Rechercher

La grande démission en question

Octobre 2020, Shana Blackwell, 19 ans, employée d’un supermarché Walmart, démissionne en direct, à travers une vidéo Tiktok. C’est le point de départ du phénomène #quitmyjob qui va devenir viral aux États-Unis. Plus de 4,5 millions d’Américains ont ainsi démissionné depuis.

Ce mouvement est révélateur de la quête de sens des travailleurs. Cette recherche d’idéal a été fortement poussée par la pandémie qui a révolutionné notre rapport au travail. Durant cette période ponctuée de confinements, on a découvert un nouvel équilibre de vie. Les salariés américains (notamment) ont eu une réelle prise de conscience sur leurs conditions de vie et de travail rarement optimales. Ce phénomène a d’abord concerné des caissières de supermarchés, femmes de ménage, infirmières, qui subissaient majoritairement des salaires et conditions de travail déplorables. La tendance a ensuite gagné la majorité des professions, secteurs et catégories. Ainsi, des milliers de PDG ont quitté leurs fonctions, davantage en quête d’espace et de rythmes de vie moins effrénés.

Comment éviter que cette « grande démission » ne touche la France ?

Tout d’abord, les entreprises peuvent, quand c’est possible, proposer à leurs employés des conditions de travail optimales en appliquant le flex office. Un nouveau mode de travail hybride où les salariés peuvent choisir de télétravailler, d’être en présentiel ou d’alterner entre les deux. Les employés n’auraient plus la problématique du lieu comme facteur de démission.

La flexibilité des employeurs sur les horaires de leurs salariés doit être remise en question. Par exemple, certains salariés, notamment dans la Tech, préfèrent se consacrer à leurs missions la nuit. Dans la mesure du possible, et quand cela n’impacte pas le bon fonctionnement de l’activité de la société, permettre à ses employés d’aménager leurs horaires leur offre de meilleures conditions de travail.

Un meilleur cadre peut également avoir d’importantes conséquences sur l’engagement des salariés. Des géants de l’économie mondiale mettent en place dans leurs bureaux des initiatives totalement renversantes pour encourager le confort des employés : chef cuisinier disponible 24 h sur 24, toboggan, piscine, espaces de loisirs propices à la détente. Des milliers d’entreprises françaises ont par ailleurs des partenariats qui leur permettent de proposer à leurs employés des avantages dans leurs vies personnelles : abonnement à la salle de sport, voyage à prix réduit, formations gratuites, bons d’achat… Il est urgent de construire de nouveaux modèles durables et satisfaisants. Être à l’écoute de ses employés doit devenir une bonne pratique d’entreprise. Nous avons créé Caravel en 2020 dans le contexte de crise sanitaire.

Les évolutions sociétales et les nouvelles pratiques nous ont amenés à nous engager davantage auprès de nos collaborateurs en faisant de notre culture d’entreprise une force. Ces ébauches de solutions permettront-elles d’éviter la « grande démission » en France ? Face à la montée des créations d’entreprises, notamment individuelles, il sera en tout cas essentiel de trouver un cadre plus sécurisant pour ceux qui ne se retrouvent plus dans le modèle du salariat. Les organisations et les individus devront trouver rapidement un équilibre vertueux pour chacune des parties prenantes, planète incluse.

 

Tribune rédigée par Marie Janoviez, Co-Fondatrice de Caravel

 

<<< A lire également : Après la « Grande Démission », à quand une « Grande Ambition » ? >>>

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC