Dans l’arène dynamique du leadership d’entreprise, une nouvelle tendance se dessine : la montée en puissance des PDG introvertis. Alors que le monde des affaires a traditionnellement favorisé les personnes extraverties, le succès des PDG introvertis montre qu’il est nécessaire de repenser la définition d’un leadership efficace.
Article de Soulaima Gourami pour Forbes US – traduit par Flora Lucas
Malgré les préjugés courants à l’encontre des personnes introverties exerçant des fonctions de direction, plusieurs études ont montré que les dirigeants introvertis peuvent exceller, en particulier lorsqu’ils dirigent des équipes proactives. Leur tendance à être réceptifs à la collaboration et attentifs aux détails peut avoir un impact positif significatif sur la productivité et la rentabilité de l’équipe.
Parmi les fausses idées les plus répandues sur les introvertis, on peut citer la croyance qu’ils sont réticents à assumer des fonctions de direction, qu’ils manquent de compétences relationnelles, qu’ils communiquent mal et qu’ils n’aiment pas collaborer. Pourtant, les introvertis sont devenus des leaders dans de nombreux domaines, y compris dans le monde des affaires et de la politique.
Le PDG introverti
Personnalité de l’année selon le Financial Times, Lars Fruergaard Jørgensen de Novo Nordisk est un introverti. Le leadership de Lars Fruergaard Jørgensen est marqué par la réflexion, la patience et l’attention portée aux objectifs à long terme. Son approche s’écarte de l’archétype traditionnel du PDG charismatique et prouve qu’un leadership discret peut conduire à des changements industriels transformateurs.
« Alors que la plupart de ses rivaux se rendent à leurs rendez-vous en jet privé, lui attend les correspondances commerciales. Grand, mince et réfléchi, Jørgensen est loin de l’image conventionnelle d’un PDG fanfaron et affairiste. »
Les atouts de l’introversion
Les études montrent que les leaders introvertis excellent dans les environnements flexibles et innovants. Ils savent souvent écouter, ce qui favorise la motivation des employés et la multiplication de processus de prise de décision plus inclusifs.
L’introversion est une qualité très répandue et appréciée chez les dirigeants qui réussissent. Parmi les PDG introvertis célèbres, on peut citer Bill Gates et Warren Buffett, qui ont démontré que l’introversion n’est pas un obstacle à un leadership efficace.
Selon une étude, les dirigeants introvertis peuvent être plus efficaces que les extravertis pour diriger des équipes proactives, car ils sont souvent plus réceptifs à la collaboration et plus attentifs aux détails. Cela peut avoir des effets concrets sur la rentabilité et la productivité, des recherches ayant montré que les entreprises dirigées par des personnes introverties étaient jusqu’à 20 % plus rentables que celles dirigées par des personnes extraverties.
Le pouvoir de l’écoute
Les introvertis sont naturellement enclins à l’écoute active, une compétence cruciale pour un leadership efficace. Ils ont tendance à traiter les informations en profondeur et à prendre en compte plusieurs points de vue avant de s’exprimer. Cette approche réfléchie peut conduire à des décisions plus éclairées et à une meilleure compréhension de la dynamique de l’équipe.
À l’université McGill, les recherches du professeur Karl Moore se concentrent sur les personnes introverties au sein de la classe dirigeante, en interrogeant plus particulièrement les PDG de grandes entreprises et les cadres introvertis. Ces recherches révèlent que les dirigeants introvertis savent souvent mieux écouter, ont tendance à attendre avant d’exprimer leurs idées et n’ont généralement pas besoin de dominer toutes les conversations. Leurs idées sont généralement mieux structurées et mieux réfléchies. Ces recherches suggèrent que les dirigeants introvertis possèdent des forces spécifiques, telles que la réflexion attentive et l’écoute efficace, qui sont des qualités précieuses pour la direction d’une entreprise.
Les recherches de la Harvard Business School montrent que les dirigeants introvertis peuvent être particulièrement efficaces dans des contextes spécifiques. Par exemple, dans les situations où les employés sont proactifs et innovants, les dirigeants introvertis favorisent souvent un environnement plus productif que les dirigeants extravertis. Cela s’explique par leur propension à écouter attentivement et à créer un environnement propice à l’expression d’idées diverses.
La réussite de leaders introvertis comme Lars Fruergaard Jørgensen modifie complètement la définition d’un leadership efficace dans le monde de l’entreprise. Il pourrait être utile de sensibiliser les dirigeants extravertis aux atouts uniques des introvertis, et l’un de ces atouts est l’art de l’écoute.
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