La diversité n’est pas ou peu présente dans le monde du travail ou leur entreprise pour 40% des Français. Les préjugés et l’endogamie des recruteurs sont perçus comme les principaux freins à la diversité dans le monde du travail d’après un sondage Elabe pour la fondation Mozaik.
Pluralité des parcours, parité, diversité des origines sociales et géographiques : la « diversité » est un enjeu managérial majeur pour les entreprises d’aujourd’hui. Mais demeure une problématique difficilement solvable. Pour 40% des Français, la diversité n’est pas ou peu présente dans le monde du travail ou leur entreprise. Pourquoi, selon eux ?
61% des Français citent le poids des préjugés comme critère qui freine la diversité dans le monde du travail, et plus d’un tiers cite ce critère comme le 1er frein à la diversité sociale, éthique et culturelle.
Entre-soi
Pour les interviewés, l’entre-soi, cité à 48%, est le second frein majeur. L’échantillon estime ainsi que les managers et les responsables des ressources humaines recrutent principalement des personnes ayant le même diplôme, la même origine sociale, culturelle et/ou ethnique qu’eux.
Autre enseignement, la perception de la diversité n’est pas la même selon les secteurs d’activité. La présence de la diversité est ainsi perçue plus fortement dans le BTP (73%), les transports (68%), l’industrie (67%) ou encore l’hébergement/restauration (66%). A l’inverse, 58% des sondés estiment que l’univers tertiaire (banque/assurance/immobilier) n’est pas ou peu diversifié, l’enseignement arrivant en second à 48% et l’administration publique à 44%.
La diversité, un atout
Pour autant, le même sondage révèle que 86% des interviewés estiment que la diversité sociale, culturelle et ethnique est un atout pour le monde du travail. Parmi les apports cités, 51 % estiment qu’elle est un atout pour la créativité et l’innovation grâce à la présence d’une pluralité de points de vue, et 25% qu’elle favorise la performance économique de l’entreprise.
Un constat encourageant mais qui appelle surtout à un changement, selon Saïd Hammouche, Président de la Fondation Mozaïk : « Ce plébiscite doit interpeller les dirigeants et les recruteurs. Parce que la réalité ne rejoint pas cette attente. A compétences égales, il y a rupture de l’égalité de traitement. Les talents des territoires moins privilégiés peinent toujours à obtenir des entretiens : ils doivent envoyer 2,5 fois plus de CV que les autres pour être reçus en entretien et, dans les quartiers prioritaires de la ville, le taux de chômage atteint 45% pour les jeunes de moins de 25 ans et 22,7 % pour les 25-49 ans. Ce qui me frappe également, c’est le fait que les Français font peu de lien entre créativité et innovation d’une part, et performance d’autre part. Plusieurs études montrent que la diversité contribue à une augmentation de la performance de l’entreprise. »
Preuve du chemin qui reste à parcourir pour les décideurs, les associations (76%) et les salariés (71%) sont les premiers cités lorsqu’il s’agit de faire confiance à un acteur pour promouvoir la diversité sociale, culturelle et ethnique, loin devant les DRH (43%) et dirigeants (40%).
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