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L’avenir de l’emploi d’ici 2030, selon le Forum économique mondial

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L'avenir de l'emploi, selon le Forum économique mondial. Getty Images

Le dernier rapport Future of Jobs du Forum économique mondial met en lumière une profonde transformation du marché mondial de l’emploi d’ici 2030, prévoyant des bouleversements majeurs pour de nombreux métiers.

Une contribution de Jack Kelly pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Ce bouleversement du marché mondial de l’emploi devrait aboutir à la création de 170 millions de nouveaux postes, tout en entraînant la suppression de 92 millions, soit un gain net de 78 millions d’emplois à l’échelle mondiale.

Selon l’étude du Forum économique mondial, les avancées technologiques rapides, les évolutions démographiques, les tensions géoéconomiques croissantes et les pressions économiques accrues sont les principaux moteurs de ces bouleversements. Ensemble, ces forces redéfinissent en profondeur les industries et les métiers à l’échelle mondiale.

Le principal défi pour les entreprises réside dans l’écart croissant entre les compétences disponibles et celles exigées, alors que près de 40 % des compétences nécessaires en milieu professionnel sont appelées à évoluer. Ce désalignement est déjà une source d’inquiétude majeure : près de deux tiers des employeurs (63 %) le considèrent comme le principal frein à leur croissance. Avec la transformation rapide du marché de l’emploi, cet écart risque de devenir un véritable goulot d’étranglement pour le développement des entreprises.

Si les compétences technologiques, notamment en intelligence artificielle, big data et cybersécurité, sont appelées à devenir de plus en plus recherchées, les aptitudes humaines comme la pensée créative, la résilience et l’adaptabilité resteront incontournables. La progression professionnelle reposera sur une combinaison équilibrée de compétences techniques et relationnelles.

 

Dynamique du marché du travail

L’augmentation du coût de la vie est apparue comme un catalyseur de changement sur le marché du travail, avec la moitié des employeurs anticipant une transformation de leurs modèles d’entreprise, selon le Forum économique mondial.

Bien que l’inflation mondiale ait récemment marqué un ralentissement, les pressions persistantes sur les prix, combinées au ralentissement économique, devraient profondément affecter l’emploi. Ces perturbations économiques pousseront entreprises et travailleurs à repenser leurs approches et stratégies dans un contexte de plus en plus instable.

Parallèlement, des dynamiques démographiques contrastées devraient également avoir un impact majeur sur la composition de la main-d’œuvre mondiale. Le vieillissement des populations dans les économies avancées accentue la demande de professionnels de la santé, tandis que la croissance des populations en âge de travailler dans les régions à faible revenu stimule le besoin de postes dans le secteur de l’éducation. Pour répondre à ces défis, les entreprises devront mettre l’accent sur une meilleure gestion des talents et renforcer leurs compétences en matière de formation et de mentorat.

Les tensions géopolitiques représentent une source d’inquiétude majeure pour les employeurs, avec 34 % des entreprises les identifiant comme leur principal défi. Ces conflits, accompagnés de restrictions commerciales et de changements dans les politiques industrielles, poussent de nombreuses organisations à repenser leurs stratégies opérationnelles.

Certaines envisagent de délocaliser ou relocaliser leurs activités pour mieux gérer les risques et saisir de nouvelles opportunités. Par ailleurs, les tensions géopolitiques augmentent la demande de compétences spécifiques, notamment en cybersécurité, car les entreprises cherchent à sécuriser leurs intérêts dans un contexte mondial de plus en plus complexe.

 

Transformation numérique

Avec l’essor de l’IA, 50 % des employeurs dans le monde envisagent de réorienter leurs activités. Face à ces avancées technologiques, 77 % des entreprises prévoient d’investir dans le développement des compétences de leurs équipes. Cependant, l’automatisation a aussi ses revers : 41 % des employeurs prévoient de réduire les effectifs dans certains secteurs.

Près de la moitié des employeurs réfléchissent également à une réorganisation interne, en redéployant les employés des postes menacés par l’IA vers d’autres fonctions au sein de l’entreprise. Cette approche vise à pallier les pénuries de compétences actuelles tout en limitant les impacts négatifs des transformations technologiques sur l’emploi.

 

Les secteurs qui prospèrent et ceux qui reculent

Selon le rapport, les professions de première ligne joueront un rôle central dans la croissance de l’emploi d’ici 2030. Les métiers comme ceux des ouvriers agricoles, des chauffeurs-livreurs et des ouvriers du bâtiment devraient enregistrer des hausses significatives. Cette dynamique s’étend également aux secteurs clés, notamment la santé et l’éducation, où les infirmiers et les enseignants du secondaire devraient connaître une forte demande.

Les postes liés à l’intelligence artificielle, la robotique et les systèmes énergétiques seront également très prisés. Parmi les métiers en plein essor figurent les spécialistes du big data, les ingénieurs en fintech, les experts en intelligence artificielle et apprentissage automatique, ainsi que les développeurs de logiciels et d’applications.

La transition mondiale vers la durabilité redessine également le marché de l’emploi. Les professions axées sur l’écologie et les énergies renouvelables, comme les spécialistes des véhicules autonomes et électriques, les ingénieurs environnementaux et les experts en énergies renouvelables, affichent une croissance rapide.

Cependant, alors que certains secteurs prospèrent, d’autres déclinent. Les métiers traditionnels, tels que les caissiers et les assistants administratifs, continuent de perdre du terrain, rejoints désormais par les concepteurs graphiques, impactés par l’essor de l’intelligence artificielle générative.

Les prévisions des entreprises confirment également une diminution de postes tels que les employés des services postaux, les caissiers de banque et les agents de saisie de données.


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