Avez-vous déjà essayé d’impressionner votre chef en terminant une tâche en avance ? Et pourtant, lorsque vous avez remis votre travail avant l’échéance, il ne paraissait pas si impressionné.
Il y a une raison à cela : le patron ne vous a pas donné le vrai délai. Et ainsi, l’échéance que vous avez eu du mal à respecter semblait atténuée, voire édulcorée.
En d’autres termes, le patron vous a donné une échéance qu’il jugeait appropriée pour vous, mais dans son esprit, il se disait : « Je donne plus de temps à mes employés, mais si j’avais cette mission à faire moi-même, je la ferais bien plus vite ».
Comment pouvez-vous connaître le véritable délai que votre patron a en tête (et non celui qu’il exprime, car il pense que vous ne pouvez pas terminer la tâche aussi vite qu’il le ferait) ? Une fois qu’il vous a indiqué la date butoir (par exemple, « ce projet devrait être terminé d’ici vendredi »), posez-lui la question suivante :
« Combien de temps pensez-vous que ce projet devrait vraiment prendre ? »
Si votre relation avec votre patron est un peu plus formelle, vous pouvez poser la question autrement : « Combien de temps envisagez-vous pour la réalisation de ce projet ? »
Cette question révèle dans quelle mesure la perception de votre patron en matière de temps (et / ou de budget) peut être différente de la date butoir indiquée (par exemple, « J’ai donné à mon employé la date limite de vendredi, mais si c’était moi, je l’aurais fait pour mardi »).
Il est important de se rappeler que les patrons ont souvent fait votre travail avant d’être promus à leur poste actuel. Et la raison pour laquelle ils ont été promus, c’est qu’ils ont fait votre travail exceptionnellement bien.
Bien sûr, certains patrons ont sauté des niveaux ou ont été promus plus pour leur potentiel de leadership que pour leurs réalisations professionnelles, mais la plupart du temps, ils étaient des contributeurs individuels très performants qui ont été promus en fonction de leurs antécédents dans cet emploi.
Cela signifie que votre supérieur hiérarchique a probablement effectué des tâches similaires à celles qu’il vous confie et qu’il a sûrement en tête une idée de la rapidité avec laquelle il les achèverait. Bien entendu, il est possible qu’il s’en souvienne mal ou qu’il ait une idée probablement un peu exagérée, ou biaisée, par rapport à la réalité. Mais cela n’a aucune importance. Tout ce qui est important, c’est que votre patron ait en tête une idée de la durée réelle du projet et cette durée correspond à la norme à laquelle vous vous mesurez.
Maintenant, certains dirigeants ne baisseront pas leurs exigences. Ils ne diront pas que la date limite d’une tâche est vendredi pour être gentil ; s’ils pensent qu’ils l’auraient terminée avant mardi, ils fixeront comme date limite, mardi. Ces leaders s’appellent les Pragmatistes (cette évaluation de styles de leadership vous permettra d’identifier votre style fondamental).
Les Pragmatistes ont des critères élevés et s’attendent à ce que les membres de leur équipe se conforment à ces normes. Les Pragmatistes sont motivés, compétitifs et attachent de l’importance à la réalisation de leurs objectifs. Et ces leaders ne modifieront généralement pas leurs délais pour accommoder leurs employés. Mais les Pragmatistes représentent un pourcentage plus faible que tout autre style de leadership. La plupart des dirigeants feront une distinction entre les délais qu’ils accordent à leurs employés et ceux qu’ils se seraient donnés.
Ainsi, lorsque vous demandez à votre chef : « Combien de temps pensez-vous que ce projet devrait vraiment prendre ? », vous accomplissez deux tâches essentielles pour les impressionner.
Tout d’abord, vous essayez d’obtenir les informations dont vous avez besoin pour atteindre et dépasser leurs attentes. S’il vous dit que la date butoir est fixée au vendredi, mais qu’il se dit dans sa tête que lui-même l’aurait terminée avant mardi, vous ne l’impressionnerez pas vraiment si le projet n’est pas terminé avant mardi.
Il peut être démoralisant d’entendre dire que la date butoir est fixée au vendredi, de vous dire que vous allez devoir travailler très dur pour tout faire d’ici jeudi (en passant toute la journée à craindre de dépasser la date limite), puis de voir que votre patron a finalement l’air peu impressionné. Mais la raison pour laquelle il n’est pas impressionné, c’est que vendredi n’était pas la vraie date limite ; la vraie date limite était mardi. Et c’est ce délai que vous devez « vaincre » pour les impressionner.
Il existe une deuxième raison pour laquelle cette question est un moyen très efficace pour impressionner le boss. Quand vous demandez à votre chef : « Combien de temps pensez-vous que ce projet devrait vraiment prendre ? », vous leur dites aussi que vous comprenez qu’il existe une différence entre le délai qu’ils donnent aux employés et le délai qu’eux-mêmes arrivaient à respecter lorsqu’ils étaient à votre place.
En posant cette question, on reconnaît que le projet serait achevé plus rapidement par un chef d’entreprise que par un employé « type », et on laisse entendre également qu’on leur ressemble (c’est-à-dire que l’on est capable de terminer une tâche plus rapidement que l’employé « type »). C’est un clin d’œil subtil pour montrer que l’on comprend que tout le monde n’est pas forcément capable de respecter les critères secrets du chef, mais que, par contre, nous sommes peut-être l’un des rares à pouvoir le faire.
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