Une contribution de Gilles Guiral, Directeur général Wildix
La pandémie de COVID-19 a été un véritable catalyseur du Smart Working. Au-delà du télétravail, cette approche réinvente l’organisation du travail en s’appuyant sur l’autonomie des employés, les avancées technologiques et l’optimisation des processus. Il ne s’agit plus uniquement de travailler à distance, mais de repenser les modes de travail afin de répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain.
Un nouveau contrat de confiance employeur-employé
Depuis la crise du COVID, les Français sont 36 % à travailler régulièrement à distance (1). Selon l’APEC, ayant pris goût à cet arrangement, 45 % des cadres déclarent même qu’ils démissionneraient s’ils ne pouvaient plus télétravailler. Au-delà du télétravail, le Smart Working est une nouvelle révolution du travail. Elle englobe l’ensemble de la démarche qui consiste à réinventer l’organisation du travail pour parvenir à une sorte de nouveau contrat de confiance entre employeurs et employés. Il est basé sur 3 piliers clés : technologies, flexibilité et résultats.
Les technologies numériques au cœur de cette Smart révolution
Indispensables au Smart Working, l’utilisation d’outils numériques avancés tels que les plateformes collaboratives, les solutions cloud, et l’intelligence artificielle facilitent la communication et la gestion des tâches. Elle améliore également la sécurité des données, un impératif clé dans un contexte de travail décentralisé, particulièrement face aux enjeux de conformité actuels et futurs des entreprises en matière de cybersécurité. Preuve de l’importance de la collaboration, Slack a vu une augmentation de 41 % de l’utilisation de ses services pendant la pandémie. Selon Deloitte (2), les entreprises investissant dans ces technologies constatent une amélioration de la productivité de 20 à 30 %, de quoi rassurer le management. Pour faciliter une transition en douceur vers le Smart Working, il est donc primordial que les entreprises investissent dans des solutions numériques adaptées.
Une révolution managériale : confiance et empathie
Le deuxième pilier, la flexibilité, est fondamental et central dans l’amélioration de la qualité de vie des employés. Avec le Smart Working, ces derniers choisissent librement où et quand travailler en fonction des objectifs à atteindre. Une évolution qui, en retour, rend indispensable un changement de modes de management. C’est la raison pour laquelle, afin de maximiser les résultats, troisième pilier du Smart Working, l’accent est mis sur la confiance, l’empathie, l’autonomie et la collaboration plutôt que sur la surveillance et le contrôle. La performance n’est plus évaluée en fonction du temps passé au bureau mais sur la réalisation des objectifs. Néanmoins, les dirigeants doivent en parallèle encourager un leadership inclusif et empathique. Une étude de Harvard Business Review montre en effet que 40 % des employés travaillant à distance souffrent d’isolement (4). Pour y remédier, des entreprises comme SAP ont mis en place un programme de soutien psychologique à distance pour leurs employés, entraînant une réduction de 15 % du taux d’absentéisme (5). Pour renforcer l’engagement des équipes, maintenir une dynamique collaborative et un lien social, d’autres entreprises ont mis en place des règles simples comme l’obligation d’allumer sa caméra lors des réunions virtuelles.
Un impact environnemental positif
Face à l’impératif de limiter l’empreinte carbone des organisations, le Smart Working offre des bénéfices notables. Selon une étude de PwC, la réduction des trajets domicile-travail liée au Smart Working a permis de diminuer les émissions de CO2 de 14 % dans plusieurs pays européens. Une approche qui conduit les organisations à repenser leurs espaces de travail, les bureaux physiques auparavant fréquentés quotidiennement devenant des « hubs de collaboration » où les employés se retrouvent ponctuellement pour travailler ensemble. Certaines entreprises, comme Siemens, ont adopté un modèle hybride qui leur a permis de réduire de 30 % leur empreinte immobilière tout en améliorant la satisfaction des employés. Le Smart Working modifie également la répartition géographique des employés et donc la répartition géographique des richesses. Une étude de Gartner montre que 48 % des travailleurs dans les pays développés préfèrent aujourd’hui vivre dans des zones rurales ou suburbaines, contribuant ainsi à dynamiser de nouveaux territoires.
Malgré la tendance actuelle qui voit certaines entreprises comme Google et Amazon exiger un retour à 100% du temps de leurs employés dans les bureaux, le smart working a encore de beaux jours devant lui. En effet, plus qu’une mode passagère, il s’agit d’une véritable révolution qui transforme en profondeur l’organisation du travail. En favorisant la flexibilité, l’usage des technologies et une culture du résultat, ce modèle offre de nombreux avantages, mais il nécessite aussi des ajustements pour surmonter les défis sociaux et technologiques qu’il soulève.
(1) Statista
(3) Microsoft Microsoft Work From Home Initiative
(4) Harvard Business Review : Étude sur l’isolement en télétravail
(5) SAP https://www.sap.com/france/insights/workplace-wellness.html
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