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Le Fonds David Lynch S’Attaque Au Syndrome De Stress Post-Traumatique En France

Philippe Chauvancy, président du FDLF

Sur le modèle de la Fondation David Lynch aux Etats-Unis, le Fonds David Lynch France mobilise ses moyens en faveur des personnes souffrant du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), vétérans de guerre et victimes d’attentats. Le Fonds aide ces personnes en leur enseignant la méditation transcendantale, technique dont l’efficacité a été une nouvelle fois validée par une étude publiée le 15 novembre dernier dans le prestigieux magazine scientifique The Lancet Psychiatry[1].

Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble complexe, particulièrement  difficile à traiter. Il touche 10 à 20% des anciens combattants. Dans le cadre de cette étude, qui confirme plusieurs études antérieures[2], les chercheurs de trois universités américaines[3] ont effectué un essai contrôlé et randomisé au Ministère des Anciens Combattants de San Diego (Californie, Etats-Unis). 203 anciens combattants souffrant de SSPT ont été affectés de manière aléatoire à un groupe pratiquant la méditation transcendantale, face à un groupe de contrôle ayant reçu le traitement classique de thérapie par exposition. Un troisième groupe a reçu quant à lui un cours théorique sur le stress post-traumatique. Les chercheurs ont analysé les modifications des symptômes du SSPT sur une période de 3 mois[4]. Les résultats ont montré que la méditation transcendantale pouvait être aussi efficace pour traiter les victimes de SSPT que les thérapies par exposition. 60% des anciens combattants qui pratiquaient régulièrement la méditation transcendantale ont vu leurs symptômes s’améliorer de manière significative. Ils étaient plus nombreux à finir la période de l’étude, ce qui ne fut pas le cas dans le groupe soumis à la thérapie par exposition. Cette dernière est si douloureuse que 30 à 45% des sujets ont abandonné le traitement en cours de route alors que la méditation transcendantale est facile et ne nécessite aucun effort. « Devant le problème croissant posé par le SSPT dans le monde, les thérapies alternatives comme la méditation transcendantale devraient faire partie des options mises en œuvre par les autorités de santé » conclut Sanford Nidish, principal auteur de cette étude qui a eu écho mondial, y compris en France puisque le Quotidien du Médecin titrait dans son édition du 19 novembre[5] : « La méditation transcendantale, un outil efficace de la prise en charge du stress post-traumatique »!

 

Les pompiers prennent en charge les victimes après un attentat

 

« Fonctionnant sur la base de dons privés provenant de toutes les strates de la société française, le Fonds David Lynch France (FDLF) a offert la formation à la méditation transcendantale à plusieurs vétérans français, blessés psychologiquement, avec parfois des résultats spectaculaires » explique Philippe Chauvancy, son président. En 2019, le FDLF souhaite réunir un groupe suffisant de vétérans souffrant de SSPT afin de lancer un programme de recherche, si possible en collaboration avec les autorités compétentes au sein du Ministère de La Défense Nationale. « Nous pouvons contribuer efficacement à mieux traiter le SSPT car les effets de la méditation transcendantale parlent désormais d’eux-mêmes » ajoute Philippe Chauvancy.

Précisons que le Fonds n’existe en France que depuis 18 mois durant lesquels l’essentiel de sa tâche a été de mieux faire connaître les programmes de la Fondation David Lynch. Bien que le FDLF n’en soit qu’à un stade préliminaire de développement, il est intervenu également de manière significative auprès de personnes victimes d’actes terroristes. Il travaille entre autre avec l’association Life For Paris qui regroupe les victimes directes ou indirectes de l’attentat du Bataclan. A ce jour, une quinzaine de victimes du Bataclan ont appris la méditation transcendantale. « Le bouche à oreille qui fonctionne bien en amènera d’autres » espère Philippe Chauvancy.

Le témoignage de Lucy[6], scénariste, rescapée du Bataclan, montre les transformations profondes intervenues dans sa vie après seulement trois mois de pratique régulière de la méditation transcendantale. « Les effets ont été miraculeux sur moi. J’ai commencé fin août. J’avais déjà fait un peu de sophrologie, mais éprouvé des difficultés à « rentrer » dedans. Certains jours, j’arrivais à suivre ma séance, mais d’autres, je perdais complètement le fil, emporté par mon flot de pensées incessant… J’ai passé un été extrêmement difficile, complètement obnubilée par mes idées noires, persuadée que je n’avais plus d’avenir et que disparaître était la seule solution à ma souffrance puisque ma vie ne serait plus qu’une succession d’angoisses et de malheurs. C’est au creux de cette période que le Fond David Lynch a proposé de financer mon instruction ».

« Les effets ne se sont pas fait attendre et ils ont été bien au-delà de mes espérances. Au bout d’à peine une semaine, j’étais déjà beaucoup plus calme, positive et apaisée, moi qui suis une grande anxieuse au tempérament très colérique. Même mon compagnon, qui ne vit pourtant pas avec moi, a vu très rapidement une différence ». Lucy a commencé à retrouver sa créativité, étouffée par l’anxiété et les idées négatives (« tu es nulle, tu es paresseuse, tu n’as pas de talent, tu es foutue »). Si elle  n’a toujours pas réécrit pour une production ou une chaîne de télévision, elle a pu travailler sur des projets personnels avec calme, envie et plaisir, allant jusqu’à écrire de chansons.

« Pour être honnête, je ne sais pas très bien comment cela fonctionne. Je n’ai pas compris toutes les explications données pendant l’instruction, mais sincèrement, ça n’est pas grave, puisque cela marche. En fait, je vois chaque session de méditation comme une espèce de « sieste du cerveau ». C’est tellement facile de méditer et tellement efficace, pas d’échec possible, c’est très déculpabilisant et cela permet de prendre du recul sur les pensées intrusives, même hors méditation ».

Lucy est parfaitement lucide. « Bien sûr, il m’arrive toujours d’avoir des journées où je suis triste ou en colère. Mais la différence avec avant, c’est que je sais que ça ne durera pas, que ce n’est que passager et surtout, je cesse de m’en vouloir de ressentir des émotions négatives et donc, je cesse la rumination ».

 

[1] https://www.thelancet.com/journals/lanpsy/article/PIIS2215-0366(18)30384-5/fulltext

[2]  https://www.forbes.fr/lifestyle/syndrome-de-stress-post-traumatique/

[3]Université de Californie, Université Maharishi et Université de Washington DC.

[4]Critère évalué à l’aide de l’échelle CAPS (Clinician-Administered PTSD Scale). Voir l’étude pour plus de détails.

[5]https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/11/19/la-meditation-transcendantale-un-outil-efficace-de-la-prise-en-charge-du-stress-post-traumatique_863062

[6]Le personne que nous appelons Lucy a souhaité garder un certain anonymat mais néanmoins témoigner de son expérience afin que d’autres victimes puissent en bénéficier.

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