Dans cette période de crise sanitaire qui se double d’une crise économique, les entreprises seront mobilisées en première ligne pour apporter des solutions et maintenir l’activité du pays. Quel regard portent les chefs d’entreprise et les salariés sur la crise qui nous attend ?
Le Groupe AÉSIO, acteur majeur de la protection des personnes et de la prévoyance, a souhaité mettre en lumière le regard que les chefs d’entreprises portent sur la crise. Le groupe mutualiste a chargé l’institut de sondage Harris Interactive de mener une enquête en se penchant spécifiquement sur les dirigeants et salariés de TPE et PME, structures touchées en premier lieu.
Quelques points d’alignement ressortent quant au ressenti des dirigeants et des salariés face à la crise. Tous, ou presque, anticipent dans les cinq prochaines années une nouvelle crise sanitaire. Pour autant, la perception des dirigeants et des salariés diverge sur les mesures à la fois sur les priorités du moment (prise de congés, prime exceptionnelle…) et de ce que pourrait être le « monde d’après » (télétravail, échelle des salaires…). Autant d’éléments utiles pour définir les grands axes du dialogue social dans les prochains mois, et les problématiques qui structureront l’après-crise à plus long terme.
Acteurs de la résilience
Si, pour la grande majorité des dirigeants de TPE et PME, la période de confinement a été une période de stress lié à l’activité de l’entreprise, 94% d’entre eux déclarent avoir fait preuve de résilience dans la période, en acceptant simplement la situation. Preuve d’une volonté d’affronter les risques qui se présentent, 84% des dirigeants estiment probable que la France soit confrontée dans les 5 prochaines années à une nouvelle crise sanitaire, la plupart comptant mettre en place un plan de continuation d’activité en cas de nouvelle crise. Côté salariés, les résultats sont sensiblement comparables. Pour 80% d’entre eux, la période de confinement a été une période de résilience et 89% jugent qu’un plan de continuation d’activité en cas de nouvelle crise serait une bonne chose.
Malgré une confiance dégradée, la crise a permis de développer une capacité à saisir les opportunités. Seuls deux-tiers des dirigeants interrogés se déclarent confiants quant à la survie de leur entreprise. Cette proportion est encore plus faible chez les dirigeants d’entreprises frappées de plein fouet par la crise à l’image du commerce, de l’hôtellerie, de la restauration ou encore des transports. Il ressort toutefois que 62% des dirigeants identifient au moins une opportunité pour leur entreprise entre meilleure organisation, conquête de nouveaux marchés et transition numérique.
Unis face à la crise, mais pas sur les mesures à prendre
Si la période de confinement a été vécu comme une période de stress pour salariés et dirigeants, une très large majorité déclare avoir eu peur pour leur santé et celle de leurs proches. Au sujet de leurs salariés, les dirigeants émettent un diagnostic plutôt juste, ayant majoritairement conscience de la peur engendrée, d’un niveau de stress professionnel bien présent mais moindre que le leur selon eux (66%), et du ralentissement du rythme de l’activité.
Enfin, le regard porté sur les mesures prises par les pouvoirs publics dans la période est partagé puisque la majorité des dirigeants comme des salariés les approuve, mais regrette leur insuffisance en termes de prêt bancaire garanti par l’État et fonds de solidarité. À noter que le chômage partiel a quant à lui tendance à être jugé suffisant, même si les salariés se montrent plus indécis (47%) que les chefs d’entreprises (59%). Sans surprise, la quasi-totalité des dirigeants et des salariés interrogés se rejoignent sur l’impératif de mettre en place des mesures pour assurer la sécurité sanitaire dans l’entreprise. En revanche, leur perception diverge sur deux mesures qui peuvent être prises à court terme pour « amortir » le choc de la crise : faciliter la prise de congés n’est envisagé que par 55% des dirigeants, quand 83% des salariés l’estiment essentielle ; Seuls 24% des dirigeants envisagent de verser une prime exceptionnelle aux salariés ayant travaillé pendant la période de confinement, alors que 90% des salariés interrogés souhaitent la voir mise en place.
Une vision commune du « monde d’après » qui reste à construire
Dirigeants comme salariés anticipent une nouvelle crise dans les cinq prochaines années. Cette vision commune n’empêche pas un regard très contrasté sur certaines mesures structurantes pour le monde du travail et la société dans les années à venir. En effet, Si 88% des salariés souhaitent avoir la possibilité de télétravailler régulièrement, seuls 26% des dirigeants envisagent de prendre une telle mesure. De même, 84% des salariés estiment qu’un renouvellement du parc informatique de leur entreprise, en privilégiant le matériel permettant le travail en mobilité, est souhaitable. Pourtant, seuls 16% des dirigeants l’envisagent à ce jour. Enfin, pour 73% des salariés, la crise serait l’occasion de mettre en place une nouvelle échelle des salaires dans l’entreprise. Mesure à laquelle seulement 6% des dirigeants se disent prêts à souscrire.
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