Après l’État-providence, notre époque consacre désormais l’Entreprise-providence et il faut lui reconnaitre un vrai pouvoir de décision. C’est la raison pour laquelle, les entreprises doivent être davantage proactive en ce qui concerne la santé et le bien-être de leurs équipes.

Cette influence doit en premier lieu s’exercer sur la cohésion sociale entre les collaborateurs. Nous le savons, plus les relations et les interactions sont de qualité au sein des équipes, meilleurs seront les résultats économiques de l’entreprise. Le sport sur le lieu de travail, via ses valeurs tels que la solidarité et le dépassement de soi, est idéal pour surmonter collectivement les difficultés et atteindre des objectifs majeurs. Rappelons également que la pratique d’une activité physique en compagnie de ses collègues est un vecteur de motivation supplémentaire pour accélérer son processus de remise en forme. Nul besoin de choisir l’activité physique, le lieu ou l’horaire, il y a juste à suivre ses collègues ! sans établir avec certitude un lien de cause à effet, l’intégration du sport semble être un levier important pour soutenir l’activité de l’entreprise et sa cohésion Surtout, la capacité d’une société à intégrer des éléments comme le sport à son offre globale envoie un message fort : celui d’une structure qui s’engage pour la santé physique et mentale de ses collaborateurs.

Et on le sait, au-delà du salaire, le management et par conséquent la dimension humaine reste une des premières causes de démission au sein des entreprises. Les travailleurs semblent être davantage à l’écoute de leurs propres besoins et le sport représente donc autant un argument pour augmenter l’engagement de ses équipes que pour attirer de nouveaux talents. Pour autant, l’efficacité d’une telle démarche ne se mesure pas au travers d’un seul indicateur. Les enquêtes de satisfaction sont importantes pour percevoir certains bénéfices à court terme mais pour réellement mesurer l’impact du sport en entreprise, il faudra se montrer patient et cumuler plusieurs indicateurs (productivité des collaborateurs, taux de turnover, taux d’absentéisme…). Dans tous les cas, et face à un contexte économique et politique morose, l’intégration du sport semble être une réelle solution d’avenir pour un nombre croissant d’entreprises. Une façon de montrer l’exemple tout en offrant des perspectives nouvelles et positives aux collaborateurs.


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