Entretien d’embauche | Comment répondre à la question « Quels sont vos points faibles ? » sans tomber dans le cliché

« Quels sont vos points faibles ? » est l’une des questions les plus courantes et les plus redoutées lors d’un entretien d’embauche. Tout le monde possède des points faibles, bien sûr, mais le défi consiste à partager une faiblesse qui soit honnête sans pour autant dévier vers un échec insurmontable ou une cause de rejet immédiat.

Article de Mark Murphy pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

Donner un point faible qui n’en est pas un (par exemple, « je m’inquiète trop », « je travaille trop » ou « je suis perfectionniste ») semble banal et artificiel, ce n’est donc pas une bonne approche. Privilégiez plutôt une réponse qui mette en évidence votre conscience de soi, votre growth mindset (état d’esprit de croissance) et votre attachement au développement personnel.

En général, les recruteurs ne cherchent pas à vous tendre un piège ou à trouver une raison de ne pas vous embaucher. Ils veulent simplement voir deux choses :

• La conscience de soi : comprenez-vous les domaines dans lesquels vous devez vous améliorer ?
• L’état de croissance : êtes-vous proactif pour transformer ces faiblesses en points forts ?

Pour élaborer votre réponse, choisissez d’abord un point faible réel que vous vous efforcez de surmonter. Ne choisissez pas un point faible qui mettrait fin à votre carrière ou qui nécessiterait des années d’efforts herculéens pour être surmontée. L’objectif est de montrer que vous avez reconnu un point faible et que vous êtes sur la bonne voie pour le résoudre.

Ensuite, rassemblez les détails des actions que vous avez entreprises pour surmonter ce point faible, démontrant ainsi votre volonté de vous améliorer. Puis, trouvez un point faible que vous aviez auparavant et que vous avez résolu depuis. Considérez cela comme un exemple concret du succès que vous avez obtenu en surmontant vos points faibles et peut-être même en transformant un point faible en force.

Voici un exemple de réponse portant sur la gestion du temps :

« Dans le passé, je me suis rendu compte que j’avais parfois du mal à gérer mon temps, en particulier lorsque je devais jongler avec plusieurs projets. Cela me conduisait parfois à faire des heures supplémentaires pour respecter les délais. Conscient de cette situation, j’ai pris trois mesures. Tout d’abord, j’ai mis en place un exercice quotidien d’établissement des priorités qui consiste à organiser des réunions matinales de sept minutes avec chacune de mes deux équipes de projet. Nous trions les priorités de la journée et identifions les obstacles. Cette pratique a déjà porté ses fruits et nous sommes actuellement en avance sur le calendrier des deux projets. Deuxièmement, nous mettons en place un outil de gestion de projet en ligne. Bien que nous soyons tous encore en train de nous former à cet outil, les deux équipes sont très enthousiastes quant à son potentiel. Troisièmement, j’ai instauré un tête-à-tête hebdomadaire avec ma supérieure pour m’assurer que je donne la priorité au projet qu’elle considère comme le plus important. »

Pourquoi cette réponse fonctionne-t-elle ? Tout d’abord, elle démontre un niveau élevé de conscience de soi, en reconnaissant un véritable domaine d’amélioration plutôt qu’en recourant à des clichés ou à des forces déguisées. Cette honnêteté est rafraîchissante et renforce la confiance. De plus, elle témoigne d’un état d’esprit de croissance en admettant non seulement une faiblesse, mais aussi en détaillant les mesures spécifiques et réalisables qui ont été prises pour la surmonter. Ces mesures témoignent de l’approche proactive du candidat et de sa capacité à mettre en œuvre des solutions pratiques, ce qui indique qu’il est non seulement conscient de ses domaines d’amélioration, mais qu’il s’efforce activement de les résoudre. L’inclusion de mesures telles que des exercices quotidiens d’établissement de priorités, l’adoption d’un outil de gestion de projet en ligne et des entretiens réguliers avec le supérieur hiérarchique mettent en évidence une approche structurée et réfléchie du développement personnel.

Enfin, cette réponse déplace subtilement l’attention du point faible lui-même vers les améliorations et les résultats positifs qui ont résulté de sa résolution, transformant un point négatif potentiel en un récit convaincant de croissance et d’adaptabilité. Cette réponse ne se contente pas de répondre à la question posée lors de l’entretien d’embauche, elle positionne également le candidat comme une personne résiliente et tournée vers l’avenir, faisant de sa réponse un témoignage puissant de son caractère et de son éthique de travail.

Cette question est une occasion en or de montrer votre engagement en faveur du développement personnel et professionnel lors de l’entretien d’embauche. En choisissant judicieusement un point faible, en fournissant un contexte et en soulignant les mesures que vous avez prises pour vous améliorer, vous faites preuve à la fois de conscience de soi et d’un état d’esprit proactif : des qualités très recherchées dans le monde du travail moderne. Rappelez-vous que tout le monde a des points à améliorer. C’est la manière dont vous les abordez et y travaillez qui vous distingue des autres.

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