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DOSSIER : Le Palmarès des « Executive MBA » hexagonaux

Ces programmes sélectifs, destinés à des profils de haut niveau, sont devenus un incontournable de la formation continue du top management. Accélérateur de carrière ou tremplin pour une reconversion, l’Executive MBA séduit un panel de candidats toujours plus large. 


Apparu dès les années 1940 aux États-Unis, comme son grand frère le Master in Business Administration (MBA), l’Excutive MBA ou « EMBA » s’est peu à peu imposé en France à partir des années 1990. Les écoles de commerce se sont approprié cette formation, qui leur permet d’étoffer leur offre et de capter un public de dirigeants expérimentés en quête d’un nouveau challenge. Forbes France vous propose un tour d’horizon des différents enjeux inhérents à ce programme, accompagné d’un banc d’essai des formations majeures en France. 

 

1. Préparer sa seconde partie de vie professionnelle 

Pour prétendre à un EMBA, il faut détenir un diplôme de niveau bachelor ou master et faire la preuve d’une expérience professionnelle d’au moins quatre années en entreprise. Ces critères, qui varient selon les écoles de commerce, ont pour objectif de sélectionner des candidats expérimentés et à fort potentiel. Ainsi, au sein de l’EM Lyon, « les étudiants ont plutôt entre quinze et vingt ans d’expérience acquise dans des domaines aussi divers que la R&D, le commerce ou encore l’ingénierie » explique Stéphanie Ousaci, responsable qualité et développement de l’Executive MBA. 

 

Au-delà des questions de diplômes et d’expérience, les prétendants au diplômes d’EMBA partagent le fait d’être à un moment charnière de leur carrière. « Il y a encore cinq ans, l’EMBA était perçu comme un tremplin vers une position supérieure, un passage obligé pour décrocher un poste de direction dans une entreprise. Aujourd’hui, ce diplôme est davantage perçu comme un couteau suisse, un outil de mobilité transversale, qui permet d’acquérir une vision à 360° de l’entreprise, mais également de changer de secteur d’activité » développe Stéphane Canonne, directeur du programme EMBA de l’Edhec. 

 

2. Une formation intensive, de plus en plus personnalisée

L‘Executive MBA peut être suivi, selon les écoles, à temps plein ou à temps partiel, au choix du candidat en fonction de sa situation professionnelle. Les dirigeants ou salariés optent en général pour la seconde option, qui permet de rester en activité tout en se formant sur deux ans. La version temps plein concentrée sur un an s’adresse, quant à elle, aux profils en reconversion après un plan de départ volontaire, par exemple. Crise sanitaire oblige, les modules de formation se répartissent désormais entre cours à distance, et cours en présentiel. 

L’EMBA est organisé autour d’un tronc commun de fondamentaux, « dont l’objectif est de fournir aux participants tous les outils nécessaires pour auditer une entreprise et mettre en œuvre les plans d’actions nécessaires » comme le rappelle Anne Lefevre, directrice des admissions de l’EDC : « L’Executive Master in Management s’est adapté à la diversité des projets professionnels, et à son environnement. » Impossible aujourd’hui de faire l’impasse sur les enjeux d’une politique RSE, ou la transformation digitale d’une entreprise. Les écoles de commerce l’ont bien compris, et étendent leur offre en conséquence. 

Pour tirer le meilleur parti de l’EMBA, l’accent est mis sur la personnalisation. L’Edhec propose aux participants de moduler leur parcours en choisissant six cours parmi un portefeuille de dix-huit électifs, quand l’Insead a pris le parti d’axer la formation sur l’entrepreneuriat, à l’image de la master class sur le leadership entrepreneurial ou l’organisation d’un bootcamp sur les objectifs de développement durable (ODD). 

Depuis la refonte de son programme Executive Master in Management, l’EDC a mis en place cinq modules, que sont le luxury management, l’innovation, le business développement, l’entrepreneuriat et la transformation digitale, sous forme de séminaires positionnés en seconde partie de formation. Un timing volontairement choisi par l’école pour donner aux candidats le temps nécessaire à la construction de leur projet professionnel. En effet, comme l’explique Catherine Chassanite, responsable pédagogique du programme EMBA d’Audencia, « Si une partie importante de la promotion est au clair sur ses ambitions professionnelles, plusieurs d’entre eux vont évoluer en cours de formation, car l’EMBA est avant tout une expérience personnelle de transformation. Au contact du corps professoral et des autres élèves, chaque participant est amené à se remettre en question et à challenger ce qu’il tenait pour acquis« .  Selon les écoles de commerce, de 10 % à 20 % des participants se tournent en fin de programme vers un projet entrepreneurial. En complément des cours, le projet de consulting est également un levier de personnalisation. « Le candidat peut, au choix, travailler sur un projet stratégique de son entreprise et ainsi prendre de l’avance sur son évolution de poste, ou démarrer un projet entrepreneurial qui pourra être incubé au sein de l’école, qui est présente à Station F » détaille Stéphane, directeur du programme EMBA de l’Edhec. Autre atout phare de la formation EMBA, l’accès à des ateliers collectifs de développement personnel, et pour certaines écoles, des séances de coaching individualisé positionnées tout au long du parcours pour aider les candidats à prendre leur envol. 

 

3. Quel retour sur investissement pour les candidats

Sans surprise, une formation d’un tel niveau nécessite un engagement personnel des étudiants, ainsi qu’un investissement financier conséquent. Avec un ticket de départ avoisinant les 30 000 €, l’EMBA n’est pas à la portée de toutes les bourses. Heureusement, les mécanismes de financement ne manquent pas pour concrétiser ce projet professionnel. Sponsoring par l’employeur (même s’il a tendance à se raréfier depuis la crise de Covid-19), financement par le CPF, ou encore prêt bancaire font partie des pistes à étudier pour consolider le volet financement d’une candidature. « La majorité de nos étudiants (64 %) financent seuls leur formation, tandis que 36 % des participants bénéficient d’un soutien à 100 % de leur employeur » précise Fabien Seraidarian, directeur académique du Global Executive MBA de Skema. Même constat au sein de l’EMBA de HEC Paris, où 25 % des étudiants sont financés par leur employeur. Selon Andrea Masini, le directeur délégué des programmes MBA de HEC Paris, ce chiffre s’explique par le profil très international des candidats. « L’EMBA est perçu comme un tel accélérateur de transition de carrière, qu’il s’inscrit dans une démarche personnelle du candidat qui n’hésite pas à mobiliser ses fonds propres pour concrétiser son projet ».

 

Outre la formation académique et l’expérience humaine que viennent chercher les candidats, l’accès au réseau des écoles de commerce apparaît vite en toile de fond des échanges. Les alumni ont non seulement accès au réseau global des anciens élèves, mais ils bénéficient également d’un lien privilégié avec les précédentes promotions d’EMBA. « Les étudiants du Global EMBA font partie du réseau Skema Alumni, une communauté de 48 000 diplômés présents sur les cinq continents dans plus de 145 pays » précise Fabien Seraidarian, directeur académique. Un précieux sésame quand on sait que ces diplômés occupent pour la plupart des postes de haut management.

 

Dossier réalisé par Marie-Caroline Selmer

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