La satisfaction au travail est un indicateur de la santé et de l’épanouissement de l’organisation et de la société. Il s’agit d’un besoin humain universel qui alimente la motivation et le bien-être, et cela dès le plus jeune âge.
Article de Paula Davis pour Forbes US – traduit par Flora Lucas
Lors de la pandémie, les travailleurs ont pu réévaluer leur relation avec le travail et la manière dont ils souhaitent vivre leur vie : ils veulent et ont besoin de voir l’impact évident de leur travail sur leurs équipes et leurs sociétés et de savoir qu’ils sont plus qu’un simple rouage au sein de leur entreprise. En d’autres termes, ils veulent savoir qu’ils comptent.
Le manque d’importance (« mattering » en anglais) a des conséquences. L’un des principaux facteurs de désengagement et d’épuisement professionnel est le manque de reconnaissance. Au cours d’ateliers organisés par Paula Davis, plusieurs dirigeants lui ont expliqué les uns après les autres que les efforts de reconnaissance de leur équipe allaient du néant à des programmes codifiés de différents types, souvent mis en œuvre sans intentionnalité pour qu’ils aient au moins l’impression de faire quelque chose. En général, de nombreux managers se battent pour que les membres de leur équipe aient l’impression que leur contribution est remarquée et appréciée. Dans une nouvelle enquête menée par Paula Davis et American Law Media, 44 % des quelque 900 avocats et professionnels du droit interrogés ont déclaré que le manque de reconnaissance était une source de stress, citant la fréquence à laquelle leurs collègues reconnaissent leurs contributions au travail : une fois par mois, quelques fois par an ou moins, ou jamais.
Un excellent moteur psychologie et motivationnel
La reconnaissance est essentielle, car elle est l’une des deux composantes clés de l’importance. D’une part, vous vous sentez valorisé (appréciation et reconnaissance) et, d’autre part, vous savez que vous apportez une valeur ajoutée (accomplissement). En outre, l’auteur et chercheur Zach Mercurio affirme que pour cultiver l’importance, les gens ont besoin de se sentir remarqués, importants et nécessaires.
Le sentiment d’être important libère un puissant mélange de facteurs psychologiques et motivationnels. Lorsque les employés ont le sentiment de compter pour leur organisation, ils sont :
- plus satisfaits de leur travail et de leur vie ;
- plus enclins à viser des postes de direction ;
- moins susceptibles de démissionner (et présentent des taux plus faibles d’épuisement professionnel, de dépression et d’anxiété).
En outre, ils font état d’une plus grande satisfaction relationnelle, d’une plus grande autocompassion et d’une plus grande confiance en leur capacité à atteindre leurs objectifs.
Comment le mesurer ?
Le sentiment d’être important peut dès lors être mesuré. Demandez à votre équipe de répondre à ces questions, qui portent à la fois sur les aspects de réalisation et de reconnaissance de l’importance :
Répondez sur une échelle de 1 (pas du tout d’accord) à 5 (tout à fait d’accord).
Partie 1 : Réalisation
- Mon travail contribue au succès de ma société.
- La qualité de mon travail a un impact réel sur ma société.
- Mon travail influence le fonctionnement de ma société.
Partie 2 : Reconnaissance
- Ma société fait publiquement l’éloge de mon travail.
- Mes collègues font l’éloge de mon travail.
- Je suis reconnu pour la qualité de mon travail au sein de ma société.
- Mon travail m’a rendu populaire sur mon lieu de travail.
Les scores supérieurs à 13 pour la réalisation et à 15 pour la reconnaissance sont exceptionnellement élevés.
Des petits gestes du quotidien
Le sentiment d’importance se crée dans les relations quotidiennes avec les autres, mais l’agitation générale et la surcharge de travail ont tendance à laisser peu de temps pour cela. Heureusement, un peu de temps suffit. Voici comment vous pouvez commencer à donner de l’importance à votre vie (beaucoup de ces stratégies s’appliquent également aux familles et aux communautés) :
- Faire part de sa confiance en quelqu’un et en ses capacités.
- Faire savoir à quelqu’un que l’on compte sur lui.
- Parler en équipe (ou en famille) des leçons tirées des échecs et des difficultés.
- Reconnaître les efforts d’une personne.
- Consacrer du temps à quelqu’un.
- Se souvenir du nom d’une personne.
- Approfondir ses remerciements. Lorsque vous dites merci, ajoutez quelques phrases supplémentaires décrivant les points forts ou les comportements que vous avez constatés et qui ont permis d’obtenir un bon résultat. Même s’il ne s’agit que d’une ou deux phrases, le fait de les formuler de cette manière permet de montrer plus clairement à la personne les preuves de son impact.
- Faire du bénévolat (on a récemment constaté que le bénévolat était l’une des rares activités qui augmentaient de manière fiable le bien-être au travail). Des recherches récentes ont montré que les dirigeants pouvaient accroître l’importance au travail en permettant aux membres de l’équipe d’établir des liens sans que les résultats de leur travail associés à l’acte de se connecter aient une quelconque importance, et en particulier, les possibilités de bénévolat se sont avérées utiles.
- Dire « Bonjour ! » ou demander « Comment ça va ? ». Les salariés déclarent que le simple fait d’entendre l’une de ces phrases de la part d’un manager ou d’un dirigeant serait aussi significatif qu’une reconnaissance formelle.
- Discuter des possibilités d’évolution et confier aux employés des tâches plus ambitieuses (ces deux éléments sont des indicateurs de valeur).
Le sentiment d’importance aide les travailleurs (et les gens plus globalement) à donner un sens à leur vie. Ce sentiment alimente votre bonheur, votre bien-être et votre capacité à surmonter les périodes difficiles. C’est la clé qui permet de débloquer le désengagement au travail et le profond sentiment d’accablement et de langueur que ressentent tant de gens, au travail et en dehors du travail. L’occasion de faire en sorte que quelqu’un se sente remarqué, important et nécessaire est à portée de main pour tous.
Paula Davis est PDG du Stress and Resilience Institute et autrice de Beating Burnout at Work: Why Teams Hold the Secret to Well-Being & Resilience. Son prochain livre sera publié en avril 2025.
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