Comment les Français perçoivent-ils leur rapport au travail ? Un récent baromètre apporte des éléments de réponses.
Le 10 avril dernier, France Info organisait la première édition de l’événement « C’est mon boulot, les nouvelles clés pour réussir ». Le succès remporté par cet événement en dit long sur l’intérêt du public pour les mutations du monde du travail. Il faut dire que l’emploi est une préoccupation majeure, et une source d’angoisse. C’est en tout cas ce que révèle une enquête de l’institut Odoxa. Non seulement les Français ont peur de perdre leur travail, mais ils craignent de ne pas le retrouver si cela arrivait. Pourtant, paradoxalement, trois-quarts des actifs pensent disposer d’une expertise spécifique. Une perception devrait être de nature à les rassurer, mais tel n’est pas le cas car ils considèrent que le marché de l’emploi est totalement fermé. D’où un sentiment de faible employabilité. Plus préoccupant encore : ils estiment que la place accordée à la créativité et à l’innovation dans leur travail au quotidien n’est « pas importante ».
Ce baromètre révèle toutefois que les Français aiment leur travail, puisque 7 actifs sur 10 s’en disent satisfaits. Dans le détail, les trois quarts des actifs disent avoir un cadre de travail agréable, disposer des moyens nécessaires pour exercer correctement leur travail et bénéficier d’un bon équilibre vie pro / vie perso. En revanche, la relation qu’ils entretiennent avec leur hiérarchie est moins agréable que celles qu’ils ont avec leurs collègues et leurs subordonnés. 15 à 30% se disent insatisfaits de leurs relations avec leurs supérieurs directs (28%) et leur direction (36%). C’est surtout sur le front de la reconnaissance que la colère gronde. Entreprise libérée, progression des millennials, volonté de plus grande responsabilisation, … autant de raisons structurelles qui sous-tendent cette insatisfaction grandissante. La transformation des entreprises est en marche avec un volet managérial qui doit évoluer plus rapidement.
S’ils plébiscitent l’intérêt (83%) et l’utilité (84%) de leur job, ils sont en revanche mécontents de la façon dont il est considéré et reconnu, sur un plan symbolique comme matériel. 59% des actifs jugent que leurs « perspectives d’évolutions ne sont pas motivantes » et 51% estiment que leur travail n’est « pas reconnu à sa juste valeur ».
Enfin, le stress et, plus globalement, la gestion du temps, sont un réel problème pour 3 actifs sur 10. En conséquence « l’engagement » à long terme des salariés pour l’entreprise en prend un coup ! Les trois quarts des Français et 8 actifs sur 10 ne conseilleraient pas à un jeune de travailler toute sa vie dans la même entreprise. Une majorité des uns comme des autres lui conseillerait au contraire d’y passer moins de 10 ans. Des résultats qui devraient nous amener, en tant que dirigeants, à repenser le rapport à travail. C’est d’ailleurs ce que font certaines entreprises, dont Dentsu Aegis France, en institutionnalisant le principe d’entreprise libérée. Le plaisir au travail est indispensable pour permettre à une entreprise de se développer. Il est un vecteur de compétitivité et de réinvention.
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