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La raison d’être : vecteur d’innovation

raison d'êtreLa raison d’être : vecteur d’innovation. Par Louis Chiquet. Image de SpaceX sur Unsplash

« Commençons par dire ceci : toute chose qui existe est, par définition, mue par une raison d’être. C’est aussi vrai pour votre entreprise, votre organisation. Une question qui est un “must-have” dans toute organisation avec un management constitutionnel. Pour s’en convaincre, il convient de revenir à ce que fut l’énergie créatrice d’origine. Pour cette démarche introspective, il est possible de remonter la source qui conduit à la raison d’être, celle qui a été à l’origine de la création de l’entreprise. « 

Une contribution de Louis Chiquet 

 

Lorsque l’on aborde le sujet de la raison d’être, beaucoup semblent en être restés à la définition de la loi Pacte. Une raison d’être qui manque cruellement de puissance et de souffle et qui, finalement, se résume souvent à des mots et des promesses, voire simplement centrée sur les parties prenantes. 

En réalité, la vraie raison d’être de l’organisation, de l’entreprise est source de rêve et de puissance. Et, pour savoir si c’est bien d’elle que vous parlez, posez-vous cette question simple : si demain votre société venait à disparaître, quel serait l’impact pour le monde qui vous entoure ? Et si la seule réponse qui vous vient est « rien », rassurez-vous, vous n’êtes pas le premier dirigeant à qui cela arrive. C’est l’occasion de vous poser les bonnes questions et de travailler à l’identification et à la définition de votre raison d’être. Car, il n’est pas anormal, malheureusement, après des années à travailler dans une même organisation, de perdre l’énergie d’origine, la vision et l’envie.

 

Du sens et de l’énergie

Commençons par dire cela : toute chose qui existe est, par définition, mue par une raison d’être. C’est aussi vrai pour votre entreprise, votre organisation. Une question qui est un “must-have” dans toute organisation avec un management constitutionnel. Pour s’en convaincre, il convient de revenir à ce que fut l’énergie créatrice d’origine. Pour cette démarche introspective, il est possible de remonter la source qui conduit à la raison d’être, celle qui a été à l’origine de la création de l’entreprise. 

Comme avec ce chef d’entreprise accompagné récemment qui avouait avoir perdu le fil, avoir perdu de vue cette raison d’être « initiale ». Sans elle, tout devient compliqué. Difficile de trouver ou de mettre du sens dans ce que l’on fait, de trouver l’énergie et la motivation nécessaires pour faire vivre et développer une organisation… Et surtout, d’innover proactivement.

En mettant des mots sur sa raison d’être, ce chef d’entreprise – en tant que Source de son entreprise –  a pu remettre du sens et de l’énergie dans ce qu’il fait. Il a pu également partager celle-ci avec ses équipes ; partager avec eux une puissante source de sens et d’énergie, essentielle à la résilience et au développement de l’entreprise. Identifier, définir la raison d’être, c’est en somme faire émerger ce qu’il y a de plus profond dans l’organisation, dans son ADN.

En ce sens, la raison d’être est un puissant levier pour attirer et embarquer des équipes. Et, pour illustrer cette réalité, prenons l’exemple de l’entreprise américaine Space X qui, en quelques mots – « Enabling people to live on other planets » – délivre du rêve et de l’énergie que tout le monde est capable de comprendre et de faire sien. Pour servir sa raison d’être, l’entreprise d’Elon Musk avait besoin d’envoyer du matériel dans l’espace à bas coût. L’occasion de totalement disrupter le modèle économique de la conquête spatiale en développant des fusées moins coûteuses car récupérables et donc réutilisables. Ici, la raison d’être a été une source phénoménale de création et d’innovation ; comme un vecteur d’énergie de sens et d’énergie partagés par toutes les parties prenantes.

Derrière cette puissance et cette disruption, on entrevoit aussi une longueur de vue inédite que permet la raison d’être. Un peu comme celle que nous conte Charles Péguy dans sa fameuse fable du casseur de pierre ; illustrant ce qui sépare celui qui casse des pierres de celui qui les casse pour construire un mur, de celui encore qui le fait dans l’optique de construire une cathédrale. La raison d’être permet de mettre du sens à ses actions et de les inscrire dans une démarche plus globale – celle de l’organisation – et d’y ajouter une part de rêve. Elle est la clé pour que tous soient engagés et alignés.

 

Rester focalisé sur la raison d’être

Comme l’entreprise de pneumatiques Michelin qui, par le biais de l’innovation, s’apprête à disrupter son marché pour rester focalisée sur sa raison d’être. Ainsi, la marque incarnée par le Bibendum teste d’ores et déjà un pneu totalement increvable. Une innovation qui peut sembler absurde voire « suicidaire » pour l’entreprise mais qui est le fondement même de sa raison d’être, et, parfaitement en phase avec le monde dans lequel évolue l’entreprise, avec le sens de l’histoire. Michelin choisit la disruption plutôt que la disparition. Aux antipodes de stratégies funestes choisies par le passé par de grandes marques comme Kodak. Pour Michelin, en fin de compte, rien ne surpasse sa raison d’être : « offrir à chacun une meilleure manière d’avancer. »

En somme, la raison d’être est une source intarissable d’innovation et de progrès pour l’entreprise, à condition qu’elle soit incarnée. Quel que soit le secteur ou la taille de l’organisation. Elle permet à chacun et à tous de s’interroger et de trouver comment avoir le plus d’impact sur le monde de manière proactive, en se déclinant à travers l’organisation. Non juste par les mots en en faisant un simple levier de communication mais en tentant plutôt de mesurer l’impact de ce qui est entrepris, à travers des indicateurs, tel qu’en récoltant des retours des clients. Rien d’abstrait donc. La raison d’être est bien concrète pour l’organisation comme pour ses clients et tous ceux qui gravitent autour d’elle.


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