46,2 milliards d’euros ! C’est le montant des dividendes versés en 2016 par les sociétés du CAC 40 à leurs actionnaires. C’est également selon l’étude UDA et UDECAM menée par EY, la somme investie par les entreprises françaises pour leur communication en 2015.
46,2 milliards d’euros ! Ce chiffre représente 2,1% du PIB de la France, et en dit long sur la création de valeur que le secteur de la communication, souvent décrié, génère pour l’entreprise.
Aujourd’hui, l’identité d’une entreprise, quelle que soit sa taille, ou son secteur d’activité, n’est plus reflétée exclusivement par ses produits ou ses services, mais par le lien émotionnel qu’elle est capable de développer avec ses communautés à la fois physiques et virtuelles.
Pour revendiquer sa place au sein des comités exécutifs, le directeur de la communication doit savoir engager la société pour laquelle il travaille et ses dirigeants dans la voie du dialogue afin de leur permettre de communiquer efficacement sur leur marque mais surtout sur leurs valeurs.
Et si la communication externe répond à une logique commerciale, nous oublions, trop souvent malheureusement, que la communication interne participe activement, au même titre que les ressources humaines, à la gestion des relations au sein de l’entreprise. Ramener l’humain au cœur de la stratégie et favoriser le savoir-être sont les nouveaux enjeux auxquels les dirigeants sont confrontés pour garder leurs salariés motivés et attirer de nouveaux talents.
La communication interne devient un atout managérial pour impulser une dynamique participative, distiller du bonheur au sein des équipes et accroître la motivation des salariés. En véritable pilier qui permet à l’entreprise de rester compétitive, elle se doit donc d’être orchestrée en complémentarité de la communication externe, pour promouvoir la culture du mieux vivre et travailler ensemble, valoriser l’image de l’entreprise et renforcer le fameux message sur la qualité de vie au travail.
Un milliard d’euros, c’est le montant investi par les entreprises françaises dans leur communication interne en 2015, selon l’étude UDA et UDECAM. Mais cette part reste encore trop faible. Pourtant avec les sites de notations anonymes et les classements d’entreprises où il fait bon travailler, les salariés prennent la parole. Et aujourd’hui, ce n’est plus l’entreprise qui choisit ses talents mais les talents qui la choisissent.
Dès lors, l’entreprise part en campagne et revendique qu’il fait bon travailler chez elle. Elle s’applique donc à investir son propre champ communautaire et cette croisade lui fait prendre conscience que son capital social est bien plus précieux que son capital financier. Elle a compris et que ses meilleurs Ambassadeurs sont et resteront ses salariés.
En parallèle de cette tendance managériale, qui vise à démontrer la corrélation entre bien-être au travail et productivité individuelle, un nouveau métier a le vent en poupe, le Chief Happiness Officer. Cette nouvelle fonction qui nous vient tout droit des Etats-Unis, est de plus en plus adoptée en Europe pour améliorer la qualité au travail.
Car avec le vieillissement de la population, ce sont quatre générations qui sont amenées à travailler ensemble. Or cette cohabitation ne se fait pas toujours sans heurts. Et d’après l’étude The Workforce in Europe 2015/2016, réalisée par la société ADP, spécialiste en solutions RH, plus de 70% des salariés français sont confrontés aujourd’hui à des conflits intergénérationnels au travail.
Alors oui, face aux différences de valeurs et de comportements de plus en plus marquées entre les générations, l’entreprise doit s’appliquer à favoriser le bien-être au travail.
Mais si nous étudions attentivement la description de poste du Chief Happiness Officer, nous y retrouvons une liste de missions qui sont propres au champ d’action de la communication interne. Le Chief Happiness Officer est chargé d’organiser des événements pour garantir la cohésion des équipes, d’assurer une communication interne transparente ou encore d’accompagner les évolutions de l’entreprise relatives par exemple à une nouvelle stratégie ou un déménagement.
Mais créer un climat de confiance, développer un sentiment d’appartenance, fédérer les équipes, aider les salariés à trouver le sens de leur travail pour stimuler leur créativité, n’est-ce pas ce rôle qu’a toujours eu la communication interne ?
Et la question que nous devons nous poser, finalement le directeur de la communication d’hier n’est-il pas l’Ambassadeur du bonheur d’aujourd’hui ?
Si l’entreprise veut développer son avantage concurrentiel et gagner des parts de marché, le moment RH est venu pour elle de redonner ses lettres de noblesse à la communication interne.
Entreprises, c’est donc à vous de jouer finement la carte du Chief Happiness Officer pour devenir plus humaines.
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