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Couvre-feu : comment s’organise-t-on ? Histoire de nos vies…

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Sources : GettyImages

Avec le couvre-feu de 18 heures généralisé à l’ensemble du territoire métropolitain il y a trois semaines, les acteurs du commerce se sont adaptés au maximum. L’adaptation… un mot d’ordre qui prévaut depuis presque un an.

Cet article, c’est l’histoire du quotidien des Français. Forbes France a demandé à ses reporters de recueillir des témoignages, croquer des scènes de la vie courante, avec l’espoir de sortir de cet hiver interminable.

 

Il est 9 heures, deux heures plus tôt que l’horaire habituel quand le salon de coiffure situé aux alentours du marché Poncelet, quartier commerçant parisien très prisé des amateurs des bonnes adresses de bouche, lève le rideau. A l’instar de nombreux commerçants soumis aux aléas des décisions gouvernementales pour freiner la propagation du virus Covid-19, Valérie, qui travaille depuis 25 ans au salon, est plutôt positive : « On est privé de notre 18h-21h où on accueillait beaucoup d’habitués après le bureau, du coup on ouvre le lundi et on a adapté nos horaires ». Jérôme, gérant d’une boutique de prêt-à-porter (pour homme) à quelques encablures, ne cache pas son soulagement de ne pas avoir été confiné le week-end pendant les soldes : « on a échappé au pire, aujourd’hui j’essaie de donner des rendez-vous à mes clients fidèles en leur préparant une sélection… mais c’est globalement difficile, en fermant si tôt, de créer le désir d’acheter, les clients sont un peu pressés. »

Valérie : «  il n’y a plus de soirée ou d’événement familial qui justifie de se faire belle avec par exemple un brushing… »

Pressés, stressés… la crise pandémique agit comme un poids – dans un climat propice aux rumeurs d’un re-confinement – sur le moral des Français qui ont du mal à se projeter et se limitent à l’essentiel dans leurs achats « Nous avons globalement moins de rendez-vous, car nos clients ne viennent au salon que par nécessité, quand ils n’ont plus le choix pour une coupe ou une couleur » explique Valérie, avant d’ajouter «  il n’y a plus de soirée ou d’événement familial qui justifie de se faire belle avec par exemple un brushing… » L’indicateur de l’Insee sur la «confiance des ménages » ou « moral des ménages » a enregistré une chute historique depuis sa création de 43 points. Si les commerçants s’adaptent en essayant de trouver des solutions, ils constatent pour la plupart une baisse conséquente de leur chiffre d’affaires, « environ 30% de ma clientèle » estime la coiffeuse.

La vie masquée est désormais une habitude. Nous rencontrons Patrick, esprit fantasque qui depuis plusieurs mois ne travaille plus : la brasserie où d’habitude il donne sa puissance est fermée. « Les chaises et les tables sont empilées les unes sur les autres, dit-il. D’ordinaire ça vibrionne, ça pulse. Un jour cela reprendra ». D’humeur joyeuse malgré cette épreuve, il s’amuse : « Nous sommes des Zorro, masqués… un jour reviendra où l’on pourra à nouveau vivre ». On devine derrière les quelques centimètres carrés qui masquent ses lèvres le sourire.

A contrario et sans surprise, on observe un changement d’habitudes d’achat qui profite à l’e-commerce (produits et services) : 112 milliards d’euros de chiffre d’affaires ont été générés sur l’année écoulée et on compte désormais 17 400 sites supplémentaires par rapport à 2019 selon la fédération d’e-commerce (FEVAD). En attendant les jours meilleurs, Jérôme ‘fait le dos rond’’ dans sa boutique et se concentre sur le positif : « il y a moins bien loti que moi, cela reprendra. ». Le vif rebond enregistré à l’été dernier donne en effet de l’espoir. A moins que le moral de Français, qui est au plus bas après un an de crise, peine à remonter.

<<< À lire également : Premier bilan très mitigé des soldes d’hiver 2021 >>>

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