Le conflit inter-générations est un sujet qui semble d’actualité. La caractérisation marquetée des générations, entre X, Y, Z, millenials, est un élément de clivage. Mais cette croyance suppose une harmonie à l’intérieur d’une génération et des différences marquées et similaires entre les âges.
Or qu’appelle-t-on une génération ? Pour André Masson, sociologue, « la génération désigne un groupe… formé d’individus relativement contemporains qui partagent un vécu ou des expériences similaires et se retrouvent souvent autour d’un nœud fédérateur (mai 1968), révélateur de mentalités ou d’aspirations communes ».
Cette notion de nœud fédérateur est moins marquée désormais, où le développement des individualismes et l’affaiblissement de la notion de lutte réduisent les points de convergence entre individus d’une génération.
Auparavant, les conflits portaient principalement sur les valeurs, la vision du monde, les choix de vie, suscitant débats acharnés et parfois ruptures entre des façons très différentes de voir la vie. Ces conflits se sont atténués dans un politiquement correct soft qui produit une forme de consensus.
Mais alors, il n’y a donc plus de sujets de conflit inter-générations ?
Et pourtant il y a bien aujourd’hui une divergence entre générations possiblement porteuse de conflits. Cette divergence ne porte pas tant sur les valeurs que sur les intérêts économiques. Il existe une perception d’une inégalité économique entre ceux qui ont bénéficié d’un contexte économique porteur et aujourd’hui d’une retraite généreuse dans un système par répartition, et ceux qui ne savent pas sur quoi ils peuvent compter pour leur futur. Entre ceux qui détiennent une grande partie du patrimoine immobilier, dont la valeur a fortement augmenté et ceux qui ont du mal à se loger à proximité de leur lieu de travail et dont l’accès à la propriété, graal de l’épargne à la française, est rendu plus compliqué par la nouvelle flexisécurité du travail, surtout flex, et à laquelle les conditions d’octroi de crédit ne se sont pas encore adaptées.
Il y a besoin de plus de compréhension des mécanismes et de leur équité
Le sujet de conflit porte donc sur l’équité économique entre génération. Ce sujet est important, fondamental même pour notre sérénité sociétale et l’avenir des relations entre les jeunes et les vieux au sein de la société. Et ce n’est surement pas en accentuant de prétendus clivages entre des jeunes chercheurs de sens et des plus âgés assis sur leurs avantages que la situation s’améliorera.
C’est un sujet de responsabilité collective !
Ce sujet doit être central dans nos réflexions sur l’avenir de notre protection sociale, et ceux qui, aujourd’hui, prennent les décisions ou les influencent doivent tenir compte des intérêts des générations futures. Pour de vrai, sans plus reporter à après le poids de nos dépenses actuelles, ce n’est pas responsable, ce n’est pas équitable. Et surtout, ce ne peut être porteur de valeur dans notre relation aux plus jeunes qui sont aussi nos enfants !
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits