La relation qu’entretenait les baby-boomers avec le monde du travail est bel et bien révolue ! Les Milléniaux ont tout chamboulé. Trouver un sens à son activité professionnelle tout en développant sa vie personnelle, tel est le mantra de cette génération, née avant le tournant des années 2000. Or, sur les marchés du consulting et de l’IT, où les opportunités ne manquent pas, ils sont sur-sollicités et, de fait, souvent volages. Dès lors, comment une entreprise peut-elle s’adapter à cette nouvelle donne sans perdre son ADN ? Tout simplement en jouant collectif.
Finie la routine, place aux « slashers » !
Rejet du consumérisme, bien-être au travail, quête de sens… : les 20-35 ans, les Milléniaux ont littéralement fait exploser les codes de la relation au travail. Dans les métiers du consulting notamment, les entreprises et leurs managers, quadra et quinqua pour la plupart, font désormais face à une situation pour eux inédite : les salariés fidèles se font rares. Aujourd’hui, un collaborateur envisage son parcours professionnel comme une formation permanente, un moyen d’évoluer plus vite. Au bout de 2 ans passés à un poste, il n’hésite donc plus à aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Finie la routine, place au challenge, à la remise en question et au nouveau coup de boost. C’est la tendance des « slashers » ! Le statut de freelance n’est plus craint mais revendiqué comme une source de liberté. En somme, on pioche ce qu’il y a de meilleur dans les entreprises pour lesquels on travaille.
Le tout-en-un
Face à ce grand chambardement, les entreprises tentent tant bien que mal de s’adapter. Elles développent leur marque employeur pour se rendre plus attractives et fidéliser leurs équipes. Bien-être au travail, promotion rapide, missions plus critiques, intrapreneuriat… Les initiatives se multiplient jusqu’à développer des systèmes associant ubérisation du travail et sécurité d’un CDI. Certains collaborateurs apprécient ainsi d’être payés pour ce qu’ils font vraiment et de développer leur propre activité tout en ayant le choix de lever le pied à tout moment pour privilégier leur vie privée.
Mais dans certains secteurs tendus en matière d’emploi, comme le consulting et l’IT, les entreprises ont bien du mal à limiter le turnover au sein de leurs équipes. Malgré tous leurs efforts, elles doivent admettre l’évidence : les talents viennent apprendre chez elles bien souvent sans aucune intention d’y faire carrière. Reste à gérer ce défi RH qui se traduit tous les 2 ou 3 ans par un renouvellement quasi complet de ses équipes. Comment dans ces conditions préserver l’ADN, la culture de son entreprise ?
Faire du turnover des milléniaux un atout
« Une équipe est performante lorsque sa force collective est supérieure à celle de ses talents individuels », lançait Didier Deschamps lors de la victoire de la France à la Coupe du Monde de football l’été dernier. À l’instar d’une équipe sportive, une entreprise puise sa force dans son collectif plus que dans ses individualités. Cette force réside avant tout dans la valeur pérenne qui la définit et guide sa ligne de conduite tant en termes de management que de business. Le turnover ne doit donc pas être perçu comme une menace, mais plutôt comme un nouveau paramètre de l’équation de la vie de l’entreprise. Les Milléniaux ont la bougeotte ? Très bien, rendez inoubliable leur passage dans votre entreprise, ils deviendront vos meilleurs ambassadeurs dans leurs futures aventures professionnelles.
Un engagement au quotidien
Mais cela nécessite un travail au quotidien qui s’anticipe, se cultive et se développe à tous les niveaux et à toutes les étapes de la vie de l’entreprise. À commencer par le recrutement où le sur-mesure s’impose. Au-delà des qualifications techniques du candidat, ce sont les soft skills en adéquation avec l’ADN de l’entreprise qui doivent primer. Le management est dans ce domaine central et doit incarner et porter des valeurs fortes. Plus largement, c’est en privilégiant une forte cohésion interne, que ce soit par du team building, des challenges ou autres tournois sportifs, que le collectif nourrit la culture de l’entreprise.
Toutefois, celle-ci ne vaut que si elle est partagée : donner à tous des chances équitables d’évolution et de nouvelles responsabilités en fait partie. Tout comme la pratique inspirante du « test & learn » qui favorise la remise en question, l’écoute et l’ouverture d’esprit. Évidemment, un lieu de travail convivial, collaboratif, agréable, avec des zones de détente et de brainstorming, est un atout indéniable. Loin d’être anecdotique, un cadre dans lequel on se sent bien est propice à l’émulation et souvent la première vitrine des valeurs de l’entreprise pour ses clients. Enfin, cet engagement doit être porté par une communication interne adéquate, trop souvent négligée par les entreprises. Elle est finalement ce liant qui rappelle aux nouveaux comme aux plus anciens que l’ADN de l’entreprise transcende les départs et les fluctuations des effectifs.
Par Antoine Gurwitch, fondateur de Ad’s up Consulting
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