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Faites De Votre Déjeuner Une Parenthèse Antistress !

Prendre un lourd déjeuner dans une cantine bruyante augmente le niveau de stress et diminue les performances professionnelles de l’après-midi. Moralité : il est indispensable d’apprendre à faire de son repas de midi une parenthèse antistress. Voici quelques règles à respecter.

Entre la cantine de la grande entreprise et le petit restaurant proche de la PME, il est rare que les conditions soient réunies pour s’approcher de l’idéal du repas de midi, le plus important de la journée selon l’Ayurvéda. Il exige entre autre une atmosphère calme, une nourriture « bio » satisfaisant les six goûts, de l’eau chaude, etc. L’importance de ce repas commence à être reconnue par la science. Une étude parue dans l’International Journal of Obesity montre que manger le repas principal le soir, comme le font la plupart des salariés américains, fait grossir alors que si ce repas principal est pris avant 14 heures, il y a perte de poids. Dans beaucoup de cultures traditionnelles, le dîner consiste souvent en une simple soupe. Les efforts pour prendre le repas de midi dans les meilleures conditions possibles sont donc essentiels pour le bien-être et pour la productivité. Des entreprises comme Google qui instaurent de manger en silence le vendredi midi commencent à faire école. D’où la question : comment échapper le plus possible aux inconvénients des conditions de la restauration française, voire de faire de votre repas de midi une véritable parenthèse antistress, même si vous avez un important repas d’affaire inscrit à votre agenda? Voici quelques règles pour y parvenir.

 

Si vous n’avez pas faim, ou si vous êtes perturbé émotionnellement, le mieux serait de sauter le repas en vous contentant d’une pomme « bio » et d’une tisane par exemple. On trouve des pommes « bio » un peu partout, y compris dans les nouvelles sandwicheries ouvertes par les grandes surfaces près des grands centres d’affaires. Si vous êtes énervé ou n’avez pas digéré le repas précédant, une tisane à la menthe conviendra parfaitement. Profitez-en aussi pour faire une promenade dans la verdure afin de vous aérer après avoir mangé votre pomme et bu votre tisane. Si vous avez faim et donc l’intention de déjeuner, cherchez un restaurant calme ou allez-y tôt, vers midi par exemple. Même les plus bruyants sont calmes à cette heure de la journée. Ce conseil vaut aussi pour la cantine qui devient très bruyante après 12H45 ! Si vous vous couchez avant 22H et prenez un petit déjeuner léger, votre appétit risque d’être aiguisé bien avant midi. Vous pourrez alors manger assis et dans le calme… si vous avez pris la précaution d’éteindre votre smartphone ou votre mobile. C’est un point capital. Une trêve des emails est indispensable : 75 % des cadres et 39 % des salariés déclarent utiliser les nouvelles technologies pour leur usage professionnel sur leur temps personnel. Pourtant, couper son mobile pour être au calme est favorable à la santé. Une étude parue dans la revue médicale Chronobiology International  montre en effet une corrélation entre le travail en dehors des heures de bureau et la dégradation de la santé. Des troubles musculo-squelettiques, psychologiques, gastro-intestinaux et cardiovasculaires sont les effets les plus courants selon cette étude.

 

En un mot, ne faites rien d’autre pendant que vous mangez. Ne répondez pas aux emails, ne lisez pas le journal du jour, ne prenez pas de notes, ne regardez pas la TV, portez votre attention sur votre repas et ce que vous mangez. Si vous êtes accompagné, préférez la compagnie de collègues avec lesquels vous vous entendez bien et qui cherchent comme vous le calme pour déjeuner. Évitez les personnes trop bavardes ou celles qui abordent des sujets polémiques à l’heure du repas. Afin de prêter entièrement attention à ce que vous mangez, prenez tout votre temps et savourez le goût des aliments en mâchant longuement et très lentement et en posant votre fourchette entre chaque bouchée. Laissez passer quelques secondes entre chaque bouchée. Selon l’Ayurvéda, cette habitude équilibre le dosha Vata et diminue le stress et le vagabondage mental.

 

 

Installé à votre table, repérez rapidement dans la carte ce qui ne convient pas, les aliments lourds (fromages à pâte cuites, fritures, charcuteries, purée de pommes de terre, plats en sauce, etc.) ainsi que les desserts, à éviter autant que faire se peut. Concernant l’alimentation, l’Ayurvéda conseille vivement de satisfaire chaque jour les six goûts. On trouve facilement dans une carte de restaurant des plats contenant les goûts salé, sucré, acide et piquant, moins couramment le goût amer et plus difficilement le goût astringent. Dans la liste des aliments au goût amer, on trouve toutes les variétés de salades vertes, les endives ou le céleri. On les trouve préparés en salade dans la plupart des restaurants ou des cantines. Sont également amers le radis, le concombre, le chou de Bruxelles, l’abricot et l’huile d’olive.

