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Jack Welch, Pourquoi Le Génie Du Management N’A Pas Su Assurer La Relève ?

Welch
Jack Welch, ancien PDG de Genaral Electric. Getty Images

Jack Welch, l’ancien PDG de GE (General Electric), a transformé son entreprise en une énorme multinationale, et a vécu assez longtemps pour voir tout cela s’effondrer. Lorsque Welch a démissionné, GE faisait l’envie du monde des affaires et avait la réputation de former de superbes cadres. Un géant aussi agile qu’une ballerine. Mais à la mort de Welch, l’entreprise était davantage symbolisée par des erreurs stratégiques gargantuesques et l’incompétence des cadres.

Mais la chute de GE n’efface bien évidemment pas les réalisations de Welch pendant ses années au service de l’entreprise. Son échec n’est pas dû à la façon dont il a dirigé son royaume toujours plus grand et toujours plus rentable, mais, à la personne qu’il a choisie pour lui succéder. C’est une fin tragique, car Welch avait plusieurs candidats compétents, dont beaucoup ont ensuite dirigé d’autres grandes entreprises. B.C. Forbes, fondateur de Forbes, disait toujours que l’on en apprend davantage sur les perspectives d’une entreprise en évaluant précisément son PDG, qu’en étudiant son bilan.

Lorsque Welch a pris les rênes en 1981, GE, tout comme l’économie américaine, était fatiguée et peu performante. La société était présente dans de nombreuses entreprises ; en un sens, c’était un fonds d’investissements qui gérait activement les opérations de ses participations. Welch était un dirigeant dynamique et plein d’énergie, qui a secoué GE dès le premier jour et n’a jamais cessé de le faire. Selon Steve Forbes, être à ses côtés était une expérience vivifiante, car on sentait visiblement sa concentration et son intensité presque surhumaines. Il avait aussi un franc-parler rafraîchissant. 

Sous la direction de Welch, GE est restée une entreprise multidimensionnelle, mais qui savait se débarrasser de ses activités peu performantes et de ses employés «  non productifs ». Les transactions se faisaient à un rythme effréné.

La recherche d’opportunités la plus notable se situait dans le domaine de la finance. Les années 1980 et 1990, en plein essor, ont vu la création d’une série de nouveaux instruments destinés à financer des nouvelles entreprises et à secouer les entreprises peu performantes. GE n’a pas laissé son héritage industriel entraver son expansion agressive dans ce domaine. GE Capital est devenu un colosse et une machine à profits.

L’essor de l’économie mondiale a été un vent arrière utile pendant le règne de Welch, mais ne vous y trompez pas, GE était au premier plan des événements. Son rendement pour les investisseurs a dépassé celui du marché boursier, au sens large. Malgré les licenciements et les mises à pied, la masse salariale de GE s’est accrue, tout comme ses revenus.

La crise économique de 2008, sept ans après le départ à la retraite de Welch, a failli faire sombrer GE, car GE Capital dépendait de financements à court terme, qui se sont à peu près taris pendant la panique de l’automne. GE Capital n’avait pas non plus été gérée de manière efficace, comme l’avaient été traditionnellement d’autres parties de GE. Ces gaffes ont été commises par les successeurs de Welch.

Mais il y a eu une erreur plus grave. Contrairement à ce qu’elle avait fait avec la finance, GE n’a pas vu la technologie comme un domaine mûr avec un énorme potentiel à long terme et n’a donc pas cherché à y investir avec souplesse et efficacité. Ses incursions dans le domaine de la haute technologie sont arrivées trop tard et se sont avérées bureaucratiques et déroutantes.

L’histoire de GE au cours de ce siècle est un exemple typique du fait que sur les marchés libres, le succès d’aujourd’hui ne garantit pas celui de demain. C’est une leçon que trop de gens négligent, en particulier en ce qui concerne le pouvoir et la position apparemment inattaquables de nos gros bonnets de la haute technologie.

 

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