Responsable de la transition digitale d’une l’entreprise, le « chief digital officer » s’impose comme un pilier incontournable pour l’adaptation d’une firme aux nouveaux enjeux liés au numérique. Plus qu’une simple mode, sa présence dans les plus grands groupes atteste d’une tendance de fond, selon Géraldine Carbonne, chasseuse de tête d’un grand cabinet de recrutement parisien.
« Chief digital officer » : le terme parait barbare et franchement abscons. Pourtant, depuis plus de trois ans, il rencontre un sérieux succès, notamment sur Linkedin, le réseau social privilégié des professionnels. Et il n’est pas près de passer de mode. Le « CDO » comme on l’appelle dans les entreprises, est en train de se faire une place de choix dans l’organigramme des plus grandes multinationales. Dans un monde métamorphosé par le numérique, il est même devenu incontournable.
« C’est un chef d’orchestre, un champion du digital », décrit Géraldine Carbonne. chasseuse de tête chez Lincoln, cabinet de recrutement parisien. Le CDO est celui qui va « amener la structure de l’entreprise vers le digital ». Capable de comprendre les nouveaux enjeux liés à Internet, il doit assurer la transition de son employeur vers les nouveaux outils qui lui sont offerts à l’heure du numérique. « Il est un super-stratège », complète Géraldine Carbonne.
L’enjeu ici, n’est ni plus ni moins que la survie des grands groupes : « Il y a un vrai risque de vulnérabilité des grandes firmes face à des jeunes acteurs, plus agiles, qui vont casser les acquis et les structures traditionnelles d’un secteur donné », explique Géraldine Carbonne. C’est la fameuse crainte de « l’uberisation de l’économie ». La lourde tâche de s’y adapter incombe au CDO.
Tout grand groupe doit avoir son CDO
Il y a de grandes similitudes entre les profils de ces « champions du digital ». Ils sont souvent d’anciens directeurs de marketing des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) ou d’anciens DG de pionniers du digital, débauchés ensuite par les plus grandes firmes. Exemple avec le géant du luxe LVMH qui est allé cherché son CDO chez Microsoft, ou Peugeot qui a piqué le sien à Apple.
Plus qu’une révolution numérique, les grandes firmes font face à « une révolution anthropologique » selon Géraldine Carbonne. En à peine dix ans, les comportements de consommation se sont considérablement métamorphosés. Le cas du marché du luxe est éloquent. « Quand vous allez acheter votre sac à main rue de Montaigne, vous avez un vendeur attitré, qui vous connait par coeur. Le but est de retranscrire cette proximité entre l’acheteur et le vendeur, mais directement de chez soi, grâce à Internet ». Mêmes enjeux pour les assureurs qui tentent, en ligne, de restituer l’expérience du traditionnel rendez-vous client. Sans vision globale et sans savoir-faire inhérents à la fonction d’un CDO, la mission semble impossible.
L’automobile, le luxe, l’immobilier, les assurances… Tous les secteurs sont concernés. « Aujourd’hui, un grand groupe doit avoir un CDO », affirme, catégorique, notre recruteuse chevronnée. Outre la réelle plus-value en termes de compétences, il est un véritable vecteur de confiance. « Avoir un CDO, valorise l’entreprise en termes d’image. Et par extension en termes de valeur boursière ». En créant un tel poste, la direction d’une firme envoie un message fort : elle a compris son besoin de s’adapter à la nouvelle donne du numérique. Et compte bien mettre les moyens pour y parvenir. En moyenne, un CDO gagne près de 200 000 euros par an.
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