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Intelligence Collective : Les Salariés Sont En Demande

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L’intelligence collective, c’est la capacité à mobiliser des communautés sur des enjeux clés pour « co-créer » des solutions. Telle est la définition présentée par bluenove, spécialiste du conseil en open innovation, et l’institut BVA, lors d’une grande enquête sur la thématique auprès de quatre cibles, les  entreprises, les salariés, les français et des utilisateurs de bluenove. Résultat, les salariés réclament le développement de pratiques de participation citoyenne.

Dans le monde du travail, il y a des termes qui émergent comme une mode. Depuis quelques années, la bienveillance, la résilience, les soft skills ou encore la qualité de vie au travail font leur petit bonhomme de chemin. Penchons-nous aujourd’hui sur l’expression « intelligence collective » qui creuse son sillon.

Bluenove, un cabinet spécialisé en open innovation (les grands groupes qui se tournent vers le monde des start-up pour s’en inspirer) a fait appel à l’institut BVA pour mener une grande enquête sur l’intelligence collective massive. Ils la définissent comme « la capacité à mobiliser des communautés de grande taille sur des enjeux clés pour co-créer des solutions nouvelles ».

L’étude, menée auprès d’entreprises, de salariés, de Français et d’utilisateurs de bluenove* montre notamment une demande de la part des salariés pour développer des pratiques de participation citoyenne dans l’entreprise. Près de six Français sur dix estiment ainsi que les mobilisations démocratiques doivent avoir un impact sur l’attente à l’égard des entreprises. Ces dernières sont d’ailleurs perçues comme étant en retard en matière d’intelligence collective par rapport au reste de la société : pour 45% des Français, l’intelligence collective est la plus efficace dans le milieu associatif contre 21% dans l’entreprise.

Décalage de perception

Sans détour, un consensus sur la nécessité de consulter les salariés en entreprise existe, mais l’étude montre « un décalage de perception ». En effet, 90% des salariés déclarent que « les salariés doivent être associés à la construction de la stratégie de l’entreprise », contre 77% des entreprises. Si 62% des chefs d’entreprise estiment avoir déjà consulté leurs salariés, ces derniers ne sont que 42% à déclarer avoir déjà été consulté. Pire, quand 71% des patrons se disent satisfaits de « l’attention portée à l’opinion des salariés dans leur entreprises », seuls 25% des salariés partagent cet avis. Enfin, quand 76% des chefs d’entreprise pensent que le climat interne est favorable à la mise en place de stratégies d’intelligence collective, seuls 39% des salariés sont de cet avis.

Comment s’y prennent les employeurs pour consulter leurs salariés ? Pour les entreprises qui ont réalisé des consultations internes, cela a été fait massivement sur la totalité des salariés (44%) ou pour une majorité (29%). Côté temporalité, les entreprises ayant réalisé une consultation déclarent à l’avoir fait au moins une fois dans l’année (42%), voire même plusieurs fois (33%). En revanche, côté modalités de consultations, celles-ci semblent rester basiques, en présentiel à 70% et en privilégiant le questionnaire (94%).

Culture et organisation de l’entreprise

Parmi les grands sujets de prédilection des consultations internes, sans surprise, la culture d’entreprise. Ainsi, 80% des employeurs et 72% des salariés considèrent que les démarches d’intelligence collective sont pertinentes pour débattre de la culture d’entreprise. 72% des patrons et 70% des salariés pensent qu’elles sont pertinentes quand il s’agit d’aborder l’organisation de l’entreprise. Et tout de même 68% des chefs d’entreprise et 63% des salariés plébiscitent la consultation quand il s’agit de la stratégie d’entreprise.

Loin de l’ancienne image du patron dans sa tour d’ivoire, le fait de partager la stratégie avec ses employés n’est plus du tout un signe de faiblesse, au contraire, c’est un facteur positif pour 90% des chefs d’entreprise et pour 80% des salariés.

Pour réussir une démarche d’intelligence collective, « communiquer et engager les collaborateurs » est un facteur de réussite pour 55% des entreprises et 63% des salariés. Ces derniers sont particulièrement attentifs au suivi des consultations (47% contre 37% chez les patrons), et à l’établissement d’une charte de fonctionnement de la démarche (42% contre 25%) ainsi qu’à la formalisation d’enjeux précis (40% contre 29%).

Risques

Principal risque pour les dirigeants, selon les salariés et les employeurs, dans l’instauration d’une démarche d’intelligence collective : créer des attentes non satisfaites par la suite (65%). Mais aussi, pour 60% des salariés, le fait de ne pas réussir à instaurer la confiance.

Si le sujet interpelle, les chefs d’entreprise ne sont pas du tout près à créer un poste (68%) de responsable des démarches d’intelligence collective. Mais tout de même 27% pourraient l’envisager. Et 43% des salariés seraient tentés pour occuper un tel poste. A tel point que 45% des employés verraient bien des démarches d’intelligence collective se substituer au management « classique »… contre 22% chez les chefs d’entreprise. Ce n’est donc pas pour demain.

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