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Future of Work | Les trois défis du freelancing pour les entreprises

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Overhead view of young Asian woman managing personal banking and finance at home. Planning budget and calculating expenses while checking her bills with calculator. Managing taxes and financial bills. Home budgeting. Concept of finance and economy
 
Il y a dix-huit mois, j’ai cofondé Envi, l’école des indépendants et du futur du travail, ma quatrième aventure entrepreneuriale. Mes précédentes entreprises étaient toutes liées à l’e-commerce, à la transformation numérique. La révolution du travail m’apparaît à bien des égards comme le prolongement logique de cette révolution digitale que j’explore et pratique depuis plus de vingt ans.
 
D’une révolution à l’autre, je vois beaucoup de similitudes, surtout dans la façon dont les entreprises accueillent ce nouveau chamboulement – pour une pionnière du Web, quelle cure de jouvence !
 
La profonde mutation du rapport au travail que l’on vit aujourd’hui exige en effet des entreprises la même capacité de remise en question, la même nécessité d’oser, agir, explorer, risquer, échouer, avant de trouver la bonne équation pour gérer l’actif humain au cœur de toute croissance.
 
Je l’ai appris avec le digital : la transformation est avant tout une question de regard.
 
Dans l’entreprise aujourd’hui, dirigeants, équipes RH et managers, tous gagneraient à décaler leur regard vers cette manne de compétences hors-les-murs que sont les indépendants. Pourquoi est-ce une sérieuse opportunité ? Comment s’en saisir avant les autres ?
 
Pour répondre à ces questions, Envi a créé le Do Tank Future of Work, un collectif de bougeurs RH ultra dynamique : 8 organisations leaders de tous secteurs désireuses de partager leurs avancées et d’expérimenter ensemble ce que sera le travail de demain. Sur le sujet du freelancing, avec l’impulsion de Malt qui connaît bien le sujet, trois défis ont été adressés, ce sont peut-être aussi les vôtres :
 
 
1/ Partir à la conquête des talents « du dehors »
 
Les Do Tankers en sont unanimement convaincus : la compétence importe plus que le statut. Salariés ou indépendants, on veut les meilleurs, et il va falloir se montrer sacrément désirable en tant que marque employeur pour les attirer. Le groupe Renault nous a partagé son besoin de compétences clés au-delà de son core business automobile : des gens très bons dans le digital, l’énergie, l’économie circulaire, la cybersécurité… Dès lors innover en matière de stratégie de recrutement signifie réussir à séduire des profils rares, très courtisés et qui n’ont pas spécialement envie d’être sur la payroll – vous avez dit challenge ?
 
2/ Bien accueillir et intégrer les indépendants qui interviennent au cœur de son organisation.
 
Le sujet du freelancing est encore trop souvent à la main des directions des achats qui les voient comme des prestataires. Chez l’Oréal, cela fait 5 ans que le sujet est une priorité RH ; chez Mazars aussi. Ils restent des exceptions. Peu d’équipes RH se sont ainsi emparées du sujet. Connaissez-vous le pourcentage de votre workforce représenté par les indépendants ? Que font-ils ? Au sein du Do Tank, les expérimentations vont bon train : comment onboarder les freelances, développer leurs compétences, gérer leur départ en animant une communauté d’Alumni ? L’innovation consiste ainsi à inventer des rituels qui constituent le socle d’une nouvelle confiance, à créer pour ces talents du « dehors » les conditions d’un engagement aussi fort qu’avec ses salariés.
 
3/ Gérer la diversité entre talents internes et freelances
 
Comment faire coexister le corps social traditionnel et les indépendants ? Quand j’habitais aux Etats-Unis, j’ai eu la chance de rencontrer Karim Lakhani, professeur d’innovation à Harvard, ainsi que feu le Professeur Katherine Phillips de Columbia Business School. Tous deux m’ont enseigné « How diversity makes us smarter », combien la capacité d’un groupe à appréhender la complexité et trouver des solutions dépend de sa volonté de croiser autour de la table des profils divers, parfois iconoclastes.  On s’entoure trop de gens qui nous ressemblent. L’entre-soi est mortifère. Les freelances incarnent une nouvelle forme de diversité qu’il va falloir traiter, au même titre que les autres.
 
Oser avoir une approche organisationnelle « augmentée » ne va pas de soi et on a d’emblée tendance à voir dans le sujet des freelances une menace plus qu’une opportunité. Il faut pourtant accepter d’être dérangé pour qu’opère l’alchimie de la diversité. 
 
Je vous invite à changer de regard sur cette nouvelle génération de talents « du dehors ». Expérimentez, partagez, frottez-vous à ce nouveau sujet ! C’est toujours dans les frottements et les divergences que se produit l’innovation.
 

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