Au chapitre des aliments astringents, plus difficiles à trouver régulièrement en restauration d’entreprise, citons l’artichaut, la chicorée, l’avoine, la noix, la pomme, le kaki, la nèfle, le coing, la grenade ou la  framboise !

Au sujet du goût piquant, évitez le Tabasco ou équivalent et adoptez  le gingembre frais ou le poivre noir. L’acide se trouve entre autre dans la tomate et ses nombreuses préparations.

Au goût sucré du sucre industriel, préférez celui plus naturel du riz ou de céréales comme le blé. Le sucre de table alourdit et favorise le vieillissement. Évitez si possible le pain ainsi que tout ce qui est fermenté. Une petite dose d’oméga-3 vous aidera à lutter contre le stress. Demandez donc une salade aux noix ou, si connaissez la provenance du poisson que l’on vous sert, une dorade ou même une darne de saumon vapeur (pas de saumon fumé, toxique et lourd à digérer). Pour ce qui est de la boisson, pas d’eau glacée ni d’eau à bulles. Quelques doigts d’eau plate à température ambiante suffiront pour humecter le bol alimentaire sans noyer la digestion.

Apprenez aussi à repérer ce qui convient selon le type de restaurant où vous allez. Dans un restaurant asiatique, préférez le rouleau de printemps à la friture des nems. Après une telle entrée, vous trouverez sans mal du riz blanc, des brocolis vapeur et un peu de poisson pour les oméga-3. Demandez aussi un peu de gingembre frais pour la digestion et surtout, évitez de saler à la sauce de soja, trop salée et fermentée. Dans un japonais, vous aurez facilement votre dose d’oméga-3. Les six goûts seront satisfaits car on vous servira d’office du gingembre, du raifort, de la soupe de miso, du chou, du riz et des algues. Soyez là encore prudents avec les sauces à base de soja. Dans un italien, préférez les pâtes simples à la sauce tomate à la traditionnelle pizza, lourde à digérer. Dans un restaurant oriental, le couscous est une valeur sûre avec ses légumes, de même que le Tajine de légumes. Dans un restaurant français, insistez pour avoir des légumes verts à la place des frites. Préférez les restaurants de poisson. Si vous êtes chanceux, vous avez près de votre bureau un restaurant végétarien qui propose une cuisine « bio » riche en nutriments et exempte de pesticides.

Évitez bien sûr les sandwiches que l’on mange sur le pouce ou sur sa table de travail, entre l’envoi d’un email et la lecture d’un fichier Word ! Une fois le repas terminé, restez assis cinq à dix minutes sans bouger de votre place. Ensuite, promenez-vous une dizaine de minutes afin de mettre en route la digestion dans de bonnes conditions.

Lors d’un repas d’affaire plus formel, une salade avec noix en entrée et un poisson accompagné d’un légume et d’un peu de riz sera une bonne parenthèse antistress si vous mangez dans le calme et avec attention. Prenez quelques doigts de vin si votre convive en consomme. Point important, si votre repas s’inscrit dans une démarche commerciale, programmez la négociation pour l’après-midi, aux heures du cycle Vata (14H-18H), favorable à la communication. Et surtout, ne négociez pas le ventre vide, ce qui est le cas en fin de matinée. Le manager qui a faim a tendance à se concentrer sur ses besoins immédiats et plus difficilement sur autre chose, en particulier les besoins des autres, un état peu favorable à une issue positive en cas de négociation. Adoptez donc la règle qui consiste à déjeuner avant toute négociation ainsi que l’ont expliqué les professeurs Emily Zitek de Cornell University et Alexander Jordan de Dartmouth College lors d’une conférence tenue récemment à l’Academy of Management. Cette règle résulte d’une étude réalisée par les deux chercheurs sur deux groupes d’étudiants de premier cycle, invités à répondre à des questions de business dans une salle sentant ou ne sentant pas une odeur alléchante de pizza. Quand la faim se fait sentir, l’individu devient plus égoïste, plus fermé, voire plus malhonnête, ce qui complique les négociations.

Alors, bon appétit !

 

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