Les soft skills recouvrent l’ensemble des aptitudes et compétences non techniques qui permettent à tout un chacun d’évoluer dans la vie, d’un point de vue personnel ou professionnel. Cependant, ce terme est désormais désuet et devrait être abandonné.
Le secteur du développement du leadership, dont la valeur est aujourd’hui estimée à 67 milliards de dollars et qui devrait atteindre près de 180 milliards de dollars d’ici 2032, doit corriger un problème flagrant, indubitable et de longue date : il n’existe pas de « soft skills ».
Longtemps qualifiées à tort de « soft » (comprenez « douces »), ces compétences sont en réalité le fondement d’un leadership efficace. Il est grand temps d’abandonner ce terme désuet et péjoratif et d’embrasser leur véritable essence : ces softs skills sont en réalité des compétences professionnelles.
Dissiper le mythe : les soft skills ne sont pas douces
Les compétences interpersonnelles et l’intelligence émotionnelle sont toujours qualifiées à tort de soft skills. Or, cette appellation ne reflète pas exactement l’importance réelle de ces compétences et entretient l’idée fallacieuse qu’elles sont moins importantes que les compétences techniques. Les compétences professionnelles sont plus importantes que jamais dans le monde du travail actuel, qui devient de plus en plus complexe et interconnecté. Cependant, elles ne sont absolument pas « douces ».
L’armée américaine est certainement à l’origine de cette définition. À la fin des années 1960, l’armée américaine s’est rendu compte que ces compétences dites « douces » jouaient un rôle essentiel dans la détermination des résultats des exercices militaires. Loin d’être liées à l’utilisation de machines ou d’armes, ces compétences étaient centrées sur l’élément humain : l’aptitude sociale requise pour commander des groupes, inspirer les troupes et, en fin de compte, sortir victorieux de la bataille.
À la suite de cette découverte, l’armée n’a pas perdu de temps pour approfondir les complexités de ces compétences dites « douces ». Consciente de leur importance, elle les a répertoriées et étudiées, cimentant ainsi leur place en tant que composante essentielle de la stratégie militaire et du leadership personnel. Finalement, à l’instar des tactiques de commandement et de contrôle, le concept de « soft skills » a fait son chemin dans le monde de l’entreprise.
En dehors de l’armée américaine, il est essentiel d’identifier ces compétences essentielles comme des « compétences professionnelles » ou des « compétences en matière de leadership » pour dissiper les mythes sur leur valeur.
Le pouvoir des compétences professionnelles
Comme le savent tous les dirigeants, un leadership efficace exige un mélange diversifié et harmonieux de compétences. Les dirigeants doivent gérer des relations complexes, inspirer leurs équipes et concevoir des stratégies innovantes tout en favorisant une culture de collaboration et d’amélioration continue. Il n’y a rien de « doux » dans ces responsabilités : elles constituent le fondement même sur lequel reposent les organisations prospères.
Si les compétences techniques sont essentielles, les soft skills (que l’on peut également traduire par compétences non techniques en français) sont le ciment qui unit les personnes, les équipes et les unités opérationnelles. Ces compétences englobent un large éventail d’aptitudes, notamment la communication, la résolution de problèmes, la pensée critique, l’intelligence émotionnelle et le travail d’équipe. Elles constituent la base sur laquelle les dirigeants et leurs équipes développent la confiance, la coopération et la performance. Cependant, on ne peut pas continuer à les qualifier de « douces », car c’est loin d’être le cas.
De plus, ces compétences ont une incidence directe sur les résultats d’une organisation. Selon une étude de la Society for Human Resource Management (SHRM), les entreprises qui investissent dans le développement des compétences professionnelles bénéficient d’un engagement accru de la part des employés, d’une meilleure productivité et d’un taux de conservation des effectifs plus élevé.
Devenir le champion
Alors que le monde du travail continue d’évoluer à un rythme effréné et que l’inflation et une éventuelle récession sont toujours à craindre, on se souviendra que les dirigeants qui réussissent sont ceux qui investissent dans leurs équipes pour éviter un désastre aujourd’hui et qui œuvrent pour planifier et réaliser habilement un avenir meilleur. Bien entendu, cela nécessite le développement de compétences professionnelles.
Le Forum économique mondial a également souligné l’importance croissante des compétences professionnelles au sein de la population active. Dans son rapport 2022 sur l’avenir de l’emploi, le Forum économique mondial a identifié la pensée critique, la résolution de problèmes complexes, l’intelligence émotionnelle et la créativité comme des compétences essentielles pour réussir sur le futur lieu de travail. Rien de tout cela n’est « doux ». Le rapport souligne la nécessité pour les organisations d’investir dans le développement des compétences professionnelles afin de rester compétitives dans un paysage commercial en constante évolution.
En outre, les organisations doivent se concentrer sur la construction d’une culture d’apprentissage continu, où les compétences professionnelles sont constamment affinées, et où la sagesse des autres est recherchée.
La valeur des compétences professionnelles
De nombreux cadres supérieurs reconnaissent l’importance des compétences professionnelles pour la réussite de l’entreprise. Les meilleurs d’entre eux n’utilisent pas non plus des termes tels que « compétences non techniques ».
Par exemple, Mary Barra, PDG de General Motors, souligne le rôle des compétences professionnelles dans la stimulation de l’innovation et de la croissance. Elle a notamment déclaré : « Favoriser une culture qui encourage la collaboration et la résolution créative des problèmes est essentiel à notre succès. Notre engagement à développer les compétences professionnelles au sein de notre organisation nous a permis de nous adapter au changement, de répondre aux besoins de nos clients et de garder une longueur d’avance sur la concurrence. »
De la même manière, Satya Nadella, PDG de Microsoft, évoque l’importance des compétences professionnelles pour offrir aux clients une excellente expérience. Dans son livre Hit Refresh paru en 2017, il écrit : « Chez Microsoft, nous pensons qu’investir dans le développement des compétences professionnelles de nos employés est la clé pour fournir des produits et des services exceptionnels à nos clients. »
Il est impératif d’abandonner (enfin) le terme de « soft skills » et de le remplacer par celui de « compétences professionnelles » (ou au moins « compétences en leadership ») afin de refléter avec précision l’importance et le rôle réels de ces aptitudes dans les organisations à l’heure actuelle.
L’idée dépassée de « softs skills » minimise l’importance de ces compétences et sous-estime leur rôle dans la réussite de l’entreprise, la promotion de l’innovation et la résolution des problèmes complexes du monde du travail moderne.
En adoptant le terme de « compétences professionnelles », on offre à ces éléments humains essentiels la reconnaissance et la valeur qu’ils méritent.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Dan Pontefract
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