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Comment développer les soft skills propices à l’innovation en entreprise ?

En quoi les « soft skills », autrement dit le savoir-être, sont importantes pour faire des organisations, des moteurs d’innovation ? France Stratégie a publié en mai 2022 un document de travail qui dresse les premières pistes à explorer et intégrer pour favoriser le déploiement de ces savoir-être. Pour cela, il s‘agirait d’abord de les identifier et de les reconnaitre…

 

 

Tout d’abord, pourquoi parle-t-on d’innovation et de management de l’innovation ? Il est souvent admis que tout le monde peut innover et a la capacité d’être innovant; cela relève de l’ADN humain. L’innovation nous a permis d’évoluer, de progresser, même si parfois le sens de l’orientation prise peut être questionnée.

En effet, développer un produit ou un service nouveau, de nouvelles idées ou façons de faire, constituent le moteur même de la création d’entreprises. Il n’est pas rare toutefois que l’étincelle s’arrête à ces débuts, ou que l’innovation soit un pré carré réservé à seulement certains services ou une poignée de personnes de l’entreprise. Ou bien encore l’innovation relève simplement de l’activité anecdotique, voire accidentelle. Innover durablement et imprégner toute l’organisation de cet état d’esprit visant à ne pas se contenter du statu quo, est un véritable défi, jugé bien souvent peu prioritaire face aux autres enjeux. La plupart du temps, les entreprises s’en inquiètent quand il est trop tard. C’est-à-dire quand les clients, le marché, les concurrents mettent en évidence un retard qui a été pris et qu’il est alors difficile (et coûteux) de combler.

Si tous s’accordent sur l’importance d’innover pour pérenniser l’activité des entreprises et faire évoluer la société, cette fonction reste encore bien mal maitrisée dans nombre d’organisations !

Alors comment innover durablement ? A quoi cela tient-il ? Des questions qui motivent et justifient une discipline mal connue : le management de l’innovation, tant opérationnel qu’humain !

France Stratégie établit que « la capacité d’analyse et d’innovation constitue la plus importante des dix principales compétences professionnelles de demain » et que les compétences transversales des équipes en charge de l’innovation et de la transformation des organisations sont nécessaires.

Outre les compétences et outils techniques auxquels il est aisé de se former (animer une séance de créativité, gérer un projet innovant, etc.), le savoir-être relève d’éléments bien plus profonds et personnels qui tiennent à l’éducation, la façon dont chacun s’est développé en intégrant certains modes de penser, certaines croyances, dont l’innovation impose de s’affranchir.

Penser hors de la boite implique d’avoir conscience des contours de la boite, de comprendre l’utilité d’en sortir…et d’avoir envie d’en sortir ! Ainsi, au-delà, des discours et injonctions, il est ardu de désapprendre ces réflexes qui ont jusque là prouver leur utilité dans le développement psychologique et l’intégration sociale de nombreuses personnes !

Innover, déployer son potentiel créatif, à titre individuel et a fortiori collectivement, impliquent une remise en question de schémas de pensées pour ensuite favoriser l’agilité d’esprit, l’ouverture à de nouvelles idées, de nouveaux champs de compétences, de nouveaux univers, apprendre à voir les passerelles vers des environnements inconnus, et apprendre à faire confiance aux compétences et savoirs des autres qui complètent notre vision du monde. Innover c’est sortir de la vision étriquée que la façon dont nous voyons notre réalité est la seule qui vaille. Facile à dire, moins facile à intégrer et incarner au quotidien pour beaucoup d’entre nous, et c’est assez naturel.

France Stratégie émet diverses recommandations pour favoriser le déploiement des savoir-être utiles à l’innovation des organisations :

  • Sensibiliser et former aux soft skills  pour transformer et innover dès la formation initiale ; il s’agit ici des compétences en communication, collaboration, pensée rationnelle, extraversion, persévérance, ouverture et empathie cognitive, convergence, divergence et tolérance à l’ambiguïté, la réflexivité.
  • Intégrer les soft skills et les méthodes de pédagogie active à la formation professionnelle,
  • Miser sur la diversité disciplinaire et culturelle.
  • Former les managers de proximité aux outils et indicateurs d’évaluation qualitatifs.
  • Inclure dans les missions des possibilités d’appropriation personnelle du poste de travail et d’exploration des environnements extérieurs,
  • Créer des dispositifs de mobilisation des intelligences multiples des individus au service de la transformation et de l’innovation.
  • Créer un centre de ressources sur les soft skills pour les professionnels.

Toutes ces pistes sont intéressantes mais seraient bien plus efficientes si un réel travail est opéré sur les représentations de chacun, le cadre de référence, ces fameuses boîtes dont il s’agirait de s’extraire pour laisser place à l’innovation durable. C’est donc bien au niveau de la première recommandation que le travail s’avère d’une nécessité absolue. Les implications sont nombreuses, allant de l’importance de se préoccuper de ces compétences dès le plus jeune âge à la possibilité d’accompagner les entreprises, leurs équipes et salariés de façon adéquate.

Si les formations permettent d’acquérir des savoirs et savoir-faire, les formes d’accompagnement les plus adaptés pour travailler sur le savoir-être en entreprise restent le mentorat ou le coaching professionnel, axés sur le développement de ces savoir-être, tant à des niveaux individuels que collectifs.

 

